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Casamance: Affaire Mahmouda Chérif, la justice sénégalaise encourage l’injustice

Casamance: Affaire Mahmouda Chérif, la justice sénégalaise encourage l’injustice
Le village de Mahmouda Chérif, situé dans le département de Bignona  a été transformé en un véritable champ de bataille le mardi 28 avril 2015. Les populations de cette localité, située dans la commune de Djignaky, dans le département de Bignona se sont affrontées à coups de machettes à cause de l’érection d’une nouvelle mosquée très controversée. Elles se sont offertes en spectacle ce jour là aux environs de 8 heures.
Le bilan était lourd avec prés d’une dizaine de blessés dont trois dans un état grave. L’un d’entre eux, Mahfouz Seydi avait fini par succomber des suites de ses blessures.
Cette affaire s’empire de jour en jour avec la tournure qu’elle est entrain de prendre. Le chef de village de Mahmouda Chérif a été arrêté par la suite et transféré en douce selon des sources renseignées vers Dakar. Au même moment, ceux qui sont à l’origine de l’affaire sont à l’aise sans pour autant être inquiétés.
Revenant sur les circonstances de ces incidents malheureux, Atab Kébading Aidara par qui est venue la solution de doter ce village d’une mosquée s’est voulu clair : «C’est eux qui nous ont retrouvé dans notre quartier et dans notre mosquée avant de nous attaquer avec des armes. Nous sommes les habitants authentiques de ce village de Mahmouda Chérif  qui a été créé en 1921 par le marabout Cheikh Mohamed. Décédé en 1929, Cheikh Aba va le remplacer jusqu’en 1946. C’est après la disparition de ces derniers que les frères de ceux là qui sont aujourd’hui nos «ennemis» vont arriver.»  Mahfouz Khalifa Aidara d’ajouter, «le maire de Djignaky pouvait pourtant régler le problème. Nous sommes un village est nous devons avoir notre mosquée comme les autres. Et pourtant, la solution a été trouvée quand nous nous sommes retrouvés chez le Sous préfet. C’est par la suite qu’ils sont venus, pour la deuxième fois, saccagé notre mosquée. Nous avions porté plainte mais nous n’avions jamais obtenu gain de cause. Et pourtant le khalif général, qui a procédé à la pause de la première pierre, nous a donné l’autorisation son aval de construire notre mosquée.»
Pour son frère Samsidine Sarani Aidara, «cette histoire n’est pas une affaire de famille. Elle concerne deux villages, c’est-à-dire Mahmouda Chérif et Kariaye dont Maleyni Sambou est le chef du village. La construction de cette mosquée controversée a été bien autorisée par le khalif général de la famille chérifienne. Aucune autre personne ne nous a demandé de le faire. Mieux, il ne s’agit pas de dispute entre Diolas et Chérif comme nos adversaires l’ont dit un peu partout. Leur mosquée et la nôtre ont été entièrement financées par deux frères de même père et de même mère. Chacun avait son organisation : Nassrou et Muslim Hands. Toutes ces organisations sont bel et bien reconnues par l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère de l’Intérieur. J’avoue que tous les chérifs sont peinés, outrés et indignés car, les chérifs doivent être des modèles de sainteté, de pureté, de savoir vivre et de savoir être. Nous présentons toutes nos excuses à toute l’humanité, aux musulmans en particulier et spécifiquement à nos frères talibés.»
El Hadj Sonko de Mahmouda Chérif de préciser avec force  « nous voulons faire comprendre à tout le monde que si ce problème a persisté, c’est parce que ceux là qui nous combattent et qui sont nos adversaires ont toujours été des impunis, des hors la loi. Ils sont peut être sous la couverture de la justice. Nous avons plusieurs antécédents avec eux. Mus par leur impunité, nous sommes septiques quand à l’arrestation du commanditaire de ces événements malheureux qui continue de déambuler tranquillement dans le village au vu et au su de tout le monde. Ce commanditaire n’est autre que le nommé Sidaty Cheikh Atab Aidara. N’eût été l’intervention du Sous préfet, le pire allait se produire. Si une justice rendue ne peut pas être appliquée, pourquoi devons nous demander justice ? La situation est très déplorable. Au nom de quelle justice arrête-t-on des gens seulement parce qu’ils sont diola, loin des vrais commanditaires de ce conflit ? Où est la place de la religion musulmane dans toutes cette affaire? »
Les populations de Mahmouda Cherif sont très remontées du comportement de la justice dans cette affaire. Elles ont toutefois exigé la libération sans condition aucune de leur chef de village et la poursuite de la construction de la mosquée suspendue depuis lors.
Il règne insécurité ambiante à Mahmouda Chérif. Les deux parties en conflit se regardent en chiens de faïence.  Inquiètes, les populations des villages environnants demandent à l’Etat et à l’association des imams et oulémas de la zone d’intervenir avant que l’irréparable ne se reproduise.
Moussa Moïse Djiba M2D
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