Casamance : Tabaski 2025 dans la foi, l’unité et un appel à la paix au cœur des sermons

À l’occasion de l’Eid el Kebir, connue localement sous le nom de Tabaski, les fidèles musulmans de la Casamance ont célébré cette fête religieuse dans une ambiance marquée par la spiritualité, les prières et des messages forts des guides religieux. Malgré des différences de date dans la célébration, l’unité, la paix et la cohésion sociale ont été au centre des prêches dans les principales localités de ce territoire occupée.
Des prières rassemblant des milliers de fidèles
À Ziguinchor, la prière de la Tabaski s’est tenue le samedi 7 juin dans les grandes mosquées de Santhiaba, Boucotte, ainsi qu’à Bignona. À la prière de la grande mosquée de Santhiaba, l’imam Chérif Ismaïla Aïdara a prêché la crainte de Dieu, le respect des parents et des guides religieux. Il a regretté la perte de valeurs et exhorté les fidèles à un retour sincère aux enseignements islamiques.
À Boucotte, l’imam Cheikh Alioune Sow, cadi régional, a quant à lui dénoncé la corruption des cœurs et la banalisation des paroles nuisibles dans la société sénégalaise. Il a vivement appelé à une réforme morale dans un pays à majorité musulmane.
Du côté de Bignona, la prière a eu lieu à la place publique de l’ancienne gare routière. L’imam Fansou Bodian a mis l’accent sur le pardon et la cohésion sociale, rappelant que la crainte d’Allah devait guider tous les actes du croyant.
À la mosquée de Kénia, l’imam Cheikh Tidiane Diédhiou a délivré un message centré sur la piété, la propreté et le respect de l’environnement, notamment en cette saison des pluies propice aux maladies liées à l’insalubrité.
Une célébration marquée par des divergences de dates
Fait notable cette année : une partie importante de la communauté musulmane de Ziguinchor et de Sindian a célébré la Tabaski dès le vendredi 6 juin. Des prières ont alors eu lieu dans les mosquées périphériques comme celles de Kandialang, Kénia ou Diabir, et au sein de la communauté Aïnou Salam dirigée par les khalifes jumeaux de Sindian.
Cette désunion dans la date de célébration a été vivement critiquée par l’imam Cheikh Alioune Sow. Dans un message fort, il a rappelé qu’avant l’indépendance, la Casamance célébrait Tabaski en un seul jour. Il a proposé la tenue d’assises religieuses pour trouver un consensus autour d’une célébration unifiée, insistant sur la nécessité pour les musulmans de retrouver l’unité dans les grandes pratiques religieuses
Un appel commun à la paix et à la solidarité
Le gouverneur sénégalais à Ziguinchor Mor Talla Tine a profité de la célébration pour souligner les valeurs fondamentales de la Tabaski : « solidarité, amour du prochain et concorde ». Il a réaffirmé l’engagement de l’État pour consolider la paix en Casamance, tout en appelant la population à jouer sa partition pour un climat social apaisé.
Dans l’ensemble, la Tabaski 2025 en Casamance, d’Oussouye à Kédougou, a été l’occasion pour les autorités religieuses de réaffirmer des principes essentiels : la crainte d’Allah, le respect des aînés, l’unité des musulmans, la paix et la justice sociale dans la vérité et le respect des valeurs islamiques et humaines.
Samsidine Badji (SAM)
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