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Guinée: La loi sur la polygamie divise

Guinée: La loi sur la polygamie divise

Le sujet sur la polygamie dans le nouveau code civil  est au centre de toutes les discutions à Conakry. Dans l’ancien code civil, la polygamie était interdite sur toutes ces formes. Mais cela n’a toutefois jamais empêché son existence en Guinée puisque la loi n’était pas respectée.

Bien que le nouveau texte cherche à clarifier cette situation en donnant le pouvoir à la première femme d’accepter ou non la polygamie, Cissé Kadiatou Touré s’oppose catégoriquement à ce texte : « Je suis contre la polygamie. Je suis contre, non pas à cause des scènes de jalousie mais je suis contre la polygamie par ce que j’aimerais avoir un foyer stable, un foyer dans lequel il n’y a pas de clivage, de rivalité, de haine ou des petites guéguerres, parce que cela touche à l’éducation des enfants. L’enfant a une stabilité si le papa et la maman s’entendent bien. »

En revanche, Mariam Bah, activiste de la société civile, ne s’oppose pas à la polygamie. Elle invite même les première femmes à accepter leurs coépouses afin de réduire le nombre élevé de jeune fille non mariées : « Si tous les hommes décident de prendre une seule femme, il y aura beaucoup de femmes célibataires. Si les autres femmes acceptent que leurs maris aient deux, trois ou quatre femmes, cela va permettre aux  autres d’avoir aussi un homme. »

Une loi incomplète ?

Certains juristes estiment aussi que cette loi n’a pas tenu compte de la situation sociopolitique de la Guinée. C’est le cas de Karamo Madi Camara qui  indique que la disposition en question ne se penche pas sur les personnes déjà polygames. « Le législateur n’a pris le problème que sous l’angle d’une personne qui contracte un nouveau mariage alors que nous pouvons nous retrouver dans une situation où le mari est déjà polygame (…) Donc cette formulation créée un sérieux problème. »

Des responsables religieux ont aussi appelé le président guinéen, Alpha Condé, à ne pas promulguer ce code civil. Selon eux, l’autorisation de la première femme est contraire à la religion musulmane.

DW/ Saliou Cissé

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