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Casamance: Interview exclusive de René Capain sur son troisième livre: « Casamance: A quand la paix? »

Casamance: Interview exclusive de René Capain sur son troisième livre: « Casamance: A quand la paix? »

René Capain BASSENE, vous êtes à nouveau l’auteur d’un troisième livre intitulé : Casamance : A quand la paix ? Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez choisi un tel titre ?

Casamance : A quand la paix ? N’est pas un titre choisi par hasard. Je n’ai fait que reprendre une question qui m’a été posée tout au long de mes activités de recherches sur le conflit et que par ailleurs ne cessent de se poser les populations éprouvées par trente-quatre ans de conflit armée auquel n’est encore entrevue aucune dynamique réelle de sortie de crise.

Tous les acteurs, aussi du côté de l’Etat, du MFDC que de la société civile sont unanimes que malgré l’accalmie très précaire qui prévaut sur le terrain, malgré les différentes initiatives et les nombreuses tentatives de sortie de crise et malgré les différentes déclarations et autres engagements des parties en conflit d’aller à la table de négociation, le conflit en Casamance est encore loin d’être terminé. C’est donc un titre qui dit long sur la gestion du processus de paix en Casamance.

En tant qu’observateur averti, partagez-vous cette analyse de la part des acteurs. Si oui pouvez-vous nous en citer un seule exemple qui prouve que le conflit est loin de finir ?

Oui, je suis entièrement en phase avec ceux qui soutiennent que le conflit est encore loin de finir. Tout observateur ou tout individu qui s’intéresse à la problématique de la crise en Casamance sait que le climat de ni paix ni guerre qui prévaut en Casamance n’est pas synonyme de fin de la guerre. Je donne un seul fait pour étayer mon propos : sur le terrain, aussi bien l’armée que le MFDC n’a levé aucun de ses cantonnements stratégiques. Tous continuent à mener des patrouilles pour éviter tout effet surprise de la part de l’ennemi. Chaque camp est resté concentré et très vigilant. Tous sont entrain de mieux s’organiser et prêts à ouvrir les hostilités ou à lancer une contre-offensive au moindre incident.

A tout moment la guerre peut reprendre car cette accalmie notée sur le terrain ne repose sur absolument rien de concret. Elle ne résulte d’aucune négociation. Par conséquent elle peut être rompue à tout moment.

Monsieur Basséne René Capain, est ce que votre livre a apporté la réponse à la question : A quand la paix ?

La réponse exacte à cette question dépasse le mortel que je suis. Il faut être dans les secrets des dieux pour pouvoir indiquer le moment précis où interviendra cette paix tant désirée. Ce livre n’est rien d’autre que la suite de mes deux précédents œuvres sur le conflit en Casamance. En fait le premier a été consacré à la personne de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor. Le second traite spécifiquement du conflit de 1982 à 2014 et le troisième entièrement dédié à la recherche de solutions de sortie de crise.

Dans ce dernier livre, j’ai essayé de faire un diagnostic, de dresser une sorte de bilan général de la gestion du processus de paix de 1990 à Nos jours, mais également de proposer des solutions de sortie de crise. Le livre comporte neuf chapitres aussi intéressants les uns les autres.

Je ne detiens pas de solutions miracles.mais *

D’où vous est venue l’idée de produire ce livre sur la crise.

J’ai explicité cela dans le livre : c’est assez long ; mais retenez seulement que le conflit m’a beaucoup marqué et je l’ai vécu de façon direct. Depuis tout petit, j’ai demandé et cherché à connaitre le pourquoi de cette guerre. Cela depuis le jour où mon propre papa a été arrêté et déshabillé devant moi. Je n’oublierai jamais cette image. Les militaires l’avaient traité de rebelle alors qu’il ne s’est jamais ni de prés ni de loin mêlé à ce conflit.

Je suivais tout ce qui était lié à ce conflit. Après mon Bac, j’étais orienté en sociologie, mais j’ai tout fait pour m’inscrire au département d’histoire de l’université Cheick Anta Diop de Dakar. Je croyais pouvoir y trouver des documents qui parlent de manière explicite sur le conflit en Casamance.

Arrivé en licence, je me suis rendu compte que pour la plupart des livres que j’ai eu à exploiter il n’y avait rien de consistant, juste quelques paragraphes avec un contenu général sur l’histoire de la Casamance et non sur la crise. C’est ainsi qu’à défaut de trouver ce que je recherchais ; j’ai eu l’idée d’aller m’inscrire en journalisme afin d’apprendre les techniques d’investigations afin d’avoir les outils de pouvoir moi même entreprendre des recherches pour ma propre compréhension du conflit.

Après ma formation, j’ai aussitôt débuté mes activités de recherches avec un réseau qui n’a cessé de s’élargir et c’est le fruit de mon travail sur le terrain que j’ai décidé de partager avec l’opinion à travers ce livre. Le second après celui que j’ai écrit sur l’abbé Diamacoune Senghor.

Je précise que j’ai fait un travail de journaliste d’investigations et non d’historien ou de spécialiste de la crise, c’est juste un canevas pour ceux qui seront un jour intéressé par cette crise.

Interview réalisée par Abdou Rahmane Diallo

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Commentaires (7)

  • Uliwo

    Alors RCB, A quand ton livre? Jean Marie Biagui vient de sortir deux petits livres et nous sommes aussi impatients et nous voulons savoir est-ce que ton livre sera disponible en Casamance?

  • Mofame

    Mais à quand est la sortie du livre de RCB? Quels sont les lieux de vente? Est ce que le Journal du pays peut nous informer ? Merci

  • Bakinemit

    Merci Bapoulo, vous avez tout dit, naitre casaçais et casaçaise est une grace de Dieu. Et cela notre etre et histoire le prouvent et justifient. Nous sommes diffferents des senegalais, totalement et diametralement opposes sur tous les plus: morphologique, caractere morale et educationnel, social et cultures, civilisation et moeurs, etc.. rien a avoir!!!
    La casamance n’a rien a avoir avec le senegal et la preuve encore, vous savez bien que chez nous quand un personne est un malfaiteir ( menteur, magouillleur, escro ou voleur, ingrat et autres, cette personne nous avons l’habitude de le traiter de senegalais: « tel ou telle est un senegalais (es)
    Etre senegalais pour nous et le pire des pires, un homte!!!
    La Casamance ne sera jamais senegalaise, jamais et jamais!
    Le senegal a trop fait de mal a la Casamance? Trop d’humiliation, trop de crimes, d’assassinas, de sabotages de tous sortes. Nous avons veçu et grandi dans ce conflit avec le s
    Senegal et avons tout vu, nous des temoins occulaire de toutes les sauvageries et cruaute du Senegal face a la Casamance. Je repete bien et crie haut et fort que nous sommes des temoins occulaires. Trop c’est trop. Continuons de lutte sans baisser les bras pour liberer notre Peuple, la Casamance Naturelle. Il sera purement et tres injuste de notre part que les generations a venir connaissent les memes souffrances, alors luttons pour liberer ces generations presentes et a venir cosous le jougue du Senegal.
    VIVE L’INDEPENDANCE DE LA CASAMANCE!

  • Bapoulo

    QUI ne connaît pas les sénégalais et leurs mentalités leurs caractères leurs défauts et leurs qualités comme eux connaissent sans le moindre doute celles des Casamançais. Je le dis et je le répète les Casamançais n’hésiteront pas à entrer en guerre avec qui que ce soit et surtout avec les sénégalais. POURQUOI : PARCEQU’ILS N’ONT JAMAIS CÉSSER DE NOUS DONNER DES COUPS DE COUTEAUX DANS LE DOS. AVEC LES CRIMES ODIEUX PERPETRES ET DE NOUS PROVOQUER. À FORCE DE RETENUE LA PATIENTE CE TRANFORME EN COLÉRE PUIS EN HAINE…….. LA RAISON EST DONC AUSSI SIMPLE
    Actuellement si confrontation il devait y avoir bien entendu ce que je ne souhaite pas La Casamance entrera en guerre sans LA MOINDRE HÉSITATION et son peuple n’y verra aucune objection car ils ont envie d’effacer toutes les humiliation qu’ils ont subi .
    Ils le savent, que le sang de guerriers et de combattants de la liberté coule dans nos veines et que chaque casaçais et casaçaise a été pendant les 9 mois de gestation de leurs parents dont la fibre était celle de résistance dans l’âme nous avons hérités les gênes transmis tout au long de nôtre conception et grandit avec et reproduit et retransmis cette rage de vivre et de se défendre dans chacun de nos enfants. Contrairement à d’autres qui ne transmettent que la soumission en baise-pieds à un homme ou un marabout.
    INVICTA FELIX

  • Zeus

    « Depuis tout petit, j’ai demandé et cherché à connaitre le pourquoi de cette guerre. Cela depuis le jour où mon propre papa a été arrêté et déshabillé devant moi. Je n’oublierai jamais cette image. Les militaires l’avaient traité de rebelle alors qu’il ne s’est jamais ni de prés ni de loin mêlé à ce conflit. »
    combien parmi nous ont vu leur parent torturé ou tué. toute la famille de 5 personnes de mon oncle a été brûlée vive dans leur maison et on me dit que le Sénégal veut développer la Casamance. mon œil!

  • Zeus

    je suis impatient pour vous lire.

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