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Gambie : L’ombre de Jammeh plane toujours sur la gestion des biens confisqués

Gambie : L’ombre de Jammeh plane toujours sur la gestion des biens confisqués

Six ans après la chute de Yahya Jammeh, la Gambie peine à tourner la page. De nouvelles révélations sur la gestion trouble des biens confisqués à l’ancien dictateur viennent éclabousser l’administration du président Adama Barrow, alimentant un climat de méfiance et divisant profondément l’opinion publique.

Le 15 mai, le président Barrow s’est adressé à la nation pour tenter de contenir la tempête provoquée par la publication de documents officiels accablants. Ces documents, issus du ministère de la Justice, font état de ventes précipitées et opaques d’actifs saisis – véhicules, équipements, bétail, propriétés – réalisées avant même la clôture officielle des travaux de la Commission Jammeh, en mars 2019.

Un parfum de favoritisme et de détournement

Plus troublant encore : plusieurs de ces biens auraient atterri entre les mains de proches du pouvoir actuel. En dépit de la mise en place d’une « Task Force » censée encadrer les ventes de manière transparente, les procédures ont été largement contournées, soulevant des soupçons de favoritisme, voire de détournement.

Dans son discours, le président Barrow a reconnu des « manquements » et assuré que des enquêtes sont en cours, menées par l’Assemblée nationale et le Bureau national de l’audit. Des enquêtes lancées… il y a plus de deux ans. Leurs conclusions, toujours attendues, peinent à convaincre une population de plus en plus sceptique.

Des promesses sans effets

« Les biens récupérés appartiennent au peuple », a martelé Barrow. Une déclaration qui, dans le contexte actuel, sonne davantage comme une tentative de désamorcer la crise que comme un engagement réel à rendre des comptes. Car sur le terrain, la colère monte. De Banjul à Brikama, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une nouvelle forme d’impunité, où la continuité du système l’emporte sur la rupture annoncée.

Alors que l’ère post-Jammeh devait incarner celle de la transparence et de la reddition des comptes, c’est désormais le flou, voire l’opacité, qui domine. Le scandale ravive une fracture déjà palpable entre un pouvoir central soupçonné de se servir et une population toujours en attente de justice et de réformes structurelles.

L’après-dictature à l’épreuve du réel

En refusant d’instaurer une commission d’enquête indépendante et en privilégiant les mécanismes internes – au fonctionnement lent et peu transparent – le président Barrow donne l’image d’un dirigeant hésitant, plus soucieux de préserver l’ordre établi que de faire toute la lumière sur un système corrompu.

Plus qu’un simple dysfonctionnement administratif, cette affaire illustre le retour insidieux des pratiques de l’ancien régime : centralisation du pouvoir, enrichissement illicite, impunité tacite. Et remet en question la sincérité des promesses de l’après-Jammeh.

En Gambie, les symboles comptent. Et dans ce dossier, c’est une symbolique de trahison qui s’impose. Tant que les responsables ne seront pas identifiés, jugés, et que les biens mal attribués ne seront pas restitués, l’ombre de Yahya Jammeh continuera de hanter un pays qui croyait s’en être libéré.

Balanta Mané

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Commentaires (1)

  • MICKAEL

    Un court message que j’adresse à celui qui a écrit ce courrier balancé dans le journal du pays, j’ ai une question à te poser
    Qu’est-ce qu’un Dictateur ?
    Donnez nous le sens étymologique en confrontant avec les textes de la constitution Gambienne
    Si appliquer une loi constitutionnelle comme je cite « tu tues on t’excuse »peut qualifier l’exécutant de dictateur
    Les Sénégalais ne métrisent pas la constitution Gambienne vaut mieux se taire
    Merci

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