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Casamance : « Pas de fin en vue pour les réfugiés Casamançais en Gambie » selon le site officiel de l’ONU

Casamance : « Pas de fin en vue pour les réfugiés Casamançais en Gambie » selon le site officiel de l’ONU

C’est maintenant donc que l’Organisation des Nations Unies s’occupe des réfugiés casamançais en Gambie après 40 années de conflit ? Mieux que tard que jamais répondra l’autre à la question.

Des dizaines de milliers de Casamançais sont contraints de fuir leur pays depuis 1983 pour la Gambie à cause du conflit entre l’armée d’occupation sénégalaise et les combattants indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance.

Au mois d’août 2022, une équipe psychosociale mobile mise en place par l’Organisation internationale des migrations (OIM), en partenariat avec la Supportive Activists Foundation, les accompagne dans l’épreuve comme le révèle sur son site internet officiel de l’Organisation des Nations Unies le 3 septembre.

L’exemple de Kaddy est relaté dans les détails .Kaddy fait partie des milliers de Casamançais contraints de fuir vers la Gambie, selon l’Agence nationale de gestion des catastrophes du pays, après que des combats ont éclaté le long de la frontière entre la Casamance et la Gambie, dans un territoire occupé par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).

Quand le conflit a éclaté dans son village début avril 2022, Kaddy fut obligée de laisser toutes ses possessions derrière elle pour sauver sa famille. « Nous avons tout perdu. Nous sommes partis sans rien pouvoir emporter avec nous. Nos animaux, nos vivres, tout a été détruit dans les combats. »

Avec son mari et ses sept enfants, Kaddy a fui vers le nord de la Gambie, pour finalement trouver le chemin d’un petit village du district de Janack, dans une zone couramment appelée « Foni ».

Partis sans rien, Kaddy et sa famille ont dû compter sur l’hospitalité de la communauté locale pour se nourrir et s’abriter. « Nous nous sentons comme un fardeau pour les autres communautés qui nous aident », déplore Kaddy. « Nous avons honte d’être « pris en charge », mais nous n’avons pas le choix ».

Selon l’Agence nationale gambienne de gestion des catastrophes de Gambie, 6.200 autres Gambiens ont été déplacés et 8.500 autres ont été touchés dans les communautés d’accueil par ce conflit de plus de quarante ans.

Sensibilisation au stress post-traumatique

Consciente de l’impact significatif du conflit sur le bien-être des personnes déplacées, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a mobilisé son expertise en matière de santé mentale et de soutien psychosocial.

En collaboration avec la Supportive Activists Foundation, l’OIM a déployé une équipe psychosociale mobile – composée d’un psychologue, de deux travailleurs sociaux, d’un éducateur et d’un mobilisateur communautaire – pour fournir des services directs aux populations touchées.

L’une des approches clés employées par l’équipe mobile est la psychoéducation, où les volontaires rencontrent les communautés pour discuter des questions de santé mentale et des signes et symptômes possibles du stress. « L’objectif est de sensibiliser les personnes ayant subi un stress post-traumatique ou ayant été affectées négativement par le changement d’environnement provoqué par la crise », explique Solomon Correa, Directeur général de la Supportive Activists Foundation.

Ces séances de groupe s’appuient sur des activités socioculturelles traditionnelles comme les séances régulières d’attaya (thé), pour faciliter les discussions.

« Nous sommes en mesure de leur enseigner des mécanismes d’adaptation au cours des discussions », explique Amie, une psychologue bénévole. « Après les avoir familiarisés avec les signes et symptômes possibles de problèmes de santé mentale, ils sont souvent très intéressés pour nous parler en privé. »

Grâce aux séances de psychoéducation, l’équipe mobile est en mesure d’identifier les personnes ayant des besoins spécifiques en matière de santé mentale nécessitant une attention plus poussée et d’effectuer des visites de suivi ou des orientations, selon les besoins.

« C’est l’une des choses qui m’aide le plus dans ma vie quotidienne »
Fatou est l’une des nombreuses personnes ayant bénéficié de séances de conseil individuelles et dédiées.

Cette Gambienne qui vivait auparavant en Casamance avec son mari sénégalais a vu fuir toute sa famille quand le conflit a éclaté. Fatou a quitté sa maison en hâte, sans avoir eu le temps de rassembler ses affaires, accaparée par l’évacuation de ses dix enfants, dont l’un vit en situation de handicap. Depuis plus de deux mois, Fatou est hébergée dans la propriété de son oncle à Janack.

« Pas de fin en vue »

Des mois après le début du conflit, il ne semble pas y avoir de fin en vue. « Nous ne savons pas si nous pouvons y retourner ou non. Pour l’instant nous n’en avons aucune idée », remarque Fatou.

Le soutien psychosocial aide les personnes les plus touchées à faire face aux changements radicaux dans leur vie et à ramasser les morceaux laissés derrière elles. Comme l’explique Kaddy, « le simple fait de pouvoir parler de nos problèmes à quelqu’un d’autre pendant cette crise nous encourage vraiment. Cela nous aide à nous sentir un peu plus à l’aise, même s’il n’y a aucune certitude quant à l’avenir. »

« Depuis que je participe à ces séances, je suis moins inquiète », convient Fatou.

Dans un monde où la santé mentale est souvent reléguée au second plan, le travail de l’équipe mobile psychosociale, composée de six personnes, démontre l’importance cruciale de sa prise en compte.

Antoine Bampoky

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