Plus un jour ne passe sans un enlèvement de responsables politiques en Guinée-Bissau. Décidément Umaro Sissoco Embalo, candidat contesté et autoproclamé président par une partie de l’armée, voudrait aussi avoir la majorité de l’Assemblée nationale par la force des armes.

Vendredi dernier, le député Marciano Indi, chef du groupe parlementaire APU/PDGB, qui défend l’alliance avec le PAIGC, est enlevé chez lui à Safim, près de la capitale, Bissau par des individus armés appartenant au ministère de l’intérieur. Il a été encagoulé, torturé pendant plusieurs heures et menacé de mort s’il ne rejoint pas le camp des députés minoritaire du Madem d’Embalo.

Ce weekend passé, plusieurs députés sont menacés de mort comme c’est le cas d’Idriça Djalo, président du parti de l’Unité nationale.

Le 22 avril, la Cédéao, en guise de compromis, avait accepté Embalo comme président, mais lui avait demandé de nommer avant le 22 mai un Premier ministre et un gouvernement issu de la majorité au Parlement remporté par le PAIGC, comme le prévoit la Constitution. Le délai a expiré sans Premier ministre et la Cédéao reste muette devant la montée de la violence politique alors que la pandémie du Covid-19 ravage le rang de ses troupes stationnées à Bissau.

Balanta Mané