Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes réclament le report du troisième référendum sur l’indépendance du 12 décembre
Le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) a appelé jeudi à la «non-participation» au référendum sur l’indépendance du 12 décembre, demandant son report en 2022 à cause de l’épidémie de Covid-19.
Dans un communiqué, les indépendantistes kanak ont reproché à l’État français de vouloir «maintenir coûte que coûte la troisième et ultime consultation référendaire» de l’Accord de Nouméa (1998), qui organise la décolonisation par étapes de l’île.
Deux précédents référendums ont lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 et ont été remportés par les partisans du maintien dans la France avec 56,7% puis 53,3%. «Le gouvernement s’entête à vouloir faire primer la campagne présidentielle dans le seul but de solder l’Accord de Nouméa sous son quinquennat», a affirmé le Bureau Politique de la coalition indépendantiste.
«La campagne ne sera pas équitable. Les débats se focalisent sur le soutien de la France dans cette crise Covid et nous, on ne pourra pas faire campagne parce que nos populations sont en deuil», a déclaré Jean Creugnet, porte-parole du FLNKS.
Mercredi devant le Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l’ONU, Max Hufanen Rai, l’ambassadeur de Papouasie-Nouvelle-Guinée aux Nations Unies avait, au nom du groupe du Fer de Lance Mélanésien (GFLM), lui aussi préconisé un décalage dans le temps du référendum.
Rai avait jugé que les circonstances actuelles en Nouvelle-Calédonie «ne présentent pas un environnement propice à un déroulement équitable, juste, crédible, transparent et pacifique» du scrutin dont «l’intégrité et la crédibilité sont sérieusement en jeu».
Cathy Manga