À quelques mois de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau, les chefs des principaux partis d’opposition se réuniront à huis clos dans la capitale française à partir du 21 avril. Cette rencontre discrète mais hautement stratégique a pour objectif de définir une feuille de route commune pour ravir le pouvoir au président sortant, Umaro Sissoco Embaló.

Organisé dans un climat de méfiance envers les institutions nationales et sous l’œil attentif de certains partenaires internationaux, ce sommet parisien vise à surmonter les divisions qui minent traditionnellement l’opposition guinéenne. Les leaders présents entendent discuter d’une possible candidature unique, d’un programme commun et des modalités de surveillance du processus électoral.

Selon une source proche de l’organisation, « l’heure est à la convergence. Les opposants savent que divisés, ils faciliteraient une réélection du président Embaló. Ils veulent maximiser leurs chances en parlant d’une seule voix. »

Si peu de détails ont filtré sur la liste exacte des participants, plusieurs figures emblématiques de la scène politique bissau-guinéenne sont attendues. La tenue de cette rencontre à Paris, loin de Bissau, traduit également une volonté de confidentialité et de sérénité dans les débats.

Le scrutin présidentiel, prévu d’ici la fin de l’année 2025, s’annonce particulièrement disputé. M. Embaló, élu en 2019, reste une figure controversée, critiquée par ses adversaires pour sa gouvernance autoritaire et les tensions persistantes entre les institutions.

L’issue de cette réunion pourrait redessiner l’équilibre politique en Guinée-Bissau, où les alternances démocratiques restent fragiles. En unissant leurs forces, les opposants espèrent tourner une page et ouvrir une nouvelle ère politique.

Balanta Mané