À mesure que l’échéance de l’élection présidentielle du 25 octobre approche, le climat politique devient de plus en plus tendu. La principale coalition de l’opposition, la CAP-CI, a lancé un nouvel appel au dialogue ce lundi 26 mai. Elle réclame un cadre de concertation avec les autorités pour permettre la réintégration de plusieurs candidats exclus du processus électoral. Parmi les figures majeures écartées figure Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), radié pour des raisons liées à sa nationalité.

Dans ce contexte tendu, Jean-Louis Billon, ancien ministre et dissident du PDCI, a annoncé sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle. Il appelle à la désignation d’un nouveau candidat par son parti, Tidjane Thiam étant, selon lui, désormais inéligible. Âgé de 60 ans, Billon affirme que son ambition reste intacte.

Homme d’affaires influent et figure politique de longue date, Jean-Louis Billon est à la tête de la Sifca, un important groupe agro-industriel ivoirien. Doté d’une double formation en droit des affaires et en gestion, il est aussi considéré comme l’un des hommes les plus fortunés du pays. Son profil économique lui offre une visibilité certaine sur la scène politique.

Élu maire de Dabakala en 2001, il rejoint ensuite le gouvernement comme ministre du Commerce de 2012 à 2017. En 2020, il brigue sans succès l’investiture du PDCI pour la présidentielle, puis se rallie à Henri Konan Bédié. En 2021, il devient député et annonce sa candidature pour 2025. En octobre 2024, il renforce sa position en renonçant à sa nationalité française pour se conformer aux exigences légales.

Malgré la désignation de Tidjane Thiam comme candidat du PDCI, Jean-Louis Billon ne renonce pas. Il réitère sa candidature et se positionne comme une alternative, au cas où les obstacles juridiques empêcheraient Thiam de concourir. Il insiste sur son attachement au PDCI, tout en se heurtant à une frange du parti qui l’accuse d’opportunisme et de proximité supposée avec le pouvoir en place.

Pendant ce temps, le RHDP, parti présidentiel, n’a pas encore dévoilé son candidat. Le président sortant Alassane Ouattara n’a toujours pas clarifié ses intentions concernant un éventuel quatrième mandat, alors que la date fatidique du scrutin approche.

Saliou Cissé