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Casamance: Voyage au coeur du MFDC (deuxième partie)

Casamance: Voyage au coeur du MFDC (deuxième partie)

Arriva le tour de la jeunesse et la parole fut remis à Baboucar Badji président du Kekendo qui après avoir salué l’assistance se lança ainsi : « J’aimerai vous demander si ce pays est le vôtre à vous (MFDC) où le nôtre (Casamançais sans distinction aucune) ?  «Nous sommes venus sur la terre de nos ancêtres montrer notre engagement suite à l’invitation qui nous a été adressée pour un retour vers l’histoire véritable de la Casamance, un retour vers les valeurs profondes de la Casamance qui ne sont que justice, paix, liberté et solidarité ». Il poursuit en disant que la Casamance continue de vivre la discrimination, et des politiques stériles sont en train d’y être déroulé. Il a pris comme exemple le problème de la route nationale numéro 6 qui pour lui est gérée par des sociétés sous-traitantes sénégalaises alors que l’expertise casamançaise ne manque pas.

 Il parla de la destruction des forêts par certains corps de l’armée du Sénégal et aussi de la politique sénégalaise de sabotage et de destruction des rizières à travers des barrages et des distribution d’engrais à qualité de ciment pour freiner l’autosuffisance alimentaire en Casamance.

Ces dénonciations furent accompagnées par une chanson des frères et sœurs dont le titre est « Environnement ». Tout s’accordait comme si tous les participants s’étaient rencontrés en premier pour tout mettre en place, en un mot, il y avait de l’harmonie, une parfaite cohésion attestant la véracité de cette mission.

Après la chanson, le président reprit la parole pour dire que ce combat est le combat de tous les dignes fils de la Casamance et que dès à présent il va falloir que le message passe de maison à maison pour que tout le monde sache que l’heure de la libération est arrivée et que seule l’unité pourra nous donner raison.       

 A la demande des anciens, les femmes des  Bois Sacrés menées par la chef de troupe Télé qui avança vers les jeunes et demanda ainsi au jeunes : « Nous on parle d’indépendance, et vous qui êtes nos enfants êtes-vous sûrs que vous êtes engagés à cela et à tout donner pour la Casamance libre ?»

Le président des jeunes de répondre par ces mots : « Nous ne parlons même pas d’indépendance car cela suppose que le Sénégal nous a colonisé alors que tel n’a jamais été le cas, nous, nous parlons de séparation car nous ne pouvons plus continuer ensemble dans cette logique de compagnonnage, la Casamance pour se faire doit s’assumer en tant que pays car c’est cela son statut. ».

Les mamans furent rassurées et contentes de leur fils qui malgré les mensonges de l’histoire rapportée par les Sénégalais et leurs alliés ont su garder leur dignité, leur honneur pour affronter la véritable histoire de leur très chère Casamance.              

La journée se poursuit avec la rencontre des jeunes autour de la question : quelle perspective pour la Casamance à travers la coordination des différentes structures de jeunes?

Ce fut le moment de vérité profonde car l’engagement de ces dernières (les structures) était sans faille. Les idées furent multiples mais toutes convergeaient dans le même sens : unité et libération pour une vie meilleure dans la terre de nos ancêtres.

Il s’en est suivi le repas de midi clôturé par une forte bénédiction des femmes des Bois Sacrées qui n’ont pas lésiné sur leur pouvoir pour bénir cette rencontre et bénir les fils de la Casamance qui venaient de prouver encore une de plus qu’ils étaient de dignes fils de la terre des « invicta felix ».

« Signayolale si posso li poss biyo kane nane éyassoli ébadji fafoulaye » (Nos mamans nous ont lavés pour nous purifier et nous protéger)

Le lendemain, mercredi 20 août, tôt le matin, nous nous préparâmes direction le maquis. Un car nous attendait sur la route en face de l’Antenne Colobane pour le voyage.

Ce fut un moment fort rempli d’inquiétude car tous, sauf ceux qui avaient une fois fait le voyage, se posaient des questions sur le chemin à parcourir et la destination à atteindre.

 Mais je puis vous assurer que nous n’avons même pas senti le voyage que nous voilà arriver à Cassalole où nos frères nous attendaient avec impatience et surtout avec tous les honneurs.

Qui avait cru que l’hospitalité dans le maquis serait aussi exemplaire ? En tout cas pour nous, ce fut une surprise car l’opinion avait réussi à diaboliser ce milieu de vérité où des hommes dévoués à la Casamance défendent sans relâche les intérêts d’une nation en otage depuis les débuts de son histoire.

Arrivés sur les lieux, l’accueil se fait aussitôt et la présentation des jeunes, nous voilà dans le cadre.

L’échange se fait avec les premiers arrivants en attendant la venue du Général César Atoute Badiate. Certains d’entre nous avaient toujours le trac ne sachant pas la suite du programme alors ils guettaient de gauche à droite pour voir ce qui bouge de chaque côté. C’est ainsi que 5 minutes après notre installation, le Général arriva et tout le monde se mit debout.

Après les honneurs militaires, le drapeau fut installé et le Général de s’assoir et nous suivîmes le mouvement.

La parole fut accordée à trois jeunes d’entre pour parler de l’objet de notre visite. Cela débuta le président de l’association des étudiants pour le développement de la Casamance « kekendo ». A l’entame des propos, il salue d’abord le Général, son armée et tous ceux qui ont contribué à la lutte jusqu’ici. Par la suite il ajoute que le but de leur visite dans le maquis est de rencontrer leurs frères en vue d’échanger avec eux et que cela a été d’un très grand plaisir car ils avaient toujours voulu s’approcher de nos frères pour recueillir tous leur avis sur la crise casamançaise en vue de ne pas se perdre avec eux dans la lutte commune pour le bien être de la Casamance. Bien être qui n’est rien d’autre que la libération de la Casamance,  des forces de l’obscurantisme qui ont fini de les égarer.

Les deux autres intervenants suivirent tous en insistant sur le fait qu’ils étaient tous là pour recueillir toute la vérité sur l’histoire de la crise casamançaise car ceux du maquis leurs doivent car bien vrais que ils ne sont pas dans la brousse, ils sont tous concernés tant qu’ils restent restons à la différence des Casamanqués de digne fils de la terre des « invicta felix ».

 Arriva le tour du Général, qui très à l’aise salua le courage qui les anime pour finir par les dispenser un cours d’histoire sans censure sur tout le dossier de la crise casamançaise.

On pouvait voir la lucidité de ces propos et ce qui contribua grandement à rassurer tous les visiteurs et du tic au tac. Tout le monde avait oublié son trac et nous voilà comme en famille. « Nous ne cherchons pas a magnifié qui que ce soit, mais la vérité c’est qu’à Cassalole, nous avons trouvé une dose d’humanité avec une vérité implacable nous obligeant même avec l’insistance de la pluie, de nous retirer dans un cadre très spécial avec le Général assied à coté de nous poursuivant la discussion dans un débat ouvert ou l’on pouvait se permettre de tout demander et de tout recevoir tout en donnant le peu qu’on avait » nous confie les jeunes. « J’aurais bien aimé détailler sur cette rencontre mais elle reste trop précieuse et me pousse à adopter avec les frères une démarche très spéciale pour le partage de ces informations qui peint toute la trajectoire de ce conflit sans omettre les différents intervenants avec leur comportement d’hier et d’aujourd’hui. » dira le président des jeunes.

Il poursuit : « Cependant, quel dommage de la part des sois disant Cadre Casamançais, falsificateurs d’histoire très irresponsables, très malicieux ont fini de sacrifier la Casamance à l’autel du Sénégal pour ce faire eux-mêmes. Nous n’allons ménager aucun effort pour les dissuader partout où ils élèveront la voix pour prétendre défendre la Casamance car ils sont déjà considérés comme étant des Casamanqués. A cela j’ajoute que le Sénégal devrait avoir honte de son armée voleur, poltron qui la plupart du temps se rabat sur les populations civiles pour après dire que ceux-là étaient des maquisards. Vous savez bien qui sont les « Atika », Rois de la forêt et très différent de vos « Atika gouvernementaux » et de vos « Diambars en veilleuse ».

Venu le moment de partager le déjeuner ensemble dans le cantonnement avec les frères, surprise encore car personne ne l’avait en tête. Ce repas partager ensemble vient confirmer toute l’humanité de ces derniers qui après le manger n’ont cessé de demander à la jeunesse de Casamance de persévérer dans la vie tout en priant pour notre réussite, réussite de tous les dignes fils de la Casamance.  

Le chemin du retour pour arriver à Ziguinchor à 20h était fluide pour la poursuite du pèlerinage à Mangokouro lieu de tri-sainteté et point de départ de la fulgurante marche du 26 décembre 1982 où la police Sénégalaise a tiré sur les manifestants d’une marche pacifique pour la reprise d’un statut qui appartient à la Casamance et qui se trouve être son indépendance.      

Baba    

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Commentaires (6)

  • casacaismendy

    J vous felicite les gars car nous menons le même combat qui est notre liberation du Senegal

  • CANADA

    Merci beaucoup JDP et bravo à Baba pour cet article.
    Il est très salutaire et porteur d’espoir de voir la jeunesse Casamançaise s’impliquer à ce point. Nous sommes la relève casamançaise, nos parents vont compter sur nous pour leur survie. Nous aurons entre nos mains les destinés de la Casamance. Nous devons tous avoir ce besoin de connaitre la vérité sur notre histoire de la Casamance. Autrement nous seront la rusée de tout le Sénégal quelque soient les responsabilités qui nous seront conférées. Un peuple sans histoire est un peuple voué à disparaître. Le Sénégal nous a caché notre histoire avec les erreurs de nos premiers cadres mais aussi avec la complicité manifeste de beaucoup de casamanqués pour des raisons de cupidité et d’égoïsme.
    Le peuple se mobilise de plus en plus, l’engagement est manifeste, l’Espoir renaît et gagne du terrain. Il faut maintenir le cap car nous sommes dans la bonne voie et l’ennemi est bien conscient de ce fait. La Casamance toute entière est fière de ces filles et fils et nous espérons une plus grande mobilisation de toutes les composantes de notre société. Les indécis finiront par comprendre et rejoindrons les rangs. Le vent de l’espoir souffle dans notre chère Casamance.

    Vive la LIBERTÉ, Vive le peuple de Casamance debout

  • Nampoti_Casa

    Salut Bakinemit, ton appel raisonne dans mon coeur et me touche beaucoup. Je te comprends, la Casamance est réveillée et connaît ses droits legitimes. Les trahisons et les mensonges nous ont divisé. Mais rassures toi la CASAMANCE EST DEBOUT. Peut-être que tu le sens moins autour de toi, mais sur le terrain la mobilisation est d’actualité. VIVE LA CASAMANCE LIBRE ET INDEPENDANTE

  • Bapoulo

    C’EST ENTENDU MON CHER OU CHERE BAKINEMIT. EN TOUT CAS LA JEUNESSE A COMPRIS ET MES COMPATRIOTES QUI M’ENTOURENT AUSSI ALORS ENSEMBLE POUR LA CAUSE DE L’INDEPENDANCE. NOUS ALLONS SUIVRE LA VOIE TRACEE PAR DIAMACOUNE, LA VOIE DE LA VERITE DE LA JUSTICE ET DE LA PAIX. VIVE LA CASAMANCE

  • Bakinemit

    DI SAFUL, KUTUYOM DI KULINOOM KATA ESUKOLAL KASA DI MANSA.
    DENEÏ: SENGUI MAN SENGUIE PAN BADJ, TUNOOR MAN TUNOORE PAN BADJ, GUELOOR MAN GUELOORE PAN BADJ, BUDJOOR MAN BUDJOORE PAN BADJ, HOLO MAN HOLOWE PAN BADJ, FU LAY FATA EMITAÏ FU NAGUL DJAT KASA DI MANSA E ÑAAR KOTE MOOFIL, URU EFITFIT.
    AJOOOOLA, KASUMAY, AJOOOOLA, KABAY, AJOOOLA MALEGUEN, AJOOOLA, DA ÑEÏÑEÏ

    Je m’accorde de saluer le grand courage de nos frères et soeurs de « KEKENDOO ». Qui cherche trouvera! L’histoire est là, elle ne ment pas bien que nos soit disant cadre et les sénégalais ont tenter de le masquer, cacher, déchiqueter pour le rafistoler de fausse pièce en fausse pièce; c’est malheureux pour ces derniers.
    JEUNESSE DE MA NATION DE KASA DI MANSA, LEVEZ-VOUS CAR L’HEURE EST AU GRAND RASSEMBLEMENT, À LA GRANDE UNION ET DÉTERMINATION FAROUCHE SANS EMBAGE POUR LIBÉRER LA NATION CASAMANÇAISE.
    La casamance a trop souffert depuis des siècles, à commencer par l’occupation française en 1645 avec l’implantation à ZIGUINCHOR du premier poste de l’administration française et jusqu’à nos jours c’est les mêmes souffrances que les Casamançaises et Casamançais endurent: HUMILIATIONS, EMPOISONNENTS, ASSASSINATS, ARRESTRATIONS ARBITRAIRES, TORTURES PHYSIQUES, PSYCHOLOGIQUES ET CULTURELLES, EXÉCUTIONS EXTRA-JUDICAIRES, SABOTAGES DE TOUTES NATURES (EMPOISONNEMENT DE PUITS, BRACAGES, BOMBARDEMENTS DES VILLAGES, PRISES D’OTAGE DES PARENTS DE NOS VAILLANTS COMBATTANTS DU MAQUIS, DISCRIMINATION SOCIO-CULTURELLE, SANS OUBLIER LES CAMPS D’EXÉCUTIONS ET D’EXTERMINATION ( AETA, EDJOUGOU, NIASSIA, GOUDOMP…OÙ DE PAUVRES INOCENTS ONT ÉTÉ SOIENT FUSILLÉS, BRULÉS VIFS, ENTERRÉS VIVANTS, VIOLÉES….) ETC…….
    TROP C’EST TROP, ET TOUT CECI AUX YEUX DE NOS SOIT DISANT CADRES QUI N’ONT JAMAIS OSÉ LEVER LE PLUS PETIT DOIGT POUR DÉNONCER CES INJUSTICES ET ACTES HUNIMAINS DEVANT L’OPINION INTERNATIONAL. C’EST DOMMAGE, MAIS QUE LE SÉNÉGAL SACHES QUE LES CASAMANÇAISES ET CASAMANÇAIS PEUVENT TOUT LEUR PARDONNER SAUF L’OCCUPATION.

    LEVEZ-VOUS CHERS FRÈRES ET SOEURS POUR LIBÉRER NOTRE PATRIE, LA CASAMANCE, CAR LA RACINE DU DÉVELOPPEMENT DE LA CASAMANCE, C’EST LA CESSESSION AVEC LE SÉNÉGAL, C’EST LA LIBERATION DE LA CASAMANCE.

    DANS L’UNITÉ ET LA COHÉSION, LA VÉRITÉ ET LA JUSTICE, LA PAIX ET L’AMOUR NOUS VAINCRONS.

    VIVE LA CASAMANCE LIBRE.

  • Koumpo Boudodi

    J’ai perdu une Chance énorme de ne pas faire cette expédition vers le Maquis et pourtant je viens de Ziguinchor il y a deux semaines ! Je vous envie les gars. Prochainement donc. J’ai tant voulu savoir. Vive la vérité et battons nous pour établir cette vérité donc notre Liberation.

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