Vous êtes ici: Accueil » Actualité » L’Union africaine célèbre ses cinquante ans d’existence

L’Union africaine célèbre ses cinquante ans d’existence

L’Union africaine célèbre ses cinquante ans d’existence

Les dirigeants des 54 Etats membres de l’Union africaine (UA) célèbrent en grande pompe samedi 25 mai à Addis Abeba le cinquantenaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), ancêtre de l’actuelle organisation continentale, oubliant un temps les problèmes de l’Afrique pour souligner ses progrès.

Dix mille invités sont attendus dans la capitale éthiopienne, où l’OUA fut fondée le 25 mai 1963, en pleine vague de décolonisation, par 32 chefs d’Etats indépendants d’Afrique, et qui abrite désormais le siège de l’UA. Aux côtés des dirigeants africains sont notamment attendus le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-moon, le président français François Hollande, le vice-premier ministre chinoisWang Yang et le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Le chorégraphe sud-africain Somzi Mhlongo, déjà organisateur des cérémonies d’ouverture et de clôture de la Coupe du Monde de football de 2010 et de la Coupe d’Afrique des Nations 2013 en Afrique du Sud, a assuré avoir prévu des célébrations « grandioses ». Une centaine de danseurs présenteront un programme musical d’un heure. Parmi les musiciens invités, figurent notamment le Malien Salif Keita, la légende congolaise Papa Wemba ou le groupe de reggae britannique Steel Pulse. Des écrans géants ont été montés à travers Addis Abeba pour permettre à la population de suivre les festivités. Les célébrations du cinquantenaire, qui s’étaleront tout au long de l’année, coûteront environ 3 millions de dollars au total (environ 2,3 millions d’euros), a indiqué le vice-président de la Commission de l’UA, Erastus Mwencha.

La fête terminée, les chefs d’Etat africains se replongeront, dès dimanche, dans les problèmes africains au cours de leur sommet semestriel de deux jours. A l’ordre du jour, les situations sécuritaires au Mali ou dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en Casamance, en Guinée Bissau et la situation politique à Madagascar, empêtré dans une crise depuis 2009 et exclu depuis de l’organisation. Car si la situation en matière de conflits s’est améliorée, l’Afrique reste le théâtre de nombreuses crises, politiques ou militaires.

Au cours des cinquante dernières années, les indicateurs de développement en Afrique – santé, éducation, mortalité infantile, croissance économique, gouvernance – se sont également sérieusement améliorés. Certains de ses pays connaissent des croissances économiques parmi les plus rapides au monde, selon le FMI, et le continent a attiré ces dernières années d’importants niveaux d’investissements. Reste que, selon l’indice de développement humain (IDH) des Nations unies, les douze pays les moins développés du monde sont en Afrique, et au sein des 26 pays de la queue du classement, un seul n’est pas africain : l’Afghanistan.

Durant ses trente-neuf années d’existence, ayant fait de la non-ingérence un principe fondateur, l’OUA apparut souvent comme un organe sans pouvoir. Pour faire oublier ce passé peu glorieux, l’UA, qui lui a succédé en 2002, s’est dotée d’institutions (Commission, Conseil de paix et de sécurité, Parlement panafricain…) et de mécanismes plus ambitieux. Elle a suspendu et sanctionné depuis sa création plusieurs de ses membres, théâtres de coups d’Etat, même si elle fait toujours preuve d’une certaine timidité vis-à-vis de ses plus mauvais élèves en matière de droits démocratiques ou de scrutins à la validité douteuse.

La débandade militaire des islamistes shebab depuis vingt mois en Somalie peut également être mis au crédit de la force (Amisom) que l’UA y a déployée depuis 2007, même si celle-ci est principalement financée par des donateurs occidentaux. Mais malgré certains succès, l’action de l’organisation panafricaine reste souvent entravée par les profondes divisions en son sein : en 2011, l’UA – déjà atone durant le printemps arabe – avait assisté sur la touche aux interventions étrangères en Côte d’Ivoire puis en Libye.

Plus récemment, au Mali, c’est l’armée française qui est intervenue pour combattre des groupes jihadistes, l’UA s’avérant incapable de déployer dans les temps une force panafricaine qui devait incarner la gestion par l’Afrique des problèmes africains. Dans ce contexte, le projet de Force africaine en attente (FAA) a pris un retard conséquent. Et la monnaie unique africaine reste un projet à très long terme.

Lemonde.fr/AFP/JP

 

Propager la liberté et l'indépendance de s'informer

Copyright © 2013 Tamba Networks Inc. All rights reserved.

Retour en haut de la page