Le conflit en Casamance connaît un nouvel épisode sanglant. Ce mercredi matin, entre 9h10 et 10h20, un accrochage violent a opposé des combattants indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) à une patrouille de l’armée sénégalaise dans le nord de la région, au niveau du village de Kadialou. Le bilan provisoire est lourd : au moins un soldat sénégalais tué et deux autres grièvement blessés, atteints par balles au ventre et au cou.

Selon des sources locales, la patrouille visait à sécuriser la zone et, surtout, à retrouver les traces d’un officier porté disparu depuis l’embuscade du 16 avril dernier dans le village de Mongone, dans la redoutée zone des Palmiers. Cette opération du MFDC avait déjà coûté la vie à quatre militaires sénégalais. Des armes automatiques et plusieurs caisses de munitions avaient alors été saisies par les combattants indépendantistes.

L’armée sénégalaise, qualifiée de « force d’occupation » par les populations favorables à l’indépendance, semble aujourd’hui prise au piège dans une guerre d’usure, où chaque pas sur le sol casamançais peut devenir un piège mortel. Les combattants du MFDC, familiers du terrain, multiplient les attaques ciblées, souvent très organisées et meurtrières.

Alors que Dakar tente de maintenir le silence sur ses pertes, la réalité du terrain est implacable : la Casamance est loin d’être pacifiée, et la stratégie militaire semble de plus en plus contestée.

Une question brûle désormais toutes les lèvres : jusqu’à quand ce conflit larvé sera-t-il ignoré par la communauté internationale ? Et combien de jeunes soldats faudra-t-il encore sacrifier avant d’ouvrir les yeux sur une guerre que l’État refuse de nommer ?

Samsidine Badji (SAM)