Vous êtes ici: Accueil » Actualité » Casamance: les colporteurs de la paix

Casamance: les colporteurs de la paix

Casamance:  les colporteurs de la paix

En panne totale de vitesse depuis trois années, le Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) dont le leader Robert Sagna et  Nouha Cissé personnages très contestés en Casamance ont profité d’une invitation des populations du village de Birkamanding pour se livrer à leur jeu favori : celui qui consiste à mettre les uns contre les autres  afin de faire croire aux bailleurs et aux autorités qu’ils sont entrain de bien s’occuper du processus de recherche de la paix en Casamance.

Sollicités pour un appui financier et invités par les populations de Birkamanding dans le cadre de l’organisation d’un forum sur le développement de leur localité, Robert Sagna et Nouha Cissé ont profité de cette occasion pour le transformer en une propagande du GRPC.

En se rendant à cette rencontre, ils ont pris soins de se faire accompagner par des journalistes entièrement acquis à leur cause. Ainsi devant les micros, ils se sont livrés à une véritable opération de marketing sur la base de « supercheries ».

Commençons par les propos de Robert Sagna :

’Ils (les combattants du MFDC) ont pris l’engagement de rencontrer les différents chefs de village de la zone des palmiers pour discuter des projets de construction des pistes de production pour désenclaver cette zone’’.

C’est une contre vérité ; cette décision ne date pas d’avant-hier. Elle n’est donc pas le fruit d’une médiation de la part de Robert Sagna. Les populations de cette zone ont toujours eu des contacts avec les combattants. Il n’y a rien qui n’y a été organisé sans qu’au préalable elles n’en discutent avec les combattants. Même quand il était question de leur retour dans leurs villages (puisqu’elles s’étaient en un moment refugiées en Gambie), il y a eu des rencontres avec les combattants. Nous disons à Robert Sagna que sur ce point il a menti. Jamais les combattants de Diakayes ne se sont opposés aux projets de l’Etat en faveur des populations locales. Nous lui prions de bien vouloir se rapprocher du CICR pour de plus amples informations dans ce sens car c’est la première une institution à intervenir dans cette zone et qui demeure quasiment la seule à continuer à aider ces populations. En verité, tout ce que populations attendaient de Robert Sagna était qu’il soit leur porte parole auprès des autorités étatiques parce que c’est des localités abandonnées : les intervenants refusent de s’y rendre parce que c’est des zones dites « zones rouges ». C’est des populations qui vivent gambien et qui veulent se sentir sénégalaises. Elles ne sont pas confrontées à un problème d’insécurité mais elles veulent être considérées.

Le chef du village de Kouram quand il a pris la parole était très claire. « Nous demandons à être assisté, nous sommes victimes d’un conflit d’insécurité alimentaire, nos récoltes de riz, d’arachide et de mil ne sont pas bonnes. Les réserves de l’année dernière étant presque épuisées, nous risquons de connaitre une crise alimentaire. Nous demandons à l’Etat de nous venir en aide. Nous sommes abandonnés dans tous les domaines. Nous utilisons le réseau téléphonique gambien car celui senegalais est inexistant ».

C’était cela l’objectif de la manifestation et rien d’autre. Les populations et les combattants ont toujours discuté sur les problèmes liés au développement. Dans la zone de Diakayes jamais les combattants ne se sont opposés à la construction d’une piste. C’est encore une fois les intervenants qui refusent de s’y rendre à la grande surprise et désolation des populations.

Dans la zone de Djignaky, il n’y a aucune piste interdite . C’est juste qu’elles soient en très mauvais état et que les populations veuillent attirer l’attention des intervenants sur le fait qu’elles soient oubliées.

Pourquoi ne tiendra –t-il pas de rencontres avec les combattants de Cesar Atoute Badiate et  de Compass Diatta ? C’est eux qui se sont opposés à la construction de piste.

Les combattants ont toujours eu des contacts avec les populations. De nos jours Kassolole est en concertation avec les populations du Bayotte pour voir comment ils pourront organiser leur Boukout dans les villages de Kadiéné et Basséré. Le jour où tout sera réussi ne soyez pas surpris d’entendre Robert Sagna nous dire que c’est lui qui a appuyé l’initiative à défaut de la porter.

Robert a dit : « ’Nous avons eu une séance de travail extrêmement fructueuse et rassurante. Les combattants du MFDC que nous avons rencontrés ont pris l’engagement de tout faire pour que l’accalmie que nous connaissons en Casamance soit maintenue’ »

Ce n’est non plus le fruit d’une démarche de Robert Sagna et de son GRPC. Le dépôt des armes de la part du MFDC a été une décision prise depuis 2012 à la suite de la main tendue par le Président Macky Sall en faveur du dialogue autour d’une table de négociation. Sur le terrain l’accalmie est observée depuis longtemps. Ce n’est pas le samedi 26 que les combattants de Diakayes ont pris cet engagement. La zone de Diakayes est depuis 1990 l’une des zone rebelle la plus paisible considérée à juste titre comme une milice du Sénégal. Le maquis de façon générale n’est pas dans une dynamique de va –en guerre, mais de retrouvailles.

Robert a maintenu le flou sur les combattants qu’il a rencontré. Diakayes a bien un chef en la personne d’Assambane. Ce dernier contacté par nos correspondants a déclaré ne jamais avoir pris part à une rencontre avec Robert et n’a désigné aucun de ses combattants pour le rencontrer. Des lors nous demandons à Robert Sagna de nous dire avec quels combattants de Diakayes il a eu à parler. Il s’agit d’une rencontre à huit clos nous dira t-on !

Par ailleurs ce même Robert a déclaré que les combattants de Diakayes l’auraient demandé d’appuyer le processus de réconciliation intra combattant et inter MFDC.

C’est la branche politique du MFDC qui mandate ou c’est la minorité de combattants qui ordonnent ? Telle est notre question.

Le processus est très avancé. Il n’y est impliqué ni de prés ni de loin. C’est d’ailleurs à cause de la réunification qu’il ne peut plus rencontrer les combattants de Kassolole. Comment pourra t-il alors rencontrer ceux de Diakayes ? A l’image de tous les acteurs de paix, Robert Sagna a toujours été contre l’unification des combattants. Un tel cas de figure marquerait la fin de ses activités. Son jeu est compris par toutes les composantes du MFDC. Il n’a plus des entrées au niveau de l’aile politique extérieure, de l’aile politique intérieur avec qui il est définitivement coupé de ses anciens amis Louis Tendeng et Youssou Coly. Deux anciens rebelles de Diakayes affiliés au feu Sidy Badji et Kamougué Diatta, qui ont fini par avoir assez de ses sales manœuvres dans sa quête de renommée et d‘argent en se servant du conflit casamançais. le MFDC le connait désormais assez et a compris que sa déclaration a pour autre objectif de chercher à semer la confusion et la discorder au sein des différents cantonnements rebelles de la Casamance.

Le MFDC semble n’avoir plus son temps, le mouvement indépendantiste est loin de se faire distraire. La résolution de Francfort et la visite des diplomates américains démontrent l’esprit d’intelligence politique et stratégique de ses démarches.

Le GRPC cherche non seulement à rebondir aux yeux de ses bailleurs de fonds, mais à tenter de récupérer tous les acquis obtenus par les politiuques et les combattants dans le cadre de leur processus de réconciliation. Entre le MFDC et le GRPC le torchon brûle depuis octobre 2014, toute la Casamance le sait.

Certes le GRPC trompera certains bailleurs mais pas les autorités sénégalaises et surtout l’Amiral Farba Sarr  sont très informés.  Ceux qui ont voulu jouer avec la Casamance ont subi le malheur avant leur mort. L’état actuel déplorable de la santé d’Abdou Diouf, le « boucher de la Casamance » en est une preuve réelle.

Quant à Nouha Cissé, ses mots sont perçus comme une insulte : « ‘’Nous ne sommes plus au 18ème siècle. Personne ne souhaite ici vivre de la manière de nos aïeux, il y a 200 ans. Nous sommes au 21ème siècle dans l’ère de la communication et dans un monde d’échange’’. L’historien qu’il est, oublie que depuis 1982 jusqu’à nos jours (histoire récente), le Sénégal se comporte en colon-barbare en Casamance. Aura-t-il le Courage de rappeler ces mots aux autorités sénégalaises ?

La Casamance attend de ses enfants de s’unir pour le bon devenir de ses populations et de la paix. Le GRPC ne manque pourtant pas de « matière grise » pour oeuvrer dans ce sens.

Pierre Coly / Essonor

 

 

 

Propager la liberté et l'indépendance de s'informer

Commentaires (8)

  • Essamaye Bignona

    C’EST LA PLUS PIRE DES DEMARCHES QUE DE RENCONTRER DIAKAYE. CES GENS SONT DES MONSTRES QUI ONT MASSACRE MES PARENTS DU KALOUNAYE. SE LIER AU DIABLE POUR PRÊCHER LA PAIX EST INSULTANT POUR LE KALOUNAYE

  • Katakalousse

    Cher Grpc,
    Vous avez fait détester la politique aux Casamançais à cause de vos querelles puériles avec le Mfdc. Tout le temps en train de vous accuser les uns et les autres et des fois vous critiquez la lutte légitime du Mfdc sans pour autant donner des solutions. Il faut préciser que tous les projets sont bloqués en Casamance à cause de votre Groupe de Réflexion ? Vous réfléchissez de quoi même ? Vous voulez toujours avoir le dernier mot même s’il fallait détruire les communes et le Mfdc. Tout le temps vous vous inscrivez dans l’exclusivité et ignorer ceux-là qui ont créé le Mfdc et qui ont marché en 1982 et 1983 pour la liberté. Quel est donc votre programme pour la paix ! Avec le temps on se rend compte que vous êtes dans l’impasse. Casamançaisement

  • Kolda Nafoure

    ne croyez pas que le monde s’empêtre d’incidents de ce genre, ceux qui font des affaires comme le grpc n’en ont rien à cirer des incidents protocolaires du mfdc! ne soyez pas dupes ! il est vrai cependant que le grpc pourrait avoir un chef qui n’est pas lié aux massacres d’abdou diouf en casamance je dirais , mais bon on a rien à foutre de ce tamtam

  • alinou

    Ces Messieurs perdent leur temps, les bailleurs et les autorités savent présentement très bien qui fait quoi en CASAMANCE et qui est vraiment pour une vraie paix pas seulement une accalmie qui n´est pas = paix définitive.

    Depuis très longtemps ces Messieurs ont soit soutenu aux assassinats, arrestations , tortures déportations…. de milliers de casamançais(ses) ou à nier, cacher ou falsifier la vraie histoire de la CASAMANCE en tant qu´historien.
    Ensuite ils sont passés à la Phase Business et ils en auront jamais assez.
    ils ne vont jamais lâcher , c´est lucrative pour eux , ils sont prêt à tout même continuer à faire semblant de chercher la paix en prétendant etre les responsables de toute cette avancée remarquable sur le dossier comme s´ils seraient les seuls à avoir les compétences.

    Un peu de respect aux casamançais(ses) car ils ou elles sont très bien avertis.

    Vive la CASAMANCE bien avertie et éveillée sur son dossier
    A bas les magouilles et manipulations
    Vive la CASAMANCE retrouvée et solidaire .
    Ensemble NOUS réussirons
    Vive le JDP et ses compétents(es) journalistes.
    Que de la fierté et bcp respect pour vous , bon Courage
    Vous faites un travail extraordinnaire pour la CASAMANCE
    Vive ATTIKA de Toutes les factions Courage. unité, unité, unité

  • Bapoulo

    Notre problème n’est pas le GRPC qui est né après les massacres de ABDOU DIOUF, mais ceux qui ont fait du peuple CASACAIS un peuple d’esclaves et qui l’ont vendu au SENEGAL. D’ailleurs le pauvre peuple CASACAIS n’est plus chez lui. Ce sont les SENEGALAIS et ses marabouts qui décident chez nous et occupent nos terres. Vive la Casamance libre et indépendante

  • Koumpo Boudodi

    Que le Grpc ait une position anti-mfdc est une constatation triviale. La question qui se pose maintenant dans cette affaire du Forum est : le Grpc veut-il être la branche politique de Diakaye à la place de Louis Tendeng ?

  • Nianthio

    Rien que son air hautain « je connais tout et la Casamance m’appartient » me révolte.

  • Awagna2000

    Le syndrome d’ hubris : la maladie du pouvoir, la perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, actions à l’emporte-pièce, obsession de sa propre image et abus de pouvoir : tels sont quelques-uns des symptômes d’une maladie mentale récemment répertoriée qui se développerait durant l’exercice du pouvoir. C’est le syndrome d’hubris. Cette roue de secours du Grpc, parle de démocratie et de liberté, mais lorsqu’il se sent menacé et dans sa propre place, cette pièce déchée de rechange et usée par les services rendu au clan, qui ne sert à plus rien, et le voilà, qui veut remplacer Diamacoune. Cette maladie du pouvoir est héréditaire!; « Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. » Le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent. Assurément, l’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre et n’échoit pas au premier venu, mais les « Grands » se souviennent-ils suffisamment de leur condition de simple mortel ? Un livre et un article récents plaident pour l’instauration d’une nouvelle entité médicale concernant ces Paranoïaques qui concernerait aussi les personnalités politiques dirigeantes : elles seraient « intoxiquées » par un étrange agent pathogène – le pouvoir – les conduisant à manifester un narcissisme pathologique.

Copyright © 2013 Tamba Networks Inc. All rights reserved.

Retour en haut de la page