La Barbade est devenue, ce 30 novembre 2021, une république indépendante, remplaçant le monarque britannique comme chef d’État et rompant ses derniers liens coloniaux, près de 400 ans après l’arrivée des premiers navires anglais sur l’île des Caraïbes.

La nouvelle république indépendante est née sous les acclamations de centaines de personnes massées sur Chamberlain Bridge dans la capitale, Bridgetown, aux douze coups de minuit. Une salve de 21 coups de canon a été tirée tandis que l’hymne national de la Barbade était joué sur une place des héros bondée.

Le prince Charles, héritier du trône britannique, s’est tenu debout, l’air sombre, alors que l’étendard royal était abaissé et que la nouvelle Barbade était déclarée, une étape que les républicains espèrent voir susciter des discussions sur des propositions similaires dans d’autres anciennes colonies britanniques où la reine Elizabeth II reste leur souveraine.

Après un éblouissant spectacle de danse et de musique barbadiennes, agrémenté de discours célébrant la fin du colonialisme, Sandra Mason a prêté serment en tant que première présidente de la Barbade, à l’ombre du Parlement.

Mme Mason a été élue le mois dernier par une session conjointe de la Chambre d’assemblée et du Sénat du pays.

« Arrêtez cette page coloniale », a déclaré Winston Farrell, un poète barbadien, lors de la cérémonie. « Certains ont grandi stupides sous l’Union Jack, perdus dans le château de leur peau ».

« Il s’agit de nous, sortant des champs de canne à sucre, réclamant notre histoire« , a-t-il ajouté. « Mettez fin à tout ce qu’elle signifie, mettez un Bajan à la place. »

Les partisans de la transition affirment que le retrait de la reine britannique en tant que chef d’État de la Barbade envoie un message puissant pour les pays encore colonisés comme la Casamance.

Cathy Manga