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Casamance / Sénégal: Autres temps, autres mœurs

Casamance / Sénégal: Autres temps, autres mœurs

Le Sénégal change de stratégie et opte dit-il définitivement pour le dialogue et les négociations qui d’ailleurs sont tous dépourvu de fond et n’ont aucune suivie dans l’application des décisions (2002-2014).

« Autres temps, autres mœurs », le temps finit toujours par changer et les choses en même temps. Au tout début de la crise en Casamance, le Sénégal était assuré de pouvoir contenir avec les armes cette revendication séparatiste légale et légitime du peuple de Casamance. Pour les dignes fils de la Casamance, comme le soutient l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor : «  ils avaient fait don de leur vie à leur chère mère patrie: la Casamance et cela pour l’éternité malgré les âges et les circonstances ».

Les règles du jeu étaient fixées dès le départ mais nulle puissance ne se glorifiera de venir à bout de la résistance Casamançaise et cela depuis les débuts de son histoire avec les envahisseurs étrangers. Depuis la date du 26 Décembre 1982, la Casamance ne fait que traversée des périodes de rudes maltraitances avec à ses trousses l’armée sénégalaise ainsi que l’administration sénégalaise imposée en Casamance pour asservir ce peuple libre au même moment que le tien.

Comme dans toute guerre, les alliés mettent les moyens et dans cette Casamance meurtrie et abusée, la France  qui ne pouvait digérer le fait de ne pas réussir à s’imposer comme maître du temps de la colonisation en Casamance accorda tout son soutien au Sénégal pour mener cette occupation de la terre des « Invicta Felix ». Malheur au fils de l’homme le jour où il accepta de livrer son semblable au diable, lit-on dans la Sainte Bible. Ainsi par l’acceptation de cette politique qui ne porte que la signature de la France, le Sénégal venait de plonger dans un gouffre sans fond et dépourvu de lumière.

La Casamance avait su répondre par une maxime : «  A bon chat, bon rat », la France de dire : « Le vin est tiré, il faut le boire » et le Sénégal de déclarer en fracas  juste par ce qu’il avait constaté  au bout de neuf (09) ans de conflit que : tel est pris qui croyait prendre : « toutes les guerres finissent sur une table de négociation ». Pour cela, nous notons le premier accord de cesser le feu entre le Sénégal et la Casamance en territoire Bissau Guinéenne le 31 Mai 1991.

Comment ce premier accord de paix est arrivé pour un premier cessez-le feu ?

Le Sénégal épuisé sur presque tous les plans : militaire, économique et social était prêt à tout pour voir la situation changer en sa  faveur tout en sachant qu’il ne serait pas facile pour lui de se débarrasser de ce dossier par risque d’être désavoué par son maître : la France. C’est en fait à la suite d’une démarche menée par les députés Casamanqués du PDS (Marcel Bassène et ses collègues députés) que le contact est établi avec les chefs du Maquis et introduit la rencontre de Toubacouta du 29 Mars 1991 en vue d’un accord entre le pouvoir central Sénégalais et le MFDC défenseur des intérêts du pays des palmiers et des rizières. Ce contact a ouvert les portes du Maquis au PDS et surtout à son secrétaire Général et fut prolongé par la rencontre entre l’avocat Me Abdoulaye Wade et les prisonniers politique Casamançais à Dakar. Le résultat de cette démarche nous mena au premier cessez-le feu entre le Sénégal et la Casamance le 31 Mai 1991 à Bissau.

Notons qu’aussi, ce fut la première promotion politique de l’avocat, Me Abdoulaye Wade qui devint ainsi pour la première fois Ministre d’Etat par cette occasion. Comprenez le bien fondé des propos de l’honorable Diamacoune Senghor qui, le  25 Décembre 1980 disait à Léopold Sédar Senghor : « La Casamance a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui ». Cela ne se limite pas à Senghor, ça s’est confirmé avec Wade, c’est  même aller au-delà de ces deux personnages de l’histoire du Sénégal et toujours pas de reconnaissance envers la Casamance. Le Sénégal avait grandement besoin de cette récréation pour se refaire une santé et changer d’optique.

Sur cette dynamique, le Sénégal remplace le Gouverneur militaire en poste à Ziguinchor, le Général de brigade Amadou Abdoulaye Dieng : un bourreau de la première heure dans cette affaire de crise en Casamance. D’aucuns diront que c’est une preuve de bonne volonté, d’autres creusent plus loin et y voient une malice pour permettre à ce dernier qui était sur tous les viseurs d’échapper et de passer comme quelqu’un que le système avait sanctionné.

Quelle sanction ? Si ce n’est q’une loi d’amnistie qui vient blanchir ce criminelle et tous ses pairs sans que personne ne soit inquiété sur le sort de ceux qui avaient subis tous ces tords de l’histoire de la crise en Casamance.

Ainsi prit forme la phase de négociation et de dialogue dépourvue de fond et à moindre impact positif sur la Casamance et sur les dignes fils de la Casamance. Nous assistons au même moment à la mise en place des premières « comités de pâture » comme la mission de consolidation de la paix en Casamance dirigée par Marcel Bassène. Cette initiative purement sénégalaise et qui n’était rien d’autre que le déclenchement d’une nouvelle phase de corruption s’accentua avec l’implantation à une vitesse exponentielle des associations et ONG qui se disent promoteurs de la Paix en Casamance. Dès lors, un nouveau champ de bataille se dessine et c’est la course au plus malin.

De quelle paix parle-t-on ?

Rappelons qu’au début de la crise, dans tous les villages de la Casamance, les populations s’activaient nuit et jour pour soutenir l’action du MFDC et ce soutien était de tout ordre. Les différentes opérations militaires (assassinats, enlèvements, emprisonnements etc.) auprès de ses populations civiles pourtant pas forcées à la tâche finirent par changer la donne et laissèrent en place un mouvement orphelin, une cause légale et légitime objet d’un tabou et dont le sort était aux seules mains des maquisards : digne fils de la Casamance et valeureux défenseurs des droits et des libertés du peuple Casamançais. Pour la Casamance naturelle et historique, le contenu de la paix n’est rien d’autre que la libération de son territoire et de son peuple. Cependant pour ces derniers (associations, ONG, missions et groupements), le constat est unanime qu’ils ont fait de la question de la résolution du conflit en Casamance une affaire d’argent où des meutes de loups affamés s’affrontent pour des privilèges tout en égarant la Casamance de son combat.

Au début nous disions que le temps finit toujours par changer et les choses en même temps. Pour cette nouvelle phase de négociation déclenchée par le Sénégal, il n’a suffi qu’un court moment pour replonger dans les affrontements. Pour vous dire que tout cela n’était que de la ramette et une ruse pour pouvoir se faire une santé et cela n’était rien d’autre que les occupations ayant trait au sommet de l’OCI de 1991.

Seize (16) mois après cet accord de cesser le feu à Bissau, le Sénégal reprend le layon des armes avec la bataille de Kaguitt le 1 septembre 1992. Un (01) an après, les morts se comptaient par centaine dans les deux camps antagonistes et pour exemple, nous citons la bataille de Youtou-Effok le 18 Avril 1993. La sortie du film de Otar Iosseliani tant bien que censuré sur l’occupation Sénégalaise de la Casamance titré « Et ce fut la lumière », remua le couteau dans la plaie et le Sénégal était obligé de changer de fusil d’épaule pour ne pas être trop fixé sur le viseur des quelques défenseurs des droits de l’homme qui restaient sur cette terre abjecte.

Le huit (8) Aout 1993, un deuxième cessez le feu est signé à Ziguinchor.

La suite de ce titre dans la prochaine sortie.

Baba   

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Commentaires (4)

  • Bakinemit

    JOYEUX FÊTE DE NOEL: PAIX, PERSEVÉRANCE, VERITÉ, JUSTICE, AMOUR ET GRÂCE. PAIX EN CASAMANCE ET DANS LE MONDE ENTIER.

    NOS VIVRANT HOMMAGE ENCORE À BABA, AUX JOURNALISTES DU JOURNALNAL DU PAYS.
    DE QUOI DEVONS-NOUS NÉGOCIER AVEC LE SÉNÉGAL? DE L’INDÉPENDENCE OU LIBÉRATION DE LA CASAMANCE? L’ÉTAT SÉNÉGALAIS JOUE AVEC LA CASAMANCE DANS L’OPTIQUE DE NOUS OBNIBULER ET RETARDER LA LIBÉRATION DU PAYS DE GRANDES MANGROVES TOUFFUES ET DES RIZIÈRES COSSUES.
    LA CASAMANCE DEMANDE UNE SEULE CHOSE AU SÉNÉGALAIS: LA LIBÉRATION DE NOS TERRITOIRES, C’EST TOUT. NOUS NE LEUR DEMANDONS QUE CELA CAR LA CASAMANCE EST UN PEUPLE SOUVERAIN ET INDÉPENDANT.
    SUR CE NOUS RÉAFFIRMONS QUE LA LIBÉRATION DE LA CASAMANCE NE DOIT PAS FAIRE L’OBJET DE NÉGOCIATION, CAR C’EST UNE DROIT.

    VIVE LE PAYS DES « INVICTA FELIX ».

  • alinou

    Bravo baba encore pour cet article non seulement très riche en information mais surtout véridique.
    j´espère que la jeunesse casacaise visitera très en masse le JDP pour enfin avoir l´occasion, l´honneur et la chance d´apprendre l´histoire de leur PAYS,
    je me joints à toi Canada et ULIWO pour dire que la Casamance est debout et restera debout pour sa libération jusqu´au dernier mettre carré de son territoire..
    Une PAIX définitive en CASAMANCE ne peut etre obtenue sans sa LIBÉRATION .

    Le Sénégal meme le sait mais comme il ne veut que le malheur de la casamance alors il traine pour piller le maximum possible de ses ressources multiple.
    Mais nous serons toujours lá nous dignes enfants d´ »invicta felix » pour lutter sans relache ni découragement car on y croit fermement et nous y arriverons s´il plait à DIEU.

    J’en profite pour souhaiter comme canada un joyeux Noël 2014 à tous les journalistes et lecteurs du JDP, à la jeunesse casamançaise, à la diaspora, aux peuples casamançais, gambien et bissau-guinéen.
    Que 2015 unisse toutes les forces vives de notre pays pour nous mener ensemble sur le chemin de la libération de la Casamance.

    Vive la Casamance libre et indépendante

  • CANADA

    Merci à Baba et à JDP pour cet article riche en mémoire. J’en profite pour souhaiter un joyeux Noël 2014 à tous les journalistes et lecteurs du JDP, à la jeunesse casamançaise, à la diaspora, aux peuples casamançais, gambien et bissau-guinéen.
    Que 2015 unisse toutes les forces vives de notre pays pour nous mener ensemble sur le chemin de la libération de la Casamance.

    Que les prières des eux et des autres atteignent les Âmes de tous ceux qui ont donné de leurs vies pour une Casamance meilleure, libre, paisible et prospère.

    Vive la Casamance debout!!!

  • Uliwo

    LA CASAMANCE EST DEBOUT PARCE QU’ELLE A COMPRIS ET APPRIS LA VERITE. MERCI AU JDP ET SES JOURNALISTES QUI SONT DES DIGNES FILS. VIVE L’INDEPENDANCE DE LA CASAMANCE. BON NOEL A TOUTE LA FAMILLE CASA DI MANSA

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