Un porte-voix de l’armée sénégalaise, présenté comme politologue, a admis que l’objectif du Sénégal est de lancer une offensive contre les cantonnements des combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) au Sud de la Gambie et au Nord de la Guinée Bissau.

Le Sénégal, par son président Macky Sall,  en s’ingérant dans les affaires intérieures de ces pays faibles pour changer les régimes de Yahya Jammeh et de José Mario Vaz avec Adama Barrow et Umaro Sissoco Embaló,  demande ses homologues à terme, de l’aider à « récupérer la Casamance » qu’il n’a pas pu seul conquérir pendant près de 40 ans de lutte armée. L’équation principale est comment convaincre les armées gambienne et bissau-guinéenne à se rallier aux Jambaars sénégalais pour une guerre hypothétique en Casamance ?

Cet aveu a été fait lors d’une conversation dans un hôtel de Ziguinchor après la visite programmée d’une délégation d’officiers bissau-guinéens par le Sénégal pour signer, disent les organisateurs, des « accords de sécurisation de la frontière commune ». Personne n’est dupe. Il s’agit bien de préparer des attaques communes contre Attika, la branche armée du MFDC.

La volonté d’instaurer la paix en Casamance par le dialogue n’est plus du goût de Macky Sall qui y a subit la plus lourde défaite politique lors des dernières élections présidentielles. Le règlement pacifique du conflit en Casamance est en quarantaine, l’accent est donc mis sur la violence des armes.

La vieille rengaine sénégalaise qui remonte à 1958, resurgit et autant se préparer à une longue et terrible guerre qui pourrait se déclencher dès ce mois de décembre, avant la date anniversaire des manifestations pacifiques en Casamance, pour réclamer l’indépendance de ce territoire autonome pendant la colonisation française.

Pour le moment les convoitises du Sénégal et ses manœuvres pour s’accaparer de la Gambie et de la Guinée Bissau n’ont pas abouti. Il reste beaucoup à faire, car les militaires gambiens comme bissau-guinéens redoutent une extension de la guerre jusqu’au cœur de Banjul ou de Bissau.

Samsidine Badji (SAM)