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Sénégal: lancement d’un mouvement d’étudiants « Damay Jangi »

Sénégal: lancement d’un mouvement d’étudiants « Damay Jangi »

Le Sénégal, notre pays avec ses maigres ressources naturelles, ne peut que compter sur la valeur de ses hommes pour aller de l’avant. Pour cela, il va falloir travailler à la construction d’une société du savoir avec des valeurs sûres et aptes à répondre efficacement aux préoccupations des populations. Partie d’une prise de conscience de notre rôle dans cette société en devenir, nous nous sommes renforcés en faisant le point des deux dernières années académiques : 2012-2013 ; 2013-2014 avec leur lot de malheur après avoir revue la trajectoire tumultueuse suivie par le système de l’enseignement supérieur et de la recherche au Sénégal à travers les différentes phases de la réforme.
Ancré dans les valeurs citoyennes et patriotes et par souci de mener les étudiantes et étudiants du Sénégal à prendre conscience tout d’abord du danger qui nous guette avec certains agissements de notre part (refus de dialogue, d’échange directe, d’ouverture, de manque de confiance mutuelle,…), le mouvement Damay Jàngi vient auprès de la communauté estudiantine pour, dans un premier temps, revenir sur la démarche qui nous a conduit à la mise en place de ce mouvement et à l’organisation de la journée de lancement, dans un second temps, pour tirer le bilan de cette journée. Cette démarche novatrice repose sur notre souci d’instaurer en notre sein la culture de la transparence et de la reddition des comptes à l’égard de nos camarades étudiants mais aussi à l’endroit de nos partenaires.
I. la démarche qui nous a conduite à la mise en place de ce mouvement
Nous avons tous été témoin de la démarche unitaire des étudiantes et étudiants de l’Ucad au lendemain de la mort de notre camarade et frère, le nommé Bassirou Faye. Bouleversée par le choc des événements, le premier réflexe de notre communauté était de se retrouver autour de l’essentiel pour ensemble emprunter la voie qui allait rapidement et efficacement rétablir l’ordre, la justice mais aussi la paix et le progrès.
Pour l’ordre, il ne pouvait être garanti que par la sortie des policiers du campus universitaire et pédagogique qu’ils squattaient dangereusement avec armes, munitions et antipathie. On se croyait en pleine guerre. Très vite, les autorités publiques prirent la sage décision de faire quitter les forces de l’ordre du campus social, en conséquence, elles ne rodaient plus dans les alentours pour tâter les étudiants. Ajoutons aussi que pour consolider l’ordre rétabli, il fallait l’entente entre les étudiants, chose qui arriva dans les premières heures mais qui ne tardera pas à se froisser à la suite des événements animés par une intense et déloyale concurrence des leaders.
En ce qui concerne la justice, il nous fallait à tout prix et dans les plus brefs délais, demander des sanctions des pouvoirs publics à travers la révocation du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, celle du Directeur national de la Police et la mise aux arrêts du meurtrier. Pour cette partie aussi, notre communauté avait besoin de la prise en charge médicale effective des blessés allant des soins à l’indemnisation sur les atteintes physiques et matériels. Notons que pour les dommages matériels, même les non-blessés étaient contenus dans la revendication et cela était bien justifié.
La réponse que nous eûmes sur ce point, bien que considérée minime par certains, avait fini par rassurer le Gouvernement qui avait bien opté pour les réformes à travers la concertation nationale, cette réponse avait aussi profité au maximum à un bon nombre d’étudiants. Le Président de la République prit l’engagement de faire toute la lumière sur la mort de l’étudiant Bassirou Faye tout en accompagnant et en soutenant sa famille. Aujourd’hui, malgré la lenteur du dossier, il est aux mains de la justice avec des policiers présumés meurtriers. De la prise en charge médicale des blessés, nous sommes passés par l’indemnisation générale de tous ceux qui se sont signalés. Les étudiants que nous sommes, avaient choisi l’argent, la morale et l’éthique étaient remplacées par les combines et schémas.
Pour la paix et le progrès, la majorité des étudiants même s’ils clament haut et fort qu’ils vont œuvrer dans ce sens comme ils l’ont soutenu au palais devant le Président de la République et encore le 14 octobre à l’hôtel des Almadies en présence du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le Professeur Mary Teuw Niane, sur le terrain aucun effort allant dans ce sens n’a été noté. Ainsi les vas et viens se multiplièrent entre l’Ucad et le Building administratif qui abrite le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Une belle époque pour ces derniers qui avaient l’accès, cependant, la communauté universitaire était laissée à elle-même dans le chaos des idées.
Sachant que cette situation pouvait nous mener encore une fois de plus à la dérive, nous nous sommes organisés dans une entente, dévouée à l’université, à la cause estudiantine et le plus important au devenir de la Nation. C’est ainsi que le document rédigé par notre coordonnateur a été présenté au Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en compagnie de son équipe au mois de novembre 2015. De plus nous en avons fait part au Recteur de l’Université sachant son engagement dans ce chantier qui consiste à redonner à l’Ucad la place qu’elle mérite et à l’étudiant les possibilités de se faire valoir et de participer à l’évolution de son milieu et de son pays.
Le Médiateur, ayant pour fonction de concilier tous les bords, après avoir apprécié la nouvelle initiative à sa juste valeur, se fixa comme objectif d’assurer la vulgarisation et l’adoption de ce nouveau concept d’où la rencontre de partage du 02 juillet 2015 à la salle des ateliers en présence des représentants des différentes Facultés (FST, FLSH, FASEG, FASTEF, FSJP, Ecoles et Instituts). Notons que le collectif des filles, le campus 2h et certaines sensibilités de l’Ucad ont aussi participé à cette rencontre de partage autour du document statuant sur la nouvelle initiative des étudiants pour un meilleur devenir de notre nation, basée essentiellement sur des valeurs citoyennes et patriotes.
La conclusion de cette rencontre n’était pas une surprise pour les initiateurs car, ce document en plus de revenir sur la notoriété de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, peint sans défaut la trajectoire tumultueuse empruntée par le système de l’enseignement supérieur et de la recherche avec ses différentes phases de réformes. En tirant les leçons de ce passé, nous avons abouti à la conclusion sur la nécessité d’un sursaut collectif surtout de la part des étudiants pour prendre la situation en charge, installer le dialogue et un climat paisible avec le ministre de tutelle pour ainsi participer à l’essor de notre pays en protégeant nos universités, en nous engageant à assurer notre formation d’où la conclusion Damay Jàngi.
Lors de la rencontre de partage sur le document, sur vingt-quatre (24) intervenants qui étaient tous des représentants d’étudiants des différentes facultés, dix-neuf (19) acceptèrent de se joindre à cette initiative, trois (3) gardèrent leur neutralité et deux (2) opposèrent un niet sans donner des raisons valables. Ainsi, la décision fut arrêtée d’organiser la journée le lundi 06 juillet 2015 pour permettre à un nombre important d’étudiants en plus de la présentation de la nouvelle initiative d’avoir l’occasion d’échanger avec le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en tête à tête sur toutes les interrogations possibles.


Baboucar Badji
Coordonnateur du Mouvement
« DAMAY JANGI »

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