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Casamance : Pour une bougie à la mémoire des martyrs en ce 26 décembre

Casamance : Pour une bougie à la mémoire des martyrs en ce 26 décembre

Arrogance. C’est le seul mot qui sied à l’attitude des responsables politiques et militaires sénégalais quand il s’agit de la Casamance après 33 ans de conflit.

Les propos tenus par les uns et les autres de Senghor, Diouf, Wade et Sall dont on aurait pu croire doter d’une clairvoyance suffisamment africaine pour éviter un malheureux dérapage à l’égard du Pays des Rizières, confirment la mauvaise foi du Sénégal officielle dans le dossier de cette crise profonde violemment démarrée à l’aube ce 26 décembre 1982.

Ces autorités sénégalaises, qui ne peuvent ignorer le carnage sinistre de plusieurs centaines de manifestants pacifiques et figent à jamais la triste image du passé colonial, veulent forcer à vendre nos âmes au diable en se reniant jusqu’à perdre leur dignité, en échange de quelque privilège de pouvoir.

Il est en tout cas ainsi, au pays des milliers de martyrs qui, contrairement aux aïeux de ces autorités de Dakar, ont choisi la voie de la liberté.

Mais ce n’est pas l’histoire diamétralement opposée de ces deux pays, l’un résistant aux colons Portugais, Anglais et Français, l’autre toujours soumis à la France métropolitaine qui interpelle dans cette dévotion au mensonge dont ont fait preuve ces Baol Baol (vendeurs ambulants) en déclarant que la Casamance est sénégalaise. Qu’on me le dise quand et comment ? Je serai bien curieuse de lire un document qui attesterait la sénégalité de notre pays la Casamance d’Aline Sitowé Diatta.

Ce qui navre dans le comportement de ces tricheurs, c’est leur alignement aveugle sur les thèses fallacieuses de paix et de développement en Casamance sans négociations, bien que la subjectivité flagrante de telle décadence de langage ait été prouvée dans la situation lamentable de l’éducation, de l’économie, des finances, du transport et du bien-être social.

Au summum de l’abjection dans son expression la plus sanguinaire en Casamance, la présence d’une armée qui tue tout qui bouge, même des bœufs de villageois dont nous rapportent ce début de semaine les habitant de Kolomba à seulement 5 kilomètres de Ziguinchor.

En se concentrant sur ce dossier de la Casamance, la France officielle cherche à couvrir sa culpabilité dans ces décennies noires, subséquemment, sa responsabilité avérée dans la propagation de la violence sur cette terre bénite dont de milliers de ses braves fils ont donné leur sang et leur vie pour la France libre. « La Casamance a ses morts pour la France » n’est-ce pas là une dette morale que Paris devrait payer en s’impliquant pour la libération de la Casamance ?

Par cette focalisation, les responsables politiques français devriont surtout orienter les regards dans la direction opposée à celle qui lève le voile sur la complicité de leur politique africaine entre la Casamance et le Sénégal.

En attendant célébrons nos martyrs en allumant une bougie pour leur mémoire et contre l’oubli.

Bintou Diallo

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Commentaires (6)

  • Tombon

    La photo des femmes du MFDC en marche près du monument aux morts de Ziguinchor est un grand symbole. Cette photo est simplement emblématique.
    Vive la Casamance libre et indépendante

  • CANADA

    Je m’incline devant la mémoire de tous ceux qui ont péri ce jour du 26 décembre 1982 et de toutes les victimes de ce conflit imposé par le Sénégal sur nos terres.

    Que le politique français s’enfonce dans son mutisme étatique quant à la question casamançaise, la société française elle, reste consciente de sa dette envers la Casamance qui a payé au plus fort pendant les deux guerres.

    Quand les américains sont capables d’envoyer des émissaires étatiques pour aider la Casamance à sortir de la tourmente et que la France, dernière puissance colonisatrice, brille par son silence et son indifférence, il y a là ce que l’adage appelle « Si ce que tu veux dire n’est pas plus beau que le silence, alors ferme-la ». Encore faudrait-il voir à qui profite ce silence, et pourquoi?

    Vive la Casamance LIBRE!!!

  • Zeus

    La jeunesse a bien compris son histoire. Ne serait-il pas plus sage de défendre ses idées et s’imposer en démocrate au lieu de reprendre les armes contre ceux qui, quelques mois auparavant…tétés le même sein et mourir pour la même cause? Honneur à tous nos martyrs

  • Eroussay

    Nuit de bougie ce soir !!!!

  • Eroussay

    Tant que ces lâches se mettent en tête l’idée d’agresser la Casamance, il faut que le mfdc décide alors d’envoyer ses hommes botter le cul à la horde affamée venue du nord de la Gambie.
    Je ne sais pas ce que pensent Samboune, Aline, Fouladou et Bantakouro……

  • Mendycasa

    Félicitations Bintou et bonnes fêtes JDP.

    Je vais allumé ce soir ma bougie en famille qui a perdu quatre de ses membres torturés à morts dans les prisons sénégalaises

    A propos des mensonges je vous invite à lire :

    LES REVELATIONS DU COLONEL ABOUL AZIZ NDAW

    Les mensonges du Général Fall et la complicité du CEMGA, qui évitait les problèmes et les pertes, permirent au MFDC d’échapper à l’étau guinéen et de s’échapper vers la Gambie pour renouveler leurs bases et appuis avec l’aide du régime gambien.

    Pendant deux ans, voire trois, les armées sur instruction présidentielle produite par le Général Fall, CEMPART, abandonneront au MFDC des positions qu’il sera très difficile de reconquérir. Les service de renseignements se taisaient sur la Casamance ou reçoivent les foudres du Général Fall, qui mentait et manipulait le Chef de l’Etat. Le vieux Président croyait, effectivement, que la paix était proche. Les militaires ne mourraient

    plus et la presse de ne se faisait plus écho d’une Casamance meurtrie et assommée.
    Deux cent millions était fournis mensuellement au Général et à ses neveux gendarmes qu’il employait comme agents de liaison avec la Casamance et distributeurs de liasses pour corrompre des groupes de notables et de prétendus rebelles.

    Ces personnes recevaient des miettes et chantaient au président de la République les louanges du Général qui faisait un excellent travail contre le MFDC alors qu’il était le principal complice de la rébellion. Une somme partie de cet argent était détournée pour construire des villas dans le verger de Niague. La confiance absolu du Président Wade envers le Général Fall donna des ailes au gendarme et des moyens illimités pour conduire la gestion du dossier, écartant les compétences et les bonnes volontés.

    La gestion de ce dossier était incompatible avec le commandement de la gendarmerie. Je fis pression sur le Général pour qu’il abandonne le dossier en montrant au Président les difficultés de maintenir le cap avec les charges de la gendarmerie.
    Les promesses faites à moi et à l’Etat major de la Gendarmerie restaient des mensonges et il se trouvait de plus en plus mêlé au dossier de la Casamance. Il fut plusieurs fois, contre toute logique, refusé une escorte au Président Mbaye Jacques Diop du CRAES, par rivalité sur la gestion du dossier. Je dus prendre sur moi la responsabilité de répondre favorablement aux demandes d’escorte de cette autorité. Sa fille, chef de son protocole, encore un népotisme de l’alternance, en était un témoin vivant.
    Avec Farba Senghor, le combat fut plus rude du fait des appuis de Farba dans la famille présidentielle. Farba fera tout son possible pour démonter l’absence de résultat dans la gestion du dossier Casamance. Il conduira des délégations et des délégations de responsables et rebelles en audience chez le Président Wade.

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