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Mamadou Lamine SANE dit Pipo refait surface et demande des audits sur la gestion de paix en Casamance

Mamadou Lamine SANE dit Pipo refait surface et demande des audits sur la gestion de paix en Casamance

L’ancien chargé de communication des Fal 2012 lors de la dernière présidentielle au Sénégal a déclaré il y a moins d’un mois, avoir suspendu ses activités au  parti démocratique sénégalais (PDS). Et tout porte à croire que l’ancien militant « acharné » d’Abdoulaye Wade va allonger la longue liste de transhumants qui rejoignent en masse le camp de Macky Sall.
Nos confrères de Diasporas.fr l’ont rencontré et lui ont tendu le micro:
Diasporas.fr : Après 30 ans de conflit, on peine encore à trouver une solution à la crise casamançaise. Quels commentaires  en faites vous ?
Mamadou Pipo SANE : Du 26 décembre 1982 au 26 décembre 2012, on comptera jour pour jour 30 ans de conflit dans la région naturelle de Casamance. Ce conflit durable a en effet donné naissance à une Casamance meurtrie, handicapée économiquement  avec ses milliers de personnes déplacées, réfugiées, ses milliers de personnes traumatisés, plus de 7000 morts. Là nous sommes en présence d’une Casamance minée, perdue, déboussolée, endeuillée, isolée, appauvrie, à son compteur  ses milliers de victimes des mines anti personnelles,  son insécurité humaine dominante dans la vie quotidienne de ses populations, son instabilité chronique acerbe.
Après 30 ans de conflit, la Casamance est méconnaissable après la destruction de ses centaines de villages rayés de la carte du Sud de Ziguinchor et du Nord de Sindian, après la déconstruction de ses valeurs culturelles, traditionnelles, après l’exploitation abusive et sauvage de ses ressources forestières; je veux démonter que cette région naturelle autrefois «  grenier du Sénégal », pilier culturel, est en train d’être gravement réduite au moyen âge par les impacts d’un conflit armé durable. Bien entendu, en conclusion, comme le conflit a tiré en longueur, plusieurs problèmes de violations des droits humains ont surgi notablement : droit à la vie, droit au développement, droit à la sécurité, droit au développement, droits liés à la dignité humaine.
Pendant ces 30 années de souffrance de la population casamançaise, l’enchainement des cessez le feu et des négociations sont restés vaines  entre les belligérants d’une part entre l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques casamançais (MFDC).
Il semble que beaucoup de gens vivent de ce conflit …
Je ne dirais pas que des gens vivaient de ce conflit armé comme l’avait évoqué Salif SADIO dans une de ses interviews avec RFI, mais plutôt que je préciserais que les détournements illicites, illégaux des fonds astronomiques alloués par les bailleurs de fonds pour la gestion, la résolution, le règlement et la prévention de ce conflit interne, ces détournement étaient tout simplement commis par les hauts dignitaires politico-étatiques sous les régimes dioufiste d’une part et wadiste d’autre part. Notamment, je pourrais citer quelques bailleurs de fonds qui ont toujours contribué à coup de milliards CFA pour le Programme de relance des activités économiques et sociales de la Casamance (PRAESC) de l’Etat du Sénégal, ce sont : l’UE, les coopérations allemande, Belge, italienne, française, américaine,  les organisations  internationales telles que l’USAID, l’UNICEF, le PAM, l’ACDI, la BM…  Avec tous ces gros efforts financiers consentis, rationnellement les populations casamançaises ne devront être à ce niveau de chaos humanitaire extrême, de pauvreté endémique. Ceci étant dit, face à une telle situation ambiguë, pour faire la lumière sur le dossier du financement de Casamance, j’invite le nouveau gouvernement du Sénégal à auditer tous les autorités prenant part aux financements des bailleurs de fonds octroyés aux programmes de l’Etat du Sénégal pour sa gestion et sa résolution du conflit de Casamance.
Salif Sadio a accepté la main tendue du président Sall, c’est  une bonne nouvelle…
Oui, car l’urgence est à la négociation, on ne peut penser autrement si on est de bonne foi, les populations de Casamance continue à souffrir des conséquences humanitaires, socioéconomiques des désastres de ce conflit durable. Je salut également la bonne intention du Président de la République S. E Monsieur Macky SALL  de tendre la main au MFDC pour une nouvelle table de négociation. Mais, il faut que le fond et la forme de la mécanique des négociations soient bien réfléchis pour aboutir à des solutions objectives de paix durable dans l’intérêt général des populations vivant dans cette région. Car, en tout état de cause, vous conviendrez avec moi que nous avons vécu sous le régime du Président DIOUF des accords de Cessez-le-feu en 1991 et 1993 entre les belligérants qui  sont restés sans succès , et sous le régime de WADE, les modalités d’accords de paix de décembre 2004 et les négociations de Foudiougne I en 2005 qui sont aussi restés vains et Foudiougne 2 programmé qui n’a jamais vu le jour. Donc, il est impératif de tirer les enseignements de ces échecs et bâtir de nouvelles options  pour peaufiner de nouveaux accords sincères, fructueux et durables sur la base de la continuité des précédents accords.
Pensez vous qu’il faudra lever le mandat d’arrêt international lancé contre Nkrumah SANE ?
C’est vrai Mamadou Nkrumah Sané est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par le Sénégal  depuis 1997 par le régime d’Abdou DIOUF. Vous savez, Nkrumah est le chef de l’aile extérieure du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), il est indéniablement une pièce maîtresse dans toute négociation engagée entre le MFDC et l’Etat du Sénégal. On n’a pas le droit de le négliger, ni de l’isoler si on est de bonne foi pour le règlement du conflit. Donc je suggère au Président Macky SALL de lever les mandats d’arrêts internationaux requis contre Salif Sadio et Nkrumah SANE afin qu’ils puissent  prendre part en toute liberté aux futures négociations pour la paix en Casamance. Bien entendu, je ne pense pas qu’ils pourraient avoir des négociations sincères pour une paix durable  si on s’aventure à négocier avec des personnes qui sont sous le coup d’un  mandat d’arrêt international.
Quelle voie préconisez-vous pour une sortie honorable de ce conflit ?
Il faudrait d’abord faire  l’état des lieux des 30 ans de conflit, notamment de 1982 à 2012, c’est cette évaluation qui permettra à l’Etat d’affiner sa prise de décision. Pendant cette période des audits déclenchés au Sénégal, il faudrait auditer également tous «  les messieurs Casamance », inspecter et auditer toutes les institutions de l’Etat où étaient logés les fonds octroyés par les bailleurs de fonds au PRAESC (Programme de relance des activités économiques et sociales de la Casamance) et les responsables politiques qui avaient des liens avec ces fameux fonds.
Il faudrait aussi relancer certains dossiers : le dossier juridique du bateau le joola  concernant  le chavirement du navire qui a fait près de 2000 morts dans la nuit du 25 au 26 septembre 2001 au large des côtes gambiennes, l’assassinat de feu El Hadji Omar BADJI, ancien Président du Conseil régional de Ziguinchor…
La justice doit avoir lieu à côté de toute négociation pour une paix durable, je pense que dans un Etat de droit, la justice reste équitable et égalitaire, il faudrait une justice spéciale pour le conflit de Casamance.
DIASPORAS:FR / IC

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