Casamance : La jeunesse indépendantiste et patriotique s’engage pour l’unité et la liberté

Dans un communiqué brûlant du 1er juin, les jeunes indépendantistes et patriotiques du MFDC Pakao-Fouladou-Kassa rallient des milliers de nouveaux membres, dénoncent les exactions sénégalaises et appellent à l’unité pour une Casamance indépendante.
Dans une déclaration vibrante d’émotion et de détermination, les jeunes indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), réunis à Sédhiou ce weekend, ont lancé un appel retentissant pour la liberté de leur Territoire historiquement autonome. Ce communiqué, publié à l’approche de la fête de Tabaski, est un véritable cri de ralliement, mêlant espoirs, hommages et dénonciations cinglantes des abus perpétrés par l’État sénégalais. Le texte explosif secoue la Casamance et au-delà.
Une vague de nouveaux adhérents pour la cause
Le MFDC connaît un regain d’élan spectaculaire. Pas moins de 1317 nouveaux membres, principalement issus du Fouladou, ont rejoint les rangs du mouvement depuis janvier 2025. Cette mobilisation massive, portée par une jeunesse galvanisée, témoigne d’un renouveau dans la lutte pour l’autodétermination de la Casamance. « Ces adhésions sont la preuve que notre cause reste vivante et que la soif de liberté ne s’éteint pas », déclare un porte-parole du mouvement. Ce chiffre impressionnant, véritable camouflet pour le Sénégal, montre que l’aspiration à l’indépendance reste ancrée dans le cœur des Casamançais, malgré des décennies de répression.
La diaspora, pilier indéfectible
Les jeunes du MFDC n’ont pas manqué de saluer le rôle crucial de la Diaspora casamançaise, qui continue de soutenir les 30 000 réfugiés recensés en Gambie et en Guinée-Bissau et les déplacés à l’intérieur de la Casamance. Ce soutien logistique et moral, souvent discret mais constant, est décrit comme « une lueur d’espoir » pour un peuple éprouvé par des années de conflit. Des collectes de fonds aux campagnes de sensibilisation, la diaspora, notamment en Europe et en Amérique, s’impose comme un acteur clé dans la solidarité casamançaise.
Hommage à un héros de l’ombre
Le communiqué rend un vibrant hommage à Ousmane Tamba, le fidèle élève de l’Abbé Diamacoune, et figure emblématique du renouveau du MFDC. Lors d’une récente mission en Europe, Tamba a accueilli une délégation et un missionnaire spécial du mouvement indépendantiste avec une hospitalité exemplaire, renforçant les liens entre les membres locaux et extérieurs. « Son engagement pour l’unité et la revitalisation de notre mouvement est un modèle pour nous tous », souligne le texte. Ce clin d’œil à Tamba illustre l’importance des ponts tissés entre les combattants sur le terrain, les populations, et leurs soutiens à l’international.
Une litanie d’injustices dénoncées
Mais le ton du communiqué se durcit lorsqu’il s’agit des exactions attribuées aux forces sénégalaises. Les jeunes du MFDC pointent du doigt des violences ciblées :
• Les agressions contre les étudiants agents des eaux et forêts à Djibélor, symbole d’une répression visant la jeunesse instruite.
• Les attaques contre le cortège de l’imam Elhadji Ousmane Fansou Bodian, une atteinte à la liberté religieuse qui scandalise la communauté.
• La répression brutale des participants au festival culturel « Undo Mayo » à Cabrousse, perçu comme une tentative de museler l’identité casamançaise.
Pire encore, l’arrestation de Souleymane Seoul Badji à l’hôpital de Thionck Essyl, où il se trouvait pour des raisons médicales, est qualifiée d’« acte inacceptable ». Cette interpellation, menée par la gendarmerie sénégalaise, est vue comme une violation flagrante des droits humains, renforçant le sentiment d’oppression dans la région.
Un appel à la libération des prisonniers politiques
Le MFDC exige la libération immédiate de René Capain Bassène, Souleymane Seoul Badji et de 20 autres prisonniers politiques casamançais, détenus sans procès équitable. Ces arrestations, souvent arbitraires, sont perçues comme une stratégie de Dakar pour briser la résistance. « Chaque jour que ces patriotes passent derrière les barreaux est une insulte à notre dignité collective », martèle le communiqué. Cette revendication, portée avec ferveur, pourrait galvaniser davantage les sympathisants du mouvement.
Soutien indéfectible aux combattants d’Atika
Les jeunes réaffirment leur soutien sans faille à la branche armée du MFDC, Atika, dont les combattants sont salués pour leur « sacrifice suprême ». Malgré les accords de paix signés, comme celui du 23 février 2025 avec une dizaine de déserteurs du MFDC, la quasi-totalité d’Atika continuent de résister, estimant que la lutte armée reste la seule voie face à un État sénégalais accusé de trahir ses engagements. Ce message envoie un signal clair : la jeunesse casamançaise est prête à soutenir la lutte, quelles qu’en soient les formes.
Tabaski : un vœu de paix et de solidarité
À l’approche de l’Eid el-Kebir, le communiqué adopte une note plus spirituelle, souhaitant une fête placée sous le signe de la paix et de la solidarité à tous les Casamançais et à la communauté musulmane. Ce vœu, loin d’être anodin, contraste avec la réalité d’une région marquée par les tensions et les combats. Il reflète l’espoir d’une réconciliation, mais uniquement à travers une Casamance libre et souveraine.
Un territoire au bord de l’embrasement ?
Ce communiqué intervient dans un contexte tendu. Malgré les efforts de médiation, notamment par la communauté catholique de Sant’Egidio et la Guinée-Bissau, le conflit casamançais reste loin d’être résolu. Les récentes violences rappellent la fragilité de la situation. Le MFDC, divisé en factions depuis la mort de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor en 2007, semble pourtant retrouver une certaine unité, portée par cette jeunesse déterminée.
Un appel à l’unité et à la résistance
Ce communiqué des jeunes du MFDC est plus qu’une simple déclaration : c’est un manifeste pour une Casamance libre et un appel à l’unité de tous les Casamançais. Entre hommages, dénonciations et vœux de paix, il révèle une jeunesse prête à reprendre le flambeau d’une lutte vieille de plus de quatre décennies. Alors que la province d’Aline Sitoé Diatta reste un baril de poudre, une question demeure : la Casamance s’enfoncera-t-elle davantage dans le conflit ou comme son palmier elle fleurira ?
Antoine Bampoky
Commentaires (3)
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Balla Moussa
Les Sénégalais se comportent comme des maîtres esclaves envers les Casaçais. Mais les temps ont changé. Avant on été côte à côte et désormais face à face. Les yeux dans les yeux et gatsa gatsa.
Tapha
c’est impressionnant de voir des jeunes de ma génération d’incarner solidement les mémoires de résistance. Nous vaincrons inchallah
Mafousse SANE
Nous sommes ensemble pour l’indépendance totale. Il faut battre le fer quand il est chaud. J’ai râté le RV. A la prochaine à Bignona.