Le leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simões Pereira, a été empêché aujourd’hui de s’enregistrer à l’aéroport international Osvaldo Vieira de Bissau sur le vol Euroatlantique à destination de Lisbonne.

Domingos Simões Pereira, a déclaré à la presse : « J’ai voulu m’enregistrer pour mon vol et une dame est apparue en disant que je ne pouvais pas m’enregistrer et que je dois seulement voyager sur ordre d’un supérieur ».

Déjà le mois dernier, l’homme d’affaires guinéen Verissimo Nancassa, proche du PAIGC, a également été empêché de voyager par des « ordres supérieurs« . Il avait alors confirmé qu’il existe au ministère de l’intérieur une liste de personnes empêchées de quitter la Guinée- Bissau.

Les autorités avaient déclaré qu’elles ignoraient totalement l’existence d’une quelconque liste.

Aujourd’hui, il semblerait que le pays s’enfonce dangereusement vers une dictature farouche.

Le coordinateur de Casa dos Direitos, un consortium d’organisations de la société civile bissau-guinéenne, Gueri Gomes, a tiré la sonnette d’alarme : « Je partage l’opinion selon laquelle la Guinée-Bissau se dirige vers une dictature. C’est l’intention d’Umaro Sissoco Embaló, c’est l’intention du pouvoir politique actuel, d’ignorer complètement ce qui est prévu dans notre Constitution, qui caractérise la Guinée-Bissau comme un État de droit démocratique qui respecte les droits et les libertés des citoyens« , accuse-t-il.

« Il y a eu plusieurs manifestations empêchées par les forces de sécurité, qui devraient être une garantie des libertés et des droits, mais qui sont utilisées pour violer les citoyens », conclut Gueri Gomes.

Pour Fernando Vaz, le porte-parole du président autoproclamé Umaro Sissoco Embaló , il a démenti que le pays se dirige vers une dictature, comme le dénoncent la société civile et les analystes. Il explique, même si personne ne le croit vraiment, que « nous vivons en Guinée Bissau, peut-être de manière excessivement démocratique« .

Balanta Mané