C’est une étape cruciale franchie du processus de paix en RDC, mais un long chemin reste à parcourir.

Le 2 mai a marqué une étape importante dans les efforts visant à mettre fin au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Un premier brouillon d’accord de paix était attendu, dans le cadre d’un processus diplomatique piloté par les États-Unis, en présence d’experts congolais, rwandais et américains. Ce document provisoire s’inscrit dans la continuité de la déclaration de principes signée une semaine plus tôt, et devrait en refléter les grands axes : respect de la souveraineté territoriale, démantèlement des groupes armés, encadrement du commerce des minerais, prise en charge de la question des réfugiés, coopération régionale, et rôle des forces internationales, notamment la MONUSCO.

Cependant, le chemin vers un accord final reste semé d’obstacles. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour dénoncer le manque de transparence du processus. Dans une lettre ouverte adressée au président Félix Tshisekedi le 30 avril, une quarantaine d’intellectuels congolais ont critiqué l’opacité entourant la déclaration de principes conclue à Washington entre la RDC et le Rwanda.

Dans le cadre de la médiation en cours, trois accords distincts sont attendus : un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, dont la signature est envisagée pour le mois de juin, ainsi que deux accords économiques bilatéraux à finaliser avec les États-Unis.

Contrairement à certaines attentes, aucune signature n’était prévue pour le 2 mai. Selon des sources proches de la médiation américaine, une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays concernés devrait se tenir à Washington autour de la troisième semaine de mai, en vue d’aboutir à un texte consolidé.

Si tout se déroule comme prévu, une cérémonie de signature officielle de l’accord de paix pourrait avoir lieu en juin, en présence des présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, aux côtés du président américain Donald Trump. D’autres chefs d’État africains pourraient également être conviés à cet événement diplomatique majeur.

En parallèle, les négociations se poursuivent à plusieurs niveaux, notamment à Doha, où des discussions ont lieu à la fois entre Kinshasa et l’AFC/M23, ainsi qu’entre Kinshasa et Kigali. Autant d’échanges qui illustrent la complexité, mais aussi la nécessité, d’un dialogue élargi pour espérer une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Ibou Camara