Mercredi en fin de journée, des soldats de la sécurité présidentielle ont exigé la démission du Premier ministre. Ils reprochent à Yacouba Isaac Zida de n’avoir pas donné une suite favorable à leurs revendications formulées le 30 décembre 2014.

Ce deuxième mouvement d’humeur de ce corps d’élite de l’armée fait craindre une remise en cause du processus pour le retour à une vie constitutionnelle normale, après la démission de Blaise Compaoré le 30 octobre dernier.‘’Où est passé Zida’’. Impossible de dire avec certitude où se trouve le premier ministre Burkinabè.

Mais selon plusieurs sources concordantes, l’homme n’est pas ressorti du palais du Mogho Naaba, un chef traditionnel de Ouagadougou, depuis qu’il y est entré peu après 10 GMT hier. Yacouba Isaac Zida fait face à une fronde ouverte de la part des militaires du régiment de sécurité présidentielle, le RSP, ce corps dont il était le numéro deux avant son accession à la tête de l’Etat le 31 octobre 2014.

Ses anciens camarades exigent de lui qu’il revienne sur des affectations et des nominations au sein de leur corps. Ils réclament également l’arrêt de toutes les réformes visant le RSP jusqu’à l’arrivée de nouvelles autorités en 2015. Répondant à des appels de la société civile, le Premier ministre a eu à évoquer une réforme, voire une dissolution du Régiment de la sécurité présidentielle.

Ces revendications avaient été formulées au Premier ministre le 30 décembre, et trois semaines lui avaient alors été accordées pour s’exécuter. Ce délai est dépassé, et les militaires de la sécurité présidentielle ont décidé de se faire entendre. Le conseil des ministres hebdomadaire de mercredi n’a pu se tenir.

Les ministres qui étaient au palais présidentiel ont été informés de son report de 9 h à 10h, puis de son report sine die.

A la manette pour tenter de rapprocher les positions, l’ancien président du Faso, le médecin commandant Jean Baptiste Ouédraogo et le général Gilbert Diendéré, qui était le patron du RSP jusqu’à son limogeage le 27 novembre 2014 par un décret présidentiel. Une médiation qui n’a pas empêché les frondeurs d’appeler à la démission du Premier ministre.

Des organisations de la société civile ont lancé des appels à manifester ce matin, à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso, pour soutenir Yacouba Isaac Zida pour un respect du chronogramme de la transition.

Saliou Cissé