Vous êtes ici: Accueil » Actualité » Casamance: Le dernier combat de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor

Casamance: Le dernier combat de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor

Casamance: Le dernier combat de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor

 AN NEUF DE LA COMMEMORATION DU RAPPEL A DIEU DE L’ABBE DIAMACOUNE SENGHOR.  RENE CAPAIN BASSENE REVIENT SUR SON DERNIER COMBAT.

Interview réalisée par le Journal du Pays.

Monsieur René Capain Bassene, nous avons commémoré hier 14 janvier 2007 le 9e anniversaire du rappel à Dieu de l’abbé Diamacoune. Pour vous qui avez eu à le fréquenter et à rédiger le premier et seul ouvrage sur sa personne, pouvez vous nous dire de façon résumée quel a été son dernier combat ?

 L’abbé Augustin Diamacoune  Senghor n’était pas contre la fin de la guerre en Casamance. Ce n’était pas un va –t-en guerre. Bien au contraire ; étant conscient des désastreuses conséquences du conflit casamançais sur les populations civiles et sur l’économie régionale voire nationale, il s’était fixé comme objectif majeur en ces dernières années d’existence, de lutter pour un retour définitif de la paix en Casamance. Quand je lui ai demandé quel était son  principal combat, il avait répondu sans hésiter : « tout donner pour un retour définitif de la paix en Casamance ».

Mais une paix dont il a tenu à définir la nature et préciser les modalités d’acquisition :

«1-une paix qui ne se bâtit pas sur les sables mouvants de l’irréalisme et de l’arbitraire.

2- Pas de paix sans la justice,

3- pas de justice sans la vérité,

4- pas de vérité sans la connaissance et l’application correcte de la loi de Dieu dans ces données fondamentales : tu ne mentiras pas ; tu ne voleras pas, tu ne tueras pas.

 Ce qui explique alors ce que je dis encore très souvent que le développement de la Casamance passe par la paix qui respecte donc le silence des armes, la libre circulation des personnes et des biens ; la libération de tous les détenus politiques casamançais et maintenant on pourra effectuer le développement de la Casamance ».

 Et pour arriver à une paix définitive dans la région  il reste catégorique : « le Sénégal ne peut pas être juge et partie » et il explique : « je l’ai toujours dit, il y a des points qui peuvent se traiter sur place, d’autres en pays limitrophes si les conditions que vivent ces pays sont favorables pour abriter de telles rencontres.

Mais j’ai bien dit que d’autres points ; les points les plus importants ne pourront se traiter de façon valable juste et définitive que hors des pays africains. Donc à l’extérieur, en Europe ou en Amérique, c’est ce que j’ai dit alors et alors en ce moment là quand le silence sera obtenu on pourra procéder à tout le développement de la Casamance dans tous les domaines. Ainsi comme ses palmiers, la Casamance fleurira ».

Fait marquant et récurrents dans ces propos, il accuse toujours certaines personnes sans les nommer d’être contre cette paix à la quelle il tient tant : «je l’ai toujours dit. En Casamance durant toutes ces années que nous avons vécues, pendant que les uns construisent, les autres détruisent. Il y en qui ne veulent pas de la fin de la guerre en Casamance car pour eux c’est un moyen de s’enrichir ».

 D’ailleurs l’abbé n’est pas le seul à formuler une pareille hypothèse. Parmi les observateurs avertis du conflit casamançais ; il y en a qui ont émis le même jugement.

 Enfin toujours par rapport à son combat pour le retour de la paix ; L’Abbé Diamacoune était un élément incontournable pour toutes négociations de paix en Casamance. Il était  la seule personne crédible, reconnue et  écoutée par toutes les factions du MFDC malgré les divergences internes que traverse le mouvement.

Les dirigeants ou les chefs des différentes factions rivales d’ATIKA reconnaissent en lui le sage, le seul homme qui fait l’unanimité et qui du reste demeurait le seul interlocuteur capable de parler au nom du Mouvement.

De lui un ancien chef rebelle devenu vieux ex-combattant a fait ce témoignage : « Le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance doit se réjouir d’avoir comme secrétaire général la personne de l’abbé Diamacoune. Cet homme croit tellement en Dieu qu’il semble même l’avoir dans son cœur. Aussi, est –il respecté comme une idole, aimé et surtout écouté par tous jusqu’au sacrifice mortel.

Grâce à ses conseils, la rébellion casamançaise est devenue la plus civilisée du monde en ne commettant pas de grands  actes de barbarie ».

Quand on lui demande pourquoi son engagement politique ? Il répond invariablement : « Moi j’ai fais mon devoir de prêtre et de fils de la Casamance, celui de contribuer à faire régner la justice et la paix ».

Dans le même ordre d’idée il ajoute : «Ce que je sais est que je suis prêtre au service de Dieu, de l’église et des hommes. Je le resterai jusqu’au jour où je quitterai cette terre ».

Il a conclut toujours dans le même sens : « Jamais je n’ai eu l’idée de créer une rébellion en Casamance, encore moins une rébellion armée.

 Ma relation avec le MFDC c’est encore une fois le Sénégal qui nous a associé et c’est ce même Sénégal qui a imposé la guerre aux casamançais».

D’après lui c’est l’« Etat Sénégalais » qui par amalgame ou dans le but d’avoir un bon interlocuteur m’a nommé secrétaire général du MFDC. 

Avec la rébellion ils sont unis par le combat de l’injustice, n’est ce pas qu’un adage nous dit bien que : «ceux qui se ressemblent s’assemblent » ? Diamacoune est emprisonné à deux reprises parce que dit-il avoir dénoncé des « injustices », les fondateurs du maquis eux ont été pourchassés et se sont réfugiés en forêt pour avoir voulu protester contre ces mêmes « injustices » à travers une marche pacifique.

C’est donc plus tard que par les agissements du gouvernement sénégalais, Diamacoune est devenu un homme incontournable dans le dispositif du MFDC pour les différentes négociations de paix et non pour coordonner des tactiques de combats, d’attentats et / ou d’assassinats.

Ce rôle de Secrétaire générale d’un mouvement qu’il affirme n’avoir jamais pris part aux différentes étapes ayant abouti à sa création, il dit l’avoir accepté et assumé dans le seul objectif « de permettre aux deux parties de pouvoir aboutir à un dialogue franc, une négociation sincère aboutissant à une paix définitive de la Casamance ».

Voici pourquoi je dis que l’abbé était un homme de paix. Je serais difficilement compréhensible, mais c’est un autre débat qui ne saurait tenir sur une interview.

N’est ce pas lui qui à travers son appel au calme lancé le 08 avril 1993 en faveur d’une demande d’ouverture des négociations sous l’arbitrage de la France a dit : «…avons- nous le droit de continuer à demander à des millions de nos frères- et des plus valeureux- de faire le sacrifice de leur vie pour une indépendance qu’ils ne verront jamais ? En mon âme et conscience, j’estime que non… »

Plus loin dans ce même discours il ajouta  que : «  même la guerre la plus longue finit toujours autour d’une table de négociations pour faire la paix des braves ».

Toujours dans le cadre de la recherche de la paix, il a dans une déclaration du 20 juin 1995 demandé « aux combattants du MFDC de déposer immédiatement les armes afin que le cessez le feu soit réel sur toute l’étendue du territoire  de la Casamance et partout ailleurs ».

En 1997, il a créé un comité de pilotage Provisoire (CPP) avec pour mission de prêcher le pardon, l’union, la paix ; la réconciliation, la fraternité, la concorde et la solidarité, la paix, et surtout l’unité du mouvement pour un retour définitif de la paix en Casamance. Dans cette même lancée, de recherche de la paix, on peut citer ses rencontres avec le Président Abdou Diouf (22 janvier 1999 à la Gouvernance de Ziguinchor) puis avec Maître Abdoulaye Wade à deux reprises (14 septembre 2001 et 04  Mai 2004 à Dakar au palais de la République). Le 27 Novembre 2004 au sortir d’une rencontre ayant réuni  toutes les branches du MFDC à Ziguinchor organisée par la Rencontre Africaine Des Droits de l’Homme (RADDHO) les 24, 25, et 26 Novembre 2004 ; l’abbé s’est adressé au président Abdoulaye Wade en ces termes :

« …le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, par ma voix, dit toute sa volonté de tourner définitivement le dos à la lutte armée. Ainsi, en toute responsabilité, nous vous invitons à venir à Ziguinchor, le 30 décembre, pour parachever votre œuvre de pacification de la Casamance. Pourquoi Ziguinchor ? Pour le symbole, il s’agit de signer la paix là où la guerre a éclaté un jour du mois de décembre… ».

  Son appelle a été entendu. Ainsi la signature des  accords de paix du 30 Décembre 2004 à Ziguinchor avec l’Etat du Sénégal  demeure le dernier grand acte public de l’abbé dans son combat en faveur de la fin  de la guerre en Casamance.

Tous ces éléments m’ont fait dire que l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, n’est pas un chef rebelle sanguinaire à l’image de Jonas Savimbi, de Charles Taylor ou encore de Fodé Sanko. Ce n’est pas lui qui est à l’origine de la rébellion en Casamance. Ce n’est pas un homme violent ni un indépendantiste assoiffé du pouvoir comme on le décrit. Il a son combat, celui de faire disparaître l’injustice en décriant certaines pratiques qui se faisaient en Casamance. Malgré plusieurs questions pour vérifier si réellement il n’a rien à avoir avec la naissance du mouvement, il a toujours été catégorique, jamais il n’a pris part à la plus petite réunion de ceux qui ont bougé en 1982.

Ainsi à travers cet entretien, j’ai eu une autre image de sa personne. Avant cette date, j’avais toujours cru  que conformément à ce qui se disait sur sa personne, il est celui qui est à l’origine de la rébellion en Casamance. Il l’a rejeté cette accusation et « met à défis » tout un chacun capable de prouver le contraire.

L’abbé Diamacoune avec son titre de secrétaire général du MFDC et de par certaines de ses positions vis-à-vis de la question casamançaise peut apparaître difficilement crédible. Mais une chose est certaine et réelle, il n’est pas à l’origine de la guerre en Casamance.il n’est pas le fondateur ou père créateur du deuxième MFDC.

Au début quand je l’ai écouté parler, je me suis demandé si je ne suis pas en face d’un vieux rebelle repenti. Par la suite avec tout ce qu’il a donné comme explications  ajouté à mes propres investigations, j’ai compris qu’il n’en est pour rien dans le déclenchement de la guerre en Casamance.

 Et contrairement à ce qu’une grande partie de l’opinion pense de lui, il n’est pas le fondateur de la rébellion car avant l’éclatement du conflit, il menait son propre combat ; celui de lutter contre l’ « injustice » de manière passive par le biais de correspondances adressées aux hautes autorités du pays et par des dénonciations publiques de ces mêmes injustices dés qu’il en avait l’occasion.

Mais depuis qu’il est nommé secrétaire général du Mouvement, il s’est d’avantage rapproché de la rébellion avec laquelle il est resté lié jusqu’à la fin de sa vie.

C’est d’ailleurs cette relation avec le MFDC qui fait que beaucoup l’accusent à tort d’être le principal chef, le précurseur du conflit casamançais.

L’Abbé Diamacoune était un élément incontournable pour toutes négociations de paix en Casamance. Il était la seule personne crédible, reconnue et  écoutée par toutes les factions du MFDC malgré les divergences internes que traverse le mouvement. Les dirigeants ou les chefs des différentes factions rivales d’ATIKA reconnaissent en lui le sage, le seul homme qui fait l’unanimité et qui du reste demeurait  le seul interlocuteur capable de parler au nom du Mouvement. Mais avec le poids de l’âge et étant  bien coincé à la maison des œuvres  catholiques de Ziguinchor, son influence au sein de l’aile combattante du MFDC (en proie à une grande divergence interne) s’était considérablement réduite

De lui un ancien chef rebelle devenu vieux ex-combattant a fait ce témoignage : « Le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance doit se réjouir d’avoir comme secrétaire général la personne de l’abbé Diamacoune. Cet homme croit tellement en Dieu qu’il semble même l’avoir dans son cœur. Aussi, est –il respecté comme une idole, aimé et surtout écouté par tous jusqu’au sacrifice mortel.

Grâce à ses conseils, la rébellion casamançaise est devenue la plus civilisée du monde en ne commettant pas de grands  actes de barbarie ».

Ainsi donc en réponse à la question si Diamacoune est le père fondateur du MFDC, celui à cause de qui la Casamance a connu la guerre, je dirai plutôt qu’il est prêtre et non rebelle sanguinaire au sens ou beaucoup se l’imaginent. Sa relation avec le MFDC il a révélé comment elle a été tissée. Par conséquent il (l’abbé) n’est pas le Père fondateur du Mouvement des Forces Démocratique Casamançais, cela bien qu’au fur du temps je le répète, il en était devenu le leader charismatique incontournable, incontesté et incontestable.

C’est surtout à cause de cette information que j’ai tenu à publier notre entretien.

Au tout début et pendant plusieurs années, moi aussi je l’ai considéré comme le chef fondateur du MFDC. Celui à cause de qui la Casamance a connu la guerre ; cette guerre qui malheureusement perdure encore dans cette partie sud du pays.

Interview réalisée par Abdou Rahmane Diallo – (ARDiallo)

 

 

Propager la liberté et l'indépendance de s'informer

Commentaires (9)

  • CANADA

    Si l’Afrique du Sud peut se glorifier de Nelson Mandela, la Casamance elle, peut se prévaloir de l’emblématique Abbé Augustin Diamacoune Senghor qui a consacré toute sa vie à défendre les droits de notre peuple.
    Si Madiba a su libérer son peuple de l’oppression des Blancs, Abbé a tout le mérite d’avoir incarné à la postérité l’héritage fondamental des valeurs authentiques du casamançais. Il a su laissé au peuple casamançais les enseignements et les vertus nécessaires à notre épanouissement. Mais il est surtout le précurseur de cette mouvance d’éveil des nouvelles générations déterminées à disposer d’elles mêmes, car mieux informées sur leur histoire et leur origine.

    Un grand merci à RCB dont les écrits ont largement contribué à révéler au monde entier la vraie personne de l’Abbé augustin Diamacoune Senghor, une référence certaine pour les nouvelles générations injustement privées de la riche et glorieuse histoire de la Casamance.

    Vive la Casamance LIBRE!!

  • alinou

    Merci ARD et RCB de nous parler de ce GRAND MONSIEUR, PATRIOTE,SAGE,
    Cet homme de DIEU, Très véridique, , courageux , modeste et humble ,
    Ce GRAND MONSIEUR aux qualités multiples qui a réouvert les yeux a la CASAMANCE
    Sur sa vraie histoire camouflé .
    Je m’incline en la mémoire d’un des plus grands héro de la lutte de libération de la
    CASAMANCE du néocolonialisme sénégalais paix à son âme.
    Nous ne n’oublierons JAMAIS.

    La lutte pour la paix dans la vérité et la justice continue.
    Nous ne baisserons JAMAIS les bras.
    C’est la libération ou la libération Totale de la CASAMANCE
    Des frontières coloniales haute, moyenne et basse CASAMANCE.
    Vive Casamance libérée.

  • Awagna2000

    Qui a de l’histoire du pays aux jeunes? Diamacoune
    Qui nous a appris que l’histoire n’est pas une grande surface où on ne prend que ce qui nous intéresse, c’est de fait une vente concomitante où on revendique toute notre histoire sans en faire un fonds de commerce ? Diamacoune.
    Les Casamançaises et les Casamançais ont perdu en Abbé Diamacoune un de ces géants de la dernière période de l’épopée libératrice, une personnalité que l’on aurait pu écouter, nous faire revivre la lutte de libération.
    Les jeunes sont étonnés de découvrir ce nom mythique d’héros de la Résistance au moment de sa mort.
    Ces jeunes qui ont soif de connaître l’histoire de la Casamance, toute l’histoire, rien que l’histoire, et non pas des fragments édulcorés au goût des Sénégalais.
    Les jeunes ne doivent pas continuer à être en apesanteur identitaire en perte de repères et dont l’imaginaire est ouvert à tous les vents mauvais de l’effritement identitaire.
    Reposez en paix cher maître. Vous resterez pour nous un repère dans cette nuit de l’intellect.

  • Fambondy

    OUI René CAPAIN, mais c’est aussi hélas toute la Casamance qui s’est laissée encerclée par les opportunistes de tous bords…Oui il a manqué de peu que tout s’embrase…comme le souligne le chroniqueur…mais rien n’indique que si les Patriotes Casamançais et leur relais ne se reprennent pas…il y a toujours risque de dérapage…et puis je me pose une seule question: à qui profite ce chaos?… Le Sénégal ???????? Moi Fambondy je volerai de nuit pour chasser les mauvais esprits.

  • Koumpo Boudodi

    OUI mon frère René CAPAIN, mais c’est aussi hélas toute la Casamance qui s’est laissée encerclée par les opportunistes de tous bords…Oui il a manqué de peu que tout s’embrase…comme le souligne le chroniqueur…mais rien n’indique que si les Patriotes Casamançais et leur relais ne se reprennent pas…il y a toujours risque de dérapage…et puis je me pose une seule question: à qui profite ce chaos?… Le Sénégal ????????

  • Fouladou2

    Il y a 3 Grands Vainqueurs!
    A)- Abbé Diamacoune dont la légende est dorenavant rédigée
    B)- La Casamance qui a ENFIN compris la VISION et le sens du combat d´Abbé: une Casamance libre et indépendante, un pays moderne et universel dans le sens de l´Histoire et du Cheminement de l´Humanite.
    C)- Le PEUPLE qui n´est plus le « machin » auquel les autorités sénégalaises se moquent et abusent.
    Les temps ont bien changé et le TEMPS a encore une fois prouvé qu´il est la meillieure école du monde.
    PAIX POUR ABBE

  • Balla Moussa

    DIAMACOUNE L’ICÔNE DE LA CASAMANCE ET L’AFRIQUE TOUT ENTIERE

    • Tombon

      Le peuple reconnait ses vrais HÉROS PATRIOTES. HOMMAGE A DIAMACOUNE .C’est la voix d’une Casamance qui ne s’est pas courber .

  • Zeus

    Merci Diamacoune pour nous avoir éclairé. Pour avoir dit tout haut ce que les Casamançais pensent tout bas. Que la PAIX soit avec toi au paradis.
    Merci JDP et ARDIALLO
    Merci RCB pour son sens de clarté et de devoir.

Copyright © 2013 Tamba Networks Inc. All rights reserved.

Retour en haut de la page