Casamance : Une militarisation oppressante sous les drones militaires sénégalais

Hier, jeudi 12 juin, de 10h à 11h30, des drones militaires sénégalais ont survolé les zones des Palmiers de Diakaye et les villages autour de Sindian, semant l’effroi parmi les populations locales.
Ces vols d’observation, loin d’être anodins, sont perçus par les habitants comme le prélude à une nouvelle offensive de l’armée sénégalaise contre les combattants indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) et leurs sympathisants. Cette militarisation croissante, dénoncée avec force par les villageois, ravive les plaies d’un conflit vieux de plusieurs décennies et interroge la volonté réelle de Dakar de trouver une solution pacifique.
Une population sous surveillance et en colère
Les témoignages des habitants sont unanimes : les survols de drones ne sont pas seulement une intrusion dans leur quotidien, mais un symbole de l’oppression exercée par l’État sénégalais. « Nous vivons dans la peur. Ces drones nous observent comme si ici en Casamance nous étions tous des ennemis », confie un habitant de Sindian, qui préfère garder l’anonymat par crainte de représailles. Les villageois dénoncent une militarisation excessive de la Casamance, transformée en zone de suspicion permanente.
Ils exigent que les militaires sénégalais regagnent leurs casernes et cessent de harceler les populations, souvent accusées à tort de soutenir le MFDC. « Nous voulons la paix, pas des chars et des drones », ajoute une femme de Diakaye, excédée par cette présence oppressante.
Plus grave encore, les habitants pointent du doigt les menaces explicites de l’armée sénégalaise, qui envisagerait des incursions dans les villages pour arrêter ceux soupçonnés de sympathies indépendantistes. Les arrestations arbitraires, visent des militants ou de simples citoyens accusés de liens avec le MFDC. « Nos frères, nos fils croupissent en prison sans procès. C’est une honte pour un Sénégal qui se dit démocratique », s’indigne un chef de village.
Ces opérations, loin de cibler uniquement les combattants, risquent de frapper aveuglément des civils, accentuant le ressentiment envers Dakar. La capture d’un officier sénégalais par un détachement du MFDC, en avril 2025, lors d’un accrochage dans le nord de la Casamance, a exacerbé les tensions.
Les récents survols de drones laissent craindre une attaque imminente contre les positions d’Atika dans les forêts du nord de la Casamance. Une telle offensive, si elle se concrétisait, risquerait d’embraser la région et de provoquer un exode massif vers la Gambie.
L’État sénégalais, sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye et avec Ousmane Sonko comme Premier ministre, avait suscité l’espoir d’une approche nouvelle, notamment après l’annonce du retrait des bases militaires étrangères notamment françaises en 2025. Pourtant, la persistance de la répression en Casamance ternit ce bilan et laisse planer le doute sur la sincérité des intentions du gouvernement sénégalais.
Balanta Mané
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