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Casamance : L’armée sénégalaise arrête et torture un militant du MFDC pour faire libérer un officier prisonnier de guerre  

Casamance : L’armée sénégalaise arrête et torture un militant du MFDC pour faire libérer un officier prisonnier de guerre  

Mercredi 21 mai 2025, un homme originaire de Madiédiame, sort d’un rendez-vous médical. Il ne tient aucune arme. Il n’a pas menacé la sécurité de l’État. Il s’appelle Seoul Badji, membre du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Ce jour-là, l’armée sénégalaise l’arrête brutalement à la sortie de l’hôpital de Thionk Essyl. La raison ? Un seul mot : représailles.

Quelques jours plus tôt, le 16 avril, une embuscade menée par les combattants indépendantistes dans le village de Mongone, au nord de Bignona, a conduit à la capture d’un officier sénégalais, chef de patrouille. Depuis, l’État-major sénégalais est en roue libre, prêt à tout, y compris à piétiner les droits humains les plus fondamentaux, pour faire pression sur les indépendantistes et obtenir à tout prix la libération de leur officier.

Une arrestation politique, un chantage indécent

Ce qui devait être une enquête légale est devenu un chantage honteux. Seoul Badji, civil et sans armes, a été interrogé sous la torture dans les locaux de la gendarmerie de Ziguinchor. Selon des sources militaires, une proposition d’échange de prisonniers a été formulée : Badji contre l’officier capturé.

À quoi joue donc l’armée sénégalaise ? Depuis quand la vie et la liberté d’un civil malade peuvent-elles servir de monnaie d’échange contre un militaire capturé au combat ? Cette démarche en dit long sur la dérive autoritaire d’un pouvoir militaire prêt à tordre les règles du droit international pour sauver la face.

Une manœuvre désespérée et dangereuse

Le MFDC a réagi avec fermeté : « Aucune transaction crapuleuse ne sera acceptée« . Pour le mouvement indépendantiste, cette arrestation est un acte de guerre supplémentaire, un pas de plus vers la criminalisation du civil casamançais, vu non plus comme un citoyen, mais comme un suspect permanent, simplement parce qu’il est originaire d’une Casamance qui réclame depuis des décennies un droit à l’autodétermination.

Les observateurs indépendants, eux aussi, s’interrogent. Depuis quand un État prétendument démocratique échange-t-il un prisonnier de guerre contre un malade sortant de l’hôpital ? Cette équivalence scandaleuse révèle l’urgence dans laquelle se trouve l’armée sénégalaise : un échec militaire, une gifle symbolique, qu’elle tente de compenser par un coup de force contre un civil.

Quand la loi du plus fort devient la seule politique

Ce qui se joue ici dépasse la seule Casamance. C’est le visage même de l’État sénégalais sous Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko qui se dévoile dans cette affaire : un État prompt à condamner sans procès, à torturer en silence, et à user d’un droit d’exception permanent dans une Province qu’il refuse d’écouter.

Nous ne devons pas nous taire face à cette violence. Le cas de Seoul Badji n’est pas un cas isolé : il est le symptôme d’une militarisation rampante du pouvoir politique sénégalais, où la raison d’État justifie l’injustifiable. Où la paix n’est qu’un mot creux, vidé de son sens par des décennies de répression.

Seoul Badji doit être libéré immédiatement.

Il ne peut y avoir de paix sans justice. Et il n’y aura jamais de solution durable et de libération de l’officier en question si l’État sénégalais continue de s’acharner sur des civils pour masquer ses échecs militaires. La Casamance n’est pas un territoire à punir. C’est un peuple à respecter et à prendre très au sérieux.

Balanta Mané

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