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CORRUPTION, AUTODÉTERMINATION, SÉCESSION ET DÉSOBÉISSANCE CIVILE:LES BONNES REPONSES DU MFDC

CORRUPTION, AUTODÉTERMINATION, SÉCESSION ET DÉSOBÉISSANCE CIVILE:LES BONNES REPONSES DU MFDC

« Lorsqu’on constate que le commerce se fait non par consentement, mais par compulsion ; lorsqu’on constate que pour produire, il faut auparavant obtenir la permission d’hommes qui ne produisent rien ; lorsqu’on constate que l’argent afflue vers ceux qui dispensent non des biens, mais des faveurs ; lorsqu’on constate que les hommes deviennent plus riches par la subornation et les pressions que par le travail, et que les lois ne vous protègent pas de tels hommes, mais les protègent au contraire de vous ; lorsqu’on constate que la corruption est récompensée et que l’honnêteté devient un sacrifice
— on sait alors que la société est condamnée. » (Ayn Rand, La Révolte d’Atlas). La société sénégalaise s’est condamnée en Casamance avec des accélérations incroyables depuis 1960. La confiscation de nos terres et l’iniquité comme méthode de gouvernement de Dakar justifient amplement la revendication du MFDC pour l’auto-détermination de la Casamance. En 2010, il y a eu 1900 milliards de soupçons de blanchissement d’argent par les sénégalais et rapportés par la CENTIF, plaçant ce pays parmi les plus corrompus au monde. Qui voudrait continuer à s’associer à ces déprédateurs ?

L’auto-détermination, en droit international, est le principe selon lequel un peuple doit avoir le droit de déterminer sa propre forme de gouvernement, indépendamment de toute influence étrangère.
Ce concept fut initialement formulé par le président des États-Unis Woodrow Wilson dans ses quatorze points, à la fin de la Première Guerre mondiale. Il fut l’une des bases de la définition des frontières de l’Europe de l’est dans le traité de Versailles, et plus tard de la mise en place la décolonisation. Ce concept fut introduit dans les règles du droit international et de la diplomatie par les signataires de la charte des Nations unies, en 1951.
Le concept d’autodétermination a été souvent utilisé par des minorités ethniques ou religieuses pour revendiquer l’indépendance vis-à-vis de la majorité. En tant que tel, ce concept semble aller à l’encontre du concept d’intégrité territoriale. Mais le conflit entre ces notions tient généralement à la définition du mot peuple, et à la définition des peuples eux-mêmes : si les États défendant l’intégrité de leur territoire considèrent généralement l’ensemble de leurs citoyens comme un peuple unique, les membres séparatistes de certaines minorités nationales considèrent celles-ci comme des peuples à part entière et revendiquent leur droit à l’autodétermination. Notre seul « lien » avec le Sénégal c’est une langue étrangère, le Français. Nous n’avons ni la même langue, ni la même culture, ni la même histoire, ni la même végétation. Or donc les arabes qui parlent tous la même langue n’ont pas les mêmes pays, à plus forte raison la Casamance par rapport au Sénégal. Notre droit à l’autodétermination est donc fondé!

La sécession
En politique, la sécession désigne l’acte par lequel une partie de la population d’un État se sépare volontairement de cet État, par voie pacifique ou violente, pour constituer un État indépendant ou pour se réunir à un autre. Faire sécession consiste donc à se séparer d’un État, d’une collectivité.
Par extension, la sécession désigne le refus d’obéir aux autorités établies (désobéissance civile). C’est pourquoi le MFDC pose depuis 1947 la question de l’indépendance de la Casamance par sécession contre le Sénégal.
La tactique employée en 1982 fut d’organiser la désobéissance civile.

La désobéissance civile
La doctrine n’est pas unanime sur la définition et même sur la reconnaissance de l’existence de la désobéissance civile John Rawls et Jürgen Habermas ont chacun une définition de la désobéissance civile.
Selon Rawls
« La désobéissance civile peut être définie comme un acte public, non violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent pour amener un changement dans la loi ou bien dans la politique du gouvernement. En agissant ainsi, on s’adresse au sens de la justice de la majorité de la communauté et on déclare que, selon une opinion mûrement réfléchie, les principes de coopération sociale entre des êtres légaux ne sont pas actuellement respectés. »
Pour Habermas
« La désobéissance civile inclut des actes illégaux, généralement dus à leur auteurs collectifs, définis à la fois par leur caractère public et symbolique et par le fait d’avoir des principes, actes qui comportent en premier lieu des moyens de protestation non violents et qui appellent à la capacité de raisonner et au sens de la justice du peuple. »
M. J. Falcon Y Tella a, à partir de ces deux définitions, mis en évidence plusieurs traits qui permettent de qualifier un fait comme relevant de la désobéissance civile : « La désobéissance civile s’analyse comme une infraction consciente et intentionnelle : elle se traduit par une attitude publique et s’inscrit dans un mouvement collectif ; elle utilise des moyens généralement pacifiques ; ses protagonistes assument le risque des sanctions auxquelles leur comportement les expose ; elle poursuit des fins novatrices et fait appel à des principes éthiques. »

Six éléments sont donc caractéristiques d’un acte de désobéissance civile :
1. L’acte de désobéissance doit être une infraction consciente et intentionnelle, ainsi l’acte de désobéissance doit violer une règle de droit positif. On remarquera ici que l’infraction peut porter sur la norme contestée directement, dans ce cas on parle de désobéissance directe; ce fut par exemple le cas des campagnes de désobéissance civile lancées par Martin Luther King qui visaient à faire occuper par les noirs les espaces légalement réservés aux blancs. Mais la norme violée peut ne pas être celle contestée, on parle alors de désobéissance civile indirecte, c’est le cas par exemple des sit-in qui ne visent bien entendu pas à contester le code de la route.
Bien qu’il ne soit pas possible de constater l’existence d’une infraction a priori (c’est le juge qui détermine l’existence d’une infraction), on considère qu’un acte est constitutif d’un acte de désobéissance civil lorsque ses auteurs prennent le risque de commettre un acte qui est, aux yeux de l’opinion publique et au yeux des autorités, généralement tenu comme une infraction.
Touchant cette question, il est intéressant de rappeler l’expérience réalisée par Stanley Milgram.
Un acte public
2. L’acte de désobéissance se traduit par une attitude publique, ce qui la différencie de la désobéissance criminelle cette dernière, ne prospérant que dans la clandestinité (parfois avec une revendication).
Dans la désobéissance civile, la publicité vise à écarter tout soupçon sur la moralité de l’acte, à lui conférer, en outre, une valeur symbolique ainsi que la plus grande audience possible afin que l’acte ait le plus grand retentissement pour modifier le sentiment de l’opinion publique. L’acte vise ainsi la plus grande médiatisation possible et peut rentrer dans une stratégie de provocation et d’agitprop
Certains auteurs vont au-delà. Fidèle à la ligne de Gandhi, ils voient dans la publicité une exigence qui veut que l’on communique à l’avance aux autorités compétentes les actions futures de désobéissance.
Un mouvement à vocation collective
3. L’acte de désobéissance s’inscrit dans un mouvement collectif. Elle est l’acte d’un groupe qui se présente comme une minorité agissante, et se traduit par l’action concertée de celle-ci, ainsi Hannah Arendt relève que « loin de procéder de la philosophie subjective de quelques individus excentriques la désobéissance civile résulte de la coopération délibérée des membres du groupe tirant précisément leur force de leur capacité d’œuvrer en commun. » La désobéissance est donc par nature collective. Cependant rien n’empêche que le sursaut moral d’un individu ne finisse par mobiliser un courant plus large qui pourra alors être qualifié de désobéissance civile.
Une action pacifique
4. Le désobéissant use généralement de moyen pacifique. La désobéissance civile vise à appeler aux débats publics et pour ce faire elle en appelle à la conscience endormie de la majorité plutôt qu’à l’action violente. C’est un des traits qui la distingue de la révolution, qui pour arriver à ses fins n’hésitera pas à en appeler à la force. En outre l’opposition à la loi qui est inhérente à la désobéissance civile se fait dans une paradoxale fidélité à une loi supérieure, il n’y a donc pas dans l’esprit de la désobéissance civile de violence. Celle-ci étant plutôt le fait de l’État, le seul qui dispose d’une « violence légitime » selon Max Weber, cette violence pouvant être physique mais aussi psychique, voire économique.
Un but : la modification de la règle
5. La désobéissance civile poursuit des fins novatrices. Elle vise l’abrogation ou tout au moins la modification de la norme contestée.
Des principes supérieurs
6. La désobéissance civile fait appel à des « principes supérieurs » à l’acte contesté, c’est sans doute le trait le plus important de la désobéissance civile puisque c’est lui que lui donne une certaine légitimité, ces principes supérieurs peuvent être religieux ainsi des membres du clergé ont souvent été des participants ou des dirigeants dans des actions de désobéissance civile. Aux États-Unis par exemple, les frères Berrigan sont des prêtres qui ont été arrêtés des douzaines de fois pour des actes de désobéissance civile dans des protestations anti-guerre.
Les principes supérieurs invoqués peuvent également être constitutionnels ou supra constitutionnels. Ainsi des écrivains et auteurs français, dans leur texte appelant à la désobéissance civile en 1997 contre un projet de loi de M. Debré, qui obligeait notamment toute personne hébergeant un étranger en visite privée en France à déclarer à la mairie son départ, faisaient référence aux libertés publiques et au respect de la personne humaine. En faisant cet appel, les désobéissants révèlent qu’il existe selon eux une possibilité d’être entendu par les gouvernants. Ce fut d’ailleurs le cas contre le projet de loi Debré, car à la suite du débat qui eut lieu, et devant la mobilisation de l’opinion publique, le gouvernement de l’époque n’eut d’autre choix que de renoncer au projet.
On s’aperçoit que par ce trait, la désobéissance civile, loin d’affaiblir les institutions, peut au contraire les renforcer en provoquant une compréhension plus claire de leurs idéaux fondateurs et en faisant participer davantage l’opinion publique au processus normatif.
Le XXe siècle fut marqué par deux grandes figures de la désobéissance civile, Mohandas Gandhi et Martin Luther King.
Ainsi le 11 septembre 1906, Gandhi a réuni 3000 personnes au Théâtre Impérial de Johannesburg et obtient comme dans une sorte de nouveau Serment du Jeu de Paume de la Révolution française. Il obtient de l’assemblée ainsi réunie le serment de désobéissance. Cela lui vaudra en 1907 ses deux premiers séjours en prison. C’est au cours du deuxième qu’il va découvrir le traité de désobéissance civile de Henry David Thoreau. Par la suite, Gandhi développa l’idée de désobéissance civile a travers le concept de Satyagraha (littéralement la voie de la vérité), qui lui permis de mener sa lutte non violente contre le racisme en Afrique du Sud et de s’opposer à la politique coloniale du Royaume-Uni en Inde, puis pour l’indépendance de l’Inde. Le 17 mars 1930, Gandhi lance une « Marche du sel », vers les marais salants de Jabalpur, distants de 300 km. Le gouvernement anglais détient en effet le monopole du sel qui lui rapporte 15 millions de francs or par an, utilisés pour l’entretien des troupes coloniales. Arrivés sur place le 6 avril 1930, à 8 h 30 du matin, accompagnés de quelques milliers de sympathisants, il récolte du sel qui sera vendu aux enchères pour la somme de 425 roupies, un montant non négligeable pour l’époque.
(à corriger) les 50 000 marcheurs défient les autorités en récoltant du sel sur la plage.
L’Armée ouvre le feu et tue des dizaines de manifestants – mais tout au long de la marche, Gandhi a diffusé une liste de règles religieuses du comportement non-violent qui seront scrupuleusement respectées ce jour-là. Les manifestants ne résistent pas, forçant le respect des soldats qui cessent de tirer.
Gandhi proposait les règles suivantes dans sa lutte non violente :
Un résistant civil ne doit pas avoir de colère.
Il supportera la colère de l’opposant, ainsi que ses attaques sans répondre. Il ne se soumettra pas, par peur d’une punition, à un ordre émis par la colère.
Si une personne d’autorité cherche à arrêter un résistant civil, il se soumettra volontairement à l’arrestation, et il ne résistera pas à la confiscation de ses biens.
Si un résistant civil a sous sa responsabilité des biens appartenant à d’autres, il refusera de les remettre, même au péril de sa vie. Mais il ne répondra pas à la violence.

La désobéissance civile fut par la suite adoptée par Martin Luther King, un leader du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 1960, la désobéissance civile consistait par exemple pour les noirs à s’asseoir dans les zones réservées aux blancs dans les restaurants ou dans les bus pour protester contre la ségrégation. La question de la ségrégation s’avérait particulièrement problématique aux États-Unis, la responsabilité incombant davantage aux citoyens privés, qu’aux pouvoirs publics

La désobéissance civile de 1982 en Casamance :
Le pouvoir sénégalais et ses valets locaux ont réussi à faire passer à la face du monde les événements de Casamance pour un phénomène typiquement diola, alors que, le 26 décembre 1982, ce sont plus de cent mille Casamançais qui, toutes ethnies confondues, ont défilé et manifesté dans un cortège de plus de 3 km de long, sur le boulevard Edouard Diatta, qui n’est autre que la route de Ziguinchor à Oussouye, heureusement dotée de bornes kilométriques.
Par habileté politique, le pouvoir sénégalais a systématiquement relâché tous les manifestants issus des autres ethnies et qui exigeaient d’être incarcérés comme leurs frères diola. Profitant de ce que les Diola sont majoritaires en Basse Casamance, le pouvoir a fait croire au monde que les événements sont leur seul fait, alors que le mouvement nationaliste s’étend sur toute la Casamance historique, de l’Atlantique à la Falémé, de Diembéring à Kédougou, de Kafountine à Bakel, de Diogué à Tambacounda (voir publications faites à ce sujet dans Journal du Pays précédemment).

L’heure est peut être venue de renouer avec la désobéissance civile sur toute l’étendue de la Casamance naturelle. Ce sera le saut final. J’en suis convaincu. Alors Jeunesse de la Casamance…..
Toure Mandiko

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