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Casamance : Kabrousse en état de siège. Les autorités sénégalaises interdisent le festival et continuent la répression de la jeunesse

Casamance : Kabrousse en état de siège. Les autorités sénégalaises interdisent le festival et continuent la répression de la jeunesse

Par un silence brutal et une répression aveugle, les autorités sénégalaises ont encore une fois prouvé leur mépris pour la jeunesse, la culture et la dignité des populations casamançaises.

À Kabrousse, petit village chargé d’histoire et de symboles, les tambours de la fête se sont tus sous les bottes de la gendarmerie. La 16e édition du festival Undo Mayo, événement culturel majeur et fierté locale, a été interdite à la dernière minute. En guise de réponse aux jeunes venus célébrer leurs racines, ce sont des grenades lacrymogènes et des matraques qu’on leur a opposées. Bilan : quatre blessés, sept arrestations, et une jeunesse trahie.

L’arrêté du sous-préfet, signé dans l’urgence et la confusion, invoque des « atteintes aux bonnes mœurs » et un « risque de troubles à l’ordre public« . Mais à qui veut-on faire croire qu’un événement attendu depuis des mois, porté par les anciens, soutenu par les femmes du bois sacré — gardiennes du spirituel et du sacré —, représente un danger pour la paix ? Ce n’est pas l’Undo Mayo qui menace l’ordre public, c’est l’arbitraire. C’est le mépris institutionnalisé.

Kabrousse, village d’Aline Sitoé Diatta n’a pas besoin de soldats, elle a besoin de respect.

La réaction du maire Léopold Abba Diatta, d’une rare clarté, dit tout. L’interdiction est une gifle à toute une population déjà meurtrie par la pauvreté, le chômage, la fermeture des hôtels et l’oubli systémique. Ce festival, c’était une bouffée d’air, une relance économique temporaire, une communion entre traditions et jeunesse. Mais le pouvoir central, depuis ses bureaux climatisés de Dakar, a décidé d’étouffer ce souffle.

Et quand la population s’indigne, quand les jeunes refusent de baisser la tête, que fait l’État ? Il envoie la gendarmerie et même l’armée, comme si Kabrousse était un champ de guerre. Quel message envoie-t-on à ces jeunes, sinon celui d’un État qui ne les considère pas comme des citoyens, mais comme des cibles ?

La fracture entre la Casamance et le Sénégal ne cesse de s’élargir. À force de nier les identités, de museler les expressions culturelles, de répondre par la matraque aux revendications pacifiques, le pouvoir nourrit un feu qu’il prétend éteindre. Et ce feu porte un nom que les autorités redoutent : l’’indépendance de la Casamance.

Il faut le concevoir pour une fois pour toute ! Le Sénégal continuera sa répression contre la jeunesse de Casamance, et contre la culture du pays d’Aline Sitoé Diatta.

Aux dernières nouvelles les organisateurs et les populations civiles affirment maintenir l’Ouverture du Festival ce jour même et ceci en toute responsabilité.

Samsidine Badji (SAM)

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