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Sénégal: Le procès de Karim Wade, seul le droit prévaut

Sénégal: Le procès de Karim Wade, seul le droit prévaut

Le 6 juin dernier, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la ligue sénégalaise des droits humains et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) regrettaient tous, dans un communiqué conjoint, le fait que Cour de répression de l’enrichissement illicite soit une « juridiction d’exception qui viole les droits de la défense et ne garantit pas le droit à un procès équitable ». Florent Geel, le directeur Afrique de la FIDH explique que la Crei ne prévoit, en effet, aucune possibilité d’appel, et que ses règles de procédures renversent la charge de la preuve.

C’est le tableau dessiné par cette cour et sur le quel est exposé le fils de l’ancien chef de l’Etat, qui avait occupé d’importantes fonctions ministérielles de 2009 à 2012. Sept autres prévenus devront comparaître pour « complicité d’enrichissement illicite ». C’est un procès-fleuve qui commence à Dakar avec au moins 77 témoins et une trentaine d’avocats mobilisés pour défendre chaque partie.

A travers ce procès, la justice sénégalaise veut savoir comment Karim Wade a bâti sa fortune. A la barre, l’ancien ministre de l’Energie et des transports aériens devra justifier comment il a pu acquérir deux maisons, huit véhicules de luxe, plusieurs sociétés aéroportuaires, à cela s’ajoute de présumés avoirs établis à Monaco et à Singapour.

Tout au long de l’instruction, la valeur de ce patrimoine présumé a été revue à la baisse. D’un milliard d’euros, l’accusation porte aujourd’hui sur une fortune estimée à 178 millions d’euros. Par ailleurs, en juin, le parquet financier de Paris a classé sans suite, une plainte déposée par l’Etat sénégalais contre Karim Wade, pour recel de biens sociaux et corruption.

Karim un « détenu politique » pour le camp Wade

Depuis le début de ces enquêtes, Karim Wade estime être un « détenu politique ». D’après ses avocats, « Karim Wade n’est pas justiciable de la CREI. C’est un ancien ministre, soulignent-ils, il relève donc de la Haute Cour de justice ».

De son côté, le pool d’avocats de l’Etat du Sénégal, veut mener un « procès pour l’exemple ». « Même si nous ne trouvons qu’un seul milliard de francs CFA qui serait de l’argent gagné de manière illicite, cela me suffirait, affirme Me Simon Ndiaye. L’important est que les gens ne pensent pas être au-dessus des lois ».

A en croire la patronne du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer), Mme Faye Diouf seul le droit sera dit dans cette affaire. « Il n’y aura n’y complot, ni combine avec Macky Sall. Au-delà de l’aspect judiciaire, quelques dispositifs de sécurité ont été pris pour permettre le bon déroulement de ce procès, sur fond de sécurité renforcée. Même s’«il ne s’agit pas d’un procès à hauts risques», précise-t-on du côté des autorités judiciaires, l’on peut s’attendre à un déploiement de Forces de l’ordre, attendant sans doute un éventuel mouvement de rue.

Quoi qu’il en soit, des policiers devront surveiller les va-et-vient, notamment en début et en fin de procès de Karim Wade. L’autorité judiciaire qui craint une révolte populaire va sans doute considérablement renforcer sa sécurité. Les inquiétudes s’avèrent justifiées pour ce dernier, d’autant plus que des jeunes du Parti démocratique sénégalais (Pds) ont promis des perturbations.

Baba 

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