Vous êtes ici: Accueil » Actualité » Casamance: Déclaration du Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC sur les élections sénégalaises

Casamance: Déclaration du Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC sur les élections sénégalaises

Casamance: Déclaration du Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC sur les élections sénégalaises

                                          Déclaration du CIU Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC

Objet : Elections sénégalaises et clarifications du MFDC sur les positions de certains candidats casamançais

Nous MFDC, peuple de Casamance en lutte, cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC, Attika, diasporas casamançaises, considérons que les élections présidentielles du Sénégal ne nous concernent nullement. Par principe, il en a toujours été ainsi depuis le réveil du nationalisme casamançais et sa lutte pour la libération en Mars 1947 et en Décembre 1982

Or, il se trouve qu´un de nos frères, car c’en est un, quoi qu’on dise, Monsieur Ousmane Sonko, aspire à la magistrature suprême sénégalaise, en ignorance totale des enjeux politico historiques de la question de la Casamance, et des actes de discrimination ethno politique depuis Robert Sagna dans le PS, Marcel Bassène dans le PDS, Landing Savane dans son And Jef, etc.

Nous avons toutefois suivi ses tournées dans les Amériques, ainsi que ses déclarations sur le conflit en Casamance.
Voici, en réaction à sa position, encore précoce et relativement naïve, vu son besoin d’informations fraiches sur la question de la Casamance, notre déclaration :

1) A titre d´exemple et de pédagogie, les appareils de partis servant à accéder au pouvoir, furent le lieu de la discrimination des élites casamançaises, alors qu’ elles étaient en position de leader pour diriger le Sénégal : Face à Tanor Dieng et Robert Sagna, les fondamentaux ethno politiques avaient écarté Robert Sagna en faveur du technocrate looser ; face à Dr. Marcel Bassène et Idrissa Seck, la même loi non écrite fut appliquée ; face à Landing Savane et le petit fils de Lat Dior Ngone Latyr Diop, la leçon fut encore une fois administrée aux Casamançais naïfs.
Mieux, Dr Mohamed Tété Diédhiou fut « renvoyé » à sa Casamance, lorsqu’ il prétendit à la mairie de Dakar. J’espère que le frère Sonko échappera à cette loi non écrite. Les africains n’ayant pas encore atteint la majorité citoyenne pour qu´ils votent sur la base des programmes politiques.

2) Cher frère, Nous connaissons maintenant votre position sur la question de la Casamance. Elle est paradoxalement plus ringarde que celle de Macky Sall ou celle de Robert Sagna ou même celle d´Abdoulaye Balde.
La raison est la suivante : La tendance actuelle dans les tractations en vue de la résolution du conflit, est l’approche politique. Tandis que PASTEF, du moins Ousmane Sonko, le novice, leur leader, a une recette technocratique, développementaliste, à l’image de l’ennuyeux frère, Pierre Atépa Goudiaby. Pourtant ce sont des opposants, censés plus originaux que Macky Sall.
Leur recette inopérante semble reconduite. Qu´est-ce que Ousmane Sonko, a alors d’original dans ses solutions, sur la question de la Casamance ?

3) Cette approche technocratique et développementaliste est inopérante, car elle ne correspond pas à la nature de la problématique de la Casamance. Laquelle est, par excellence, politique : questionnement du vivre – ensemble- mise en crise du contrat national- désir politique d´invention d’un nouvel Etat-nation casamançais.

4) Nous savons toutefois que, comme ses prédécesseurs casamançais, il est déchiré entre sa casamancite certes irréfutable et qu´on ne peut lui nier et la prétention d’un candidat d’envergure nationale, pas ethno régionaliste. A force de refuser de tomber dans le piège tendu par l´ethno régionaliste comme Ahmed Khalifa Niass, le frère est perdu : il n’est ni dans la vérité pour ce qui concerne les approches adéquates, c’est à dire politiques, en vue de la résolution de la question casamançaise ni dans l’envergure nationale. Et n’y sera jamais. Tant que les Nations africaines ne cessent pas d’être des ethno-nations.

5) La lutte politique du Mfdc entamée depuis 1947 dans le continuum de plusieurs siècles de résistances, se poursuivra, en dépit de quelques sporadiques espoirs du Sénégal de voir la Casamance réduite à sa simple expression, au lieu d’être le lieu et le fait du questionnement du vivre- ensemble national. Questionnement dont la positivité réside dans la réinvention d’une nouvelle nation avec ou sans la Casamance. Seul le peuple souverain en décidera, le jour où un vrai processus de paix s´enclenchera.

6) Nous souhaiterions que le frère Sonko prenne la mesure de la complexité de la question de la Casamance, en lui conférant et l’approche et le plan de résolution qui ne peuvent qu´être d´abord et éminemment politiques.

7) Car, la Casamance n´est pas le Soudan du Sud, comme vous et Atepa aimez à la présenter, en épouvantail. Le maître dit toujours à l’esclavage voulant se libérer ; « tu vas à ta perte avec un guerre civile interne, ou bien encore de quoi tu vas vivre, une fois le seuil de ma maison franchi ? » Ainsi parlait le colon face aux indépendantistes en lutte.

Dans l’histoire actuelle de l’Afrique, qui est plus celle de la mise en crise des Nations (Casamance, Amabazonie, Sahara occidentale, Erythrée, indépendant pendant que le MFDC se battait, l’Azawad) et pas en la moindre union, la Casamance n´est pas un anachronisme. Elle a certainement sa conception du projet panafricaniste. Vous n´en n´avez surement pas l’apanage.
Le problème de l’Afrique n’est pas tant les micros états. Il consiste plutôt au fait qu’il n’y ait justement pas de Nations, au sens plein du terme, mais plutôt des ethno- nations ; par le fait qu’il n’y ait aucune maitrise des sciences et des techniques facteur déterminant de son industrialisation ; par le fait qu’il n’y ait pas suffisamment de souveraineté politique ; par le fait que la figure du citoyen sécularisé n’ait pas encore émergé.

Bon vent à vous, quand même, frères !
Par son histoire de résistances, sa mémoire de glorieuses batailles pour la liberté, la Casamance nous précède et nous survivra !

                                                                   Fait en Europe le 13- 11-2018

                                                      Le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC

                                   

Propager la liberté et l'indépendance de s'informer

Commentaires (4)

  • ewang

    Je pense qu’une personne qui ne connait pas l’histoire de sa terre natale aura du mal à être accepté par les Casamançais.
    Comme les autres il pourra être écarté au profit de Karim Wade s’il se présente aux élections. Ousmane Sonko ne sait pas ce qui l’attend
    On est fils de la Casamance et on le restera toujours. On ne vendra jamais notre dignité. S’allier avec le sénégal c’est s’unir avec le diable qui est satan en personne. Les Dignes fils de la Casamance ne voteront pas. Vive la Casamance Libre et Indépendante

  • Pedro

    Sonko, Baldé et autres servent seulement la galerie. Ils savent qu’ils ne seront jamais président au Sénégal, Comme son palmier, la Casamance elle fleurira.

  • Anonyme

    Bon vent pour la Casamance. De tout cœur avec vous.

  • kankouran

    En tout cas à l’image des gilets jaunes en France, il faut bloquer tous les axes routiers en Casamance contre les campagnes de ces candidats. Je souhaite des actes mais pas des paroles. Vive la CASAMANCE INDEPENDANTE

Copyright © 2013 Tamba Networks Inc. All rights reserved.

Retour en haut de la page