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Casamance: Réponse à Monsieur, François Janne d’Othée Journaliste belge au Vif/L’Express. Le nationalisme casamançais ou la liberté pour le « peuple du refus »

Casamance: Réponse à Monsieur, François Janne d’Othée Journaliste belge au Vif/L’Express. Le nationalisme casamançais ou la liberté pour le « peuple du refus »

Dans une tribune  sommaire,  publiée au  journal Vif/L´Express, Monsieur, François Janne d’Othée , au moyen de raccourcis aux effets de désinformation et symptomatiques d’une certaine peur, s’est livré en trois temps, à minimiser l’indépendantisme casamançais, face à la vitrine de la démocratie d’Afrique : premier temps, la médiatisation de l’amitié entre la Catalogne et la Casamance suscitant la trouille dans son propos – quelques informations générales et lacunaires sur la rébellion casamançaise – l´incomparabilité des deux indépendantismes catalan et casamançais.

La médiatisation des leaders libres de la Casamance en exil vous fait peur :

Oui, quel retentissant succès diplomatique et quel résonnance médiatique, que cette image de Ousmane Tamba en compagnie de Carles Puigdemont ! Cette image est un symbole de l’amitié que les fils de la Casamance ont construite durant plusieurs années, au cours de l’élaboration du nationalisme et l’indépendantisme catalan. Des fils de la Casamance exilés, ayant vécu la répression politique, les exécutions sommaires de leurs proches, le baîllonnement de peuple entre les 1982 et 2000.

Elle traduit aussi le soutien actif que la Casamance en lutte apporte de façon sincère aux indépendantistes catalan, au nom d’une conscience internationaliste pour la souveraineté des peuples, au nom du droit des peuples à l’autodétermination. Entre les lignes de cet article, Monsieur, François Janne d’Othée apparait comme le porte-parole de la panique du Sénégal face à cette prouesse diplomatique. Comme si l’intention sournoise de son article était de briser ou de minimiser un succès, une avancée dans les efforts des leaders de la Casamance de porter la cause casamançaise sur la scène internationale.

Ce n’est pas surprenant pour un Wallon méchant voyant ses frères Flamands solidaires offrir un espace de liberté à des indépendantistes catalans. Je m’attendais, au cœur de l’Europe génitrice du siècle des lumières, a un questionnement de la part d’un wallon européen sur le devenir du projet européen, au regard de la floraison d’irrédentismes en Ecosse, en Belgique, au Kosovo, en France. Un questionnement qui s’articulerait autour d’un projet européen des peuples, pas des technocrates et de la grande finance. Les irrédentismes taxes d´ anachroniques sont le signe du besoin d’une Europe politique. Celle-ci n’étant pour le moment que financière, même pas économique.

L’Europe des peuples suppose la résurgence de l’esprit du siècle des lumières à travers les valeurs qui l’ont marquée : liberté des peuples, droit à l’autodétermination, l’instauration de la République par opposition aux monarchise et aristocraties féodales, etc.

En quoi Monsieur est concerné par le fait que l’image entre Ousmane Tamba et Carles Puigdemont fasse le tour de la presse au Sénégal. Peut-être en ce sens qu´il a reçu mission des services sénégalais d’étouffer toute initiative diplomatique de la Casamance en lutte à l’intérieur de la capitale de l’Europe. Médiatisation ou pas, le Mfdc en exil, a noué à jamais des rapports sincères de solidarité jusqu’à la réalisation des objectifs politique de nos peuples respectifs.

Il n’y a pas trois régions en Casamance, mais une Casamance nationaliste qui a été charcutée à dessein par le Sénégal :

De façon sommaire, parallèlement à cette minimisation médiatique du succès diplomatique de la Casamance, l’article prétend informer l’opinion belge ou européenne du fait que le Mfdc serait un mouvement autonomiste ou qu’il serait divisé au point de devenir résiduel pour qu’il ne prétende nullement à prendre sa place dans le concert des peuples qui luttent pour leur droit à l’indépendance.

Le Mfdc né en 1947 avant l´indépendance du Sénégal, s’inscrivant dans le sillage des nationalismes africains authentique des années 60, ainsi qu’en amont dans l’histoire de la résistance de plus de plusieurs siècles face aux envahisseurs de toutes sorte, est un mouvement non pas régionaliste mais nationaliste. Pour votre information, lors du référendum organisé par le General De Gaulle dans ses colonies en 1958 sur le territoire sous administration française, seule la Casamance avait voté majoritairement non au référendum à l’image du Non de la Guinée.

Vu la résistance séculaire, cette expression politique de 1958 dans le contexte des années 60 en Afrique, le continuum historique dont la séquence du réveil de notre nationalisme en 1982, la Casamance n’aspire pas à l’autonomie. Elle aspire plutôt à opérer une rupture positive, car porteuse d’un projet d’Etat Nation ou les castes, les féodalités maraboutiques et aristocratiques constitutifs du modèle socio politique sénégalais n’auront pas place. Dans la foulée d’une marche mémorable de décembre 1982 puis 1983, réprimée dans le sang, la Casamance a vécu et vit toujours un aggiornamento de son éternel et irréductible nationalisme, digne de ce que le défunt S.G. Diamacoune appelait, « le peuple du refus ».

Lequel nationalisme date des invasions esclavagistes, colonialistes et endo colonialiste. Depuis 1982 savez vous que le territoire de la Casamance est militarisé, que les militants indépendantistes dont Ousmane Tamba, Mamadou Nkrumah Sane, leaders exilés en Europe, furent torturés en prison ; que des centaines de casamançais ont été exécutés de façon extra judicaires, jetés dans la mer pendant leur transfert dans les prisons du Sénégal pays démocratique ; que plus de 60000 réfugiés casamançais vivent en Guinée Bissau et en Gambie depuis plus de 30 ans ; qu’ aucun accord de paix sérieux n’a jamais été signé?

La division du Mfdc en deux factions armées est une affaire dépassée. Ce mouvement poursuit son travail de réunification des forces, entamé depuis plus de 5 ans, sous la direction d’une nouvelle structure politique dont le mode de fonctionnement et de management est l’horizontalité.  L’existence de différents courants d’approches, de conceptions de méthodologie au sein d’un mouvement est normale, à l’instar de bien des organisation politiques, y compris la vôtre en Wallonie.

Ce n’est pas la supposée division qui est à l’origine de l’absence de solution politique au conflit en Casamance, ce sont les facteurs suivants : la situation de ni paix ni guerre – l’attitude sclérosée du Sénégal face à la question de l’indépendance – le manque de texte d’accord politique devant déterminer le processus de paix- la répression et le tout sécuritaire à l’intérieur comme à l’extérieur de la Casamance, exerce par les forces d’occupation sénégalaises qui ont fini de transformer notre territoire en une caserne géante à ciel ouvert,  etc.

Le Mfdc est prêt à aller partout y compris en Belgique où se trouve Carles Puigdemont à qui vous sembler refuser une tribune et un lieu Flamand pacifique de recherche de solution politique, pour arracher un texte d’accord politique susceptible de mettre fin au conflit dans la justice et dans la vérité. J’espère que votre journal informera sous peu l’opinion de la visite du Mfdc politique se battant pacifiquement pour l’indépendance.  Visite de soutien aux leaders en prison à Madrid et à Carles Puigdemont jouissant de l’hospitalité des politiques Flamands.

Le nationalisme casamançais ressemble à bien des égards au nationalisme catalan :

Le troisième temps de votre propos consiste à montrer que les deux indépendantismes casamançais et catalan ne seraient pas comparables. Oui la fin du Franquisme qui a donné naissance à une nouvelle constitution ayant consacré le régime fédéral avec des autonomies élargies, fut une page sanglante obscure de l’histoire de l’Europe et de l’Espagne. Les Catalans furent des victimes et des atrocités du franquisme, ainsi que des combattants pour les réformes survenues ayant consacré la fin de cette dictature. Tandis que la Casamance n’a jamais connu l’autonomie sous le joug du Sénégal, parce que le Sénégal a une constitution consacrant la nation unitaire avec un état centralise.

Au contraire elle a connu l’endo colonisation grâce au rôle d’auxiliaire colonial joue par les élites sénégalaises sur notre terre. C’est à dire que c’est avec les sénégalais que la France a laborieusement poursuivi sa domination et l’assujettissement de notre peuple. Le rôle de Blaise Diagne dans le recrutement forcé des jeunes casamançais pour les deux guerres mondiales en vue de libérer la France colonisatrice pourtant- le prélèvement violent et injuste des impôts de toutes sortes ayant donné naissance à la résistance emblématique des figures comme Sihalébé Diatta, Alinsitowé Diatta, Djignabo Bassène, dans un peuple qui considère le prélèvement injuste de l’impôt comme une agression, ce jusqu’ à nos jours.

Elle a également connu la répression, la guerre depuis plus de 30 ans. Une guerre que vous avez la gentillesse de sous-estimer, dont les effets peu médiatisés ne sont aucunement évoqués ou exprimés par une âme douce, ni évalués dans le cadre d´un un débat, sur un processus de paix susceptible de donner lieu à un accord et, partant, à la fin du conflit armé.

A cause d’une simple idée de droit à l’indépendance d’un peuple, à la différence des catalans ou des Flamands, nous nous sommes connues toutes sortes d’exactions injustes, des crimes politiques, y compris en jetant des détenus dans l’océan en partance pour les prisons de Dakar et de Saint Louis du Sénégal. Si en Europe on peut exprimer et vivre son opinion irrédentiste, sous la protection de l’état de droit comme s’en servent les leaders catalans venus se battre en Belgique parce que ayant confiance aux instances judiciaires européennes, nous casamançais sommes traqués dans le monde, sommes séquestrés militairement sur notre territoire, sommes occupés, sommes prisonniers d’un statu quo tactiquement entretenu telle un plan de pourrissement de la situation par le gouvernement démocratique du Sénégal.

Le plus vieux conflit d’Afrique dans le pays se targuant d´être vitrine de la démocratie, a-t-il connu un dénouement à la faveur d’un texte d’accord comme ce qui se passe au Nord Mali, par exemple ? Un processus de paix a-t-il permis le cessez le feu entre belligérants ? Le Mfdc est-il mort militairement et politiquement ? l’idée d’indépendance est-elle intégrée ou peut-elle être intégrée dans le jeu politique sénégalais ? tel est le débat ; engageons-le ensemble en vue de trouver la solution.

Ni le PSE de Macky Sall, ni la présence militaire au Nord de la Casamance qui s’est accrue avec l’éviction sénégalaise de Jammeh, ni la séduction politicienne avec des nominations à des postes non régaliens des fils et filles de la Casamance, ne feront de la Casamance une région sénégalaise.

La fondamentale différence culturelle et anthropologique entre la Casamance et le Sénégal :

D’autant plus que le model socio politique sénégalais est anthropologiquement diffèrent du nôtre, du projet de société que nous entendons mettre en œuvre. Le Sénégal est certes une démocratie comme vous aimez à vous faire berner, mais c’est une société de castes des griots, des nobles, des forgerons, des basses classes, un système confrérique wolof qui n’est rien d’autre qu’une réplique de la structure stratifie de la société wolof.

Au Sénégal l’état se met à genoux devant les aristocraties théocratico-familiales mouride et Tidiane au point même de payer une sorte d´impôt appelé en arabe wolofisé, « Adiya » aux confréries et de ne rien recouvrer en retour. Par souci électoraliste devenu structurant, les politiques sont dans une alliance avec les forces maraboutiques conservatrices dans le fonctionnement et de l’Etat et de la Nation. Les nominations au grand poste se font en fonctions non pas des régions, mais des appartenances aux confréries religieuses. Une Casamance qui est culturellement et en termes de codes anthropologiques loin de cette alliance ne peut qu’être à part, du moins grâce au nationalisme du Mfdc. N’eut été lui, notre peuple aurait été inféodé en masse à ce système esclavagiste.

Ce qui nous sauve, c’est qu’en Casamance notamment chez les joola en particulier, tout le monde est noble et le pouvoir politique ou le rang socio politique ne repose pas sur la noblesse de sang ou de droit divin. Dans le système sénégalais, certains sont à jamais nobles et d’autres n’a jamais de basse classe, ce en dépit de la République. Or, chez nous, la République est dans nos ADN culturels, nos codes et nos structures socio politiques. Ceci n’est pas du culturalisme, mais je vise ici à montrer comment les codes culturels entre en jeu dans la vie politiques des Nations et ils sont opérants. Surtout en Afrique !

La collision entre marabouts, chefs de confréries et les élites dites sécularisées constitue le système socio politique qui traduit en acte la culture confrérico-wolof dans ce pays vitrine de la démocratie. Justement les structures anthropologiques de caste tranchent avec celle consistant en la noblesse universelle très caractéristiques de la société Joola en particulier.

La lutte politique de la Casamance ne relève aucunement de l’ethnocentrisme joola, mais du droit pour les peuples à l’autodétermination : Les profanes de la question de la Casamance ont tendance à assimiler le problème politique que pose le conflit en Casamance a un souci de pouvoir des joola. Non le Mfdc ou la Casamance en lutte n’est pas une affaire de Joola, mais il s’agit d’une problématique à trois dimensions : historico juridique, socioculturelle, politico économique.

Toutefois, on peut vous concéder, qu´ il y a une majorité joola dans l’engagement indépendantiste. Le projet qu’il porte cependant n’est pas ethnique, mais vise à opérer les ruptures majeures devant conduire à créer un nouvel Etat nation. Puisque les précurseurs du Mfdc appartenaient à toutes les ethnies de la Casamance tout comme les marcheurs des années 80 ou encore les porteurs de pancarte dans les années ayant précédé le référendum de De Gaulle.

Dans les luttes politiques de ce type ce sont souvent les modèles socio culturels antinomique ou antagoniques qui, en filigrane, apparaissent sous forme de lutte. C’est pourquoi en Casamance face à ce modèle confrérico wolof, celui qui tranche et s’y oppose de façon forte est le modèle Joola. Rassurez vous et rassurez certains de nos frères casamançais non joola, parmi les dimensions socio politiques du projet de société dans la Casamance de demain, il est prévu l’instauration d’un multiculturalisme institutionnalisé. Si bien que la Casamance Libre ne sera ni monolithique, ni hypercentralise, ni pratiquant les vieilles recettes épuisées de la démocratie ou du développement.

Voila qui met fin de façon provisoire à cette réaction, à ce droit de réponse à Monsieur, François Janne d’Othée, car le débat continuera, y compris sur fond d’irrédentisme européen. Des irrédentismes qui ont tendance en Afrique à se transformer en bain d sang et en feu. Faut-il que l’Afrique parvienne en ce 21 siècle en Casamance au Biafra, en Azawad, au Cameroun Anglophone, au Somalie land, au Delta du Niger, au Katanga, au Zanzibar, au Sahara Occidental, à transformer ces irrédentismes en nouvelle page de l’histoire du continent. Car l’histoire de l’Afrique tourne aussi dans ce sens.

Dr Ahmed apakena Dieme, consultant, directeur de SASCOM membre du Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC.

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Commentaires (11)

  • Fambondy

    Cette campagne de promotion de façon zélée de la politique du Sénégal en Casamance est odieuse pour un journaliste respectable.

  • Fouladou2

    J’ai retenu ce passage de Tamba lors de sa visite à Vienne en Autriche en début 2016. « Les Casamançais devraient être percutants et être déjà à pied d’œuvre pour contrer les mensonges sur notre histoire et sur notre pays. C’est en s’exprimant sans complexe que nous nous ferons respecter. Que plus personne n’ose écrire ou dire du mal sur notre pays, son peuple et ses autorités naturelles, ses coutumes et sa riche culture, sans une réaction de nous tous! Ce combat pour préserver notre honneur et notre réputation doit être permanent, soutenu et efficace. »

    Aujourd’hui je me rends compte et je salue la réponse d’Apakena. Cela en vaut la peine si l’on croit Voltaire: « Il y a deux monstres qui dévorent la terre en pleine paix: l’un est la calomnie, et l’autre l’intolérance; je les combattrai jusqu’à ma mort ». Vive la Casamance de la vérité, de la justice, de la paix et de la liberté.

  • Tombon

    Rien n’est fortuit ou gratuit dans cet emballement géopolitique, sinon beaucoup de postures, naguère confortables et surtout fort rentables risquent aujourd’hui de s’envoler.
    Ce trublion de journaliste doit vraisemblablement être en mission commandée et payée pour le compte du palais de Macky Sall et de ses services qui n’aiment pas que la Casamance sorte de cette crise et soit toujours soumise pour des siècles et des siècles…Mais attendez !

  • Bapoulo

    @AMIGO. Merci pour nous procurer le texte intégral du journal belge.

    Si le ridicule tuait !!! L’auteur de cet article ne remarque même pas que sa contradiction est RIDICULE ???? Il écrit en début de page :

    « Le face-à-face s’envenime le 26 décembre 1982 : des manifestants retirent le drapeau sénégalais du palais du gouverneur et le remplacent par un drapeau blanc. Cette marche se termine dans le sang et marque le début de la lutte armée. L’abbé Senghor, lui, connaîtra plusieurs séjours en prison.

    Attaques, guet-apens, villages rasés, plus de 60 000 réfugiés : le conflit en Casamance a emporté son lot de victimes durant les années 1990. »

    ………Et c’est lui-même qui conclut en citant son confrère Belge de Dakar mais pas de la Casamance.

    « Au Sénégal, on ne se bat pas, on palabre, conclut un Belge de Dakar. Ce pays n’a jamais connu de coup d’Etat, comme si son ADN était de vivre dans l’harmonie, celle des religions, des peuples et de ses vingt-cinq langues. Il nous donne un bel exemple de respect des minorités. »
    L’esprit colonial Belge est toujours vivante et continue de séduire pas mal en Wallonie. N’oublions pas que ce sont les Belges Wallons qui ont tué le panafricain Patrice Lumumba. Cela ne surprend guère que ces nostalgiques soutiennent le Franquisme et Mariano Rajoy.

  • Tapha

    C’est très intéressant de voir les masques tombés.
    Docteur Apakena Diémé écrit :

    « En quoi Monsieur est concerné par le fait que l’image entre Ousmane Tamba et Carles Puigdemont fasse le tour de la presse au Sénégal. Peut-être en ce sens qu´il a reçu mission des services sénégalais d’étouffer toute initiative diplomatique de la Casamance en lutte à l’intérieur de la capitale de l’Europe. Médiatisation ou pas, le Mfdc en exil, a noué à jamais des rapports sincères de solidarité jusqu’à la réalisation des objectifs politique de nos peuples respectifs. »

    Nous savons qu’une Belge, Wallonne en plus, du nom de Yannik est au service depuis plusieurs années dans l’entourage de l’Amiral Sarr chef des renseignements à la présidence de Macky Sall. La connexion Wallonne est donc bien établie entre le journal Le Vif/ L’Express et les services secrets sénégalais.

  • Amigo

    OKAY ZEUS. JE METS A LA DISPOSITION DES LECTEURS ET LECTRICES LE TEXTE:

    La région de Casamance au Sénégal, ou l’impossible rêve d’indépendance
    François Janne d’Othée Journaliste au Vif/L’Express 26/10/17 à 11:50

    L’occasion était trop belle. A peine cinq jours après le  » oui  » en faveur de l’indépendance de la Catalogne, Ousmane Tamba, un responsable du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) se rendait à Barcelone pour soutenir le président catalan Carles Puigdemont.
    Catalogne et Casamance, même combat ? La photo des deux hommes tout sourire a fait le tour de cette région du Sénégal coupée par la Gambie, et secouée de velléités autonomistes depuis… 1947.
    C’est même le plus vieux conflit d’Afrique ! C’est aussi l’archétype du conflit gelé : celui dont on ne parle plus guère, sans jamais avoir été résolu.
     » Avec les Catalans, les Casamançais partagent les mêmes valeurs de liberté et d’indépendance, a clamé Ousmane Tamba. Nos deux peuples ont une longue tradition de résistance pacifique. La répression, quelle qu’elle soit, ne peut nous étouffer.  » Une comparaison qui laisse dubitatif le chercheur Amadou Ndiaye, qui a consacré sa thèse à la résilience chez les femmes de Casamance :  »
    La Catalogne est une entité bien organisée, avec son gouvernement et son parlement, alors que la Casamance n’a jamais été autonome, étant de plus divisée en trois régions, expose-t-il. En outre, la rébellion, ou ce qu’il en reste, est éclatée en factions différentes, ce qui affaiblit sa position à l’égard de l’Etat central.  »
    « Une priorité nationale »
    A sa naissance en 1947, le MFDC était une formation anticoloniale qui visait à affirmer l’existence politique de la Casamance (donnée par le Portugal à la France au xixe siècle) et un meilleur accès aux ressources naturelles. L’agenda séparatiste ne s’est précisé que bien après l’indépendance, en 1960. Avec, comme figure emblématique, un prêtre : l’abbé Augustin Diamacoune Senghor. C’est lui
    qui prend la tête du combat face à un Sénégal qu’il accuse de vouloir coloniser le  » grenier  » casamançais. Le face-à-face s’envenime le 26 décembre 1982 : des manifestants retirent le drapeau sénégalais du palais du gouverneur et le remplacent par un drapeau blanc. Cette marche se termine dans le sang et marque le début de la lutte armée. L’abbé Senghor, lui, connaîtra plusieurs séjours en prison.

    Attaques, guet-apens, villages rasés, plus de 60 000 réfugiés : le conflit en Casamance a emporté son lot de victimes durant les années 1990. Il faudra attendre le 30 décembre 2004, sous la présidence d’Abdoulaye Wade, pour parvenir à un accord de paix : le MFDC, représenté par l’incontournable abbé Senghor, accepte de remettre ses armes tandis que le gouvernement offre l’amnistie et l’intégration des ex-rebelles. Cela ne durera guère. Salif Sadio, indépendantiste pur et dur, qui rejette l’accord, est chassé de son repaire de Guinée-Bissau. Le conflit reprend. Augustin
    Senghor meurt en 2007, ce qui complique encore plus le processus de paix. En 2009, Ziguinchor, principale ville de Casamance, et ses alentours sont la proie de batailles rangées.

    Quand l’actuel président Macky Sall arrive au pouvoir en 2012, il qualifie la recherche de la paix en Casamance de  » priorité nationale « . Deux ans plus tard, un accord de cessez-le-feu est trouvé sous l’égide de la communauté catholique italienne Sant’Egidio. Depuis lors, les militaires sénégalais retenus comme prisonniers de guerre ont été libérés, et la trêve est respectée, si ce n’est quelques escarmouches  » sans qu’on sache qui a fait quoi « , révèle une source impliquée dans la médiation.
    L’éviction en 2016 du président de la Gambie Yahya Jammeh, de la même ethnie diola que les dirigeants rebelles, a également facilité la sortie de crise. Au grand soulagement de la population locale, fatiguée par tant d’années de guerre.
    Mais la région sudiste est prête à s’enflammer à tout moment. Un projet d’exploitation d’une mine de zircon, une pierre précieuse proche du diamant, déchaîne à nouveau les passions. Le projet, mené sur la côte par la société australienne Astron, a reçu le feu vert de Dakar. Or, c’est tout un écosystème qui pourrait être bouleversé. En outre, les retombées économiques seraient moindres que prévu, et le tourisme risque d’en pâtir.  » Cela a réveillé les vieux démons « , confirme Moussa Cissé, président du collectif des cadres casamançais, opposé au séparatisme.  » Nous travaillons à une solution, nous avons rencontré tous les acteurs et nous nous apprêtons à faire une déclaration afin d’éclairer le MFDC, car la Casamance a besoin de se développer. Mais nous ne voulons pas que ce soit dans l’adversité. Il faut que les populations y adhèrent.  »

    Rébellion divisée
    Reste un gros problème : la division de la branche armée, un problème qui remonte aux années 1990, quand la guerre est apparue comme une source de revenus. Les factions rebelles se battaient autour du commerce juteux de la noix de cajou et du cannabis, tandis que les militaires faisaient main basse sur le trafic du bois. Chaque camp posait ses mines qui, aujourd’hui encore, tuent des civils. L’abbé Senghor n’était finalement que le paravent de la division du mouvement.
    L’intransigeant Salif Sadio, du  » front nord « , a fini par accepter la médiation de Sant’Egidio, au contraire de Caesar Badiate, du  » front sud « .  » Badiate continue d’exiger comme préalable l’unité du mouvement « , explique un médiateur sénégalais, qui avance la vieille stratégie :  » Si la négociation avance bien avec une des branches armées, l’autre suivra.  »  » Le danger n’est pas encore complètement écarté, estime le chercheur Amadou Ndiaye. Il reste des maquisards dans la forêt. Mais tous les ingrédients sont réunis pour qu’on parvienne à une solution
    définitive.  » Longtemps intransigeant sur l’unité du pays, l’Etat central avait réduit les
    revendications indépendantistes à de simples jacqueries portées par l’ethnie diola. Aujourd’hui, il insiste sur les projets lancés en faveur de la Casamance, notamment ce pont par-dessus le fleuve Gambie qui désenclavera la région et fera oublier les longues heures d’attente du ferry.
     » La paix est irréversible « , confirme le Premier ministre sénégalais Mahammed Dionne, même si elle n’évacuera pas le sentiment indépendantiste qui reste  » profond et permanent « , pointe Le Journal du Pays, le site en ligne qui épouse cette cause.  » Au Sénégal, on ne se bat pas, on palabre, conclut un Belge de Dakar. Ce pays n’a jamais connu de coup d’Etat, comme si son ADN était de vivre dans l’harmonie, celle des religions, des peuples et de ses vingt-cinq langues. Il nous donne un bel exemple de respect des minorités.  » Un exemple à suivre… en Espagne ?

  • Kassoumaye1

    Pourquoi donc la Wallonie critiquerait le Sénégal. Ils veulent que la CASAMANCE comme eux le souhaite : pauvreté, indigence, analphabétisme, ignorance, archaïsme, dépendance etc … Tous les Sénégalais et aussi des belles viennent chez nous avec peu de sous pour s’acheter des maisons, avoir des domestiques, des terres, etc. Hey la Casamance n’est pas le Rwanda que la Belgique a mis à feu et à sang. Je voudrai bien voir ce Monsieur parler du génocide de son pays au Rwanda que de la Catalogne et de la Casamance deux pays qui revendique avec honneur leur indépendance.

  • Korka Diallo

    Ce journaliste belge rame à contrecourant des événements mondiaux et de l’histoire. Il est en décalage avec l’Europe des peuples mais aussi avec la lutte de la Casamance pour son indépendance. Il apprendra avec cette réponse cinglante une première leçon de notre glorieuse histoire.VIVE LA CATALOGNE INDEPENDANTE ET VIVE LA CASAMANCE INDEPENDANTE.

    • Zeus

      Hallo AMIGO, je ne parviens pas ä lire tout le texte de votre lien. Il y a t-il une possibilité ou quelqu’un a t-il le texte complet du journal belge?

  • Amigo

    C EST UNE REPONSE ADEQUATE POUR FAIRE CONNAITRE L’HISTOIRE DE LA CASAMANCE AUX BELGES ET AUX EUROPEENS. LES JOURNALISTES SONT PARFOIS ACHETES POUR LEUR ARTICLE. MERCI APAKENA

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