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Casamance: L’histoire est bien connue, les bons historiens l’ont souvent racontée.

Casamance: L’histoire est bien connue, les bons historiens l’ont souvent racontée.

Comment l’armée du Sénégal est-elle passée en l’espace d’une année, d’armée vaillante, qui affirme reprendre les derniers sanctuaires militaires du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) à un groupe de prisonniers, étalés devant les caméras du monde entier comme du poisson sur les étals du marché de Tilène ?

Comment les forces militaires du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) entreprennent-elles d’aussi judicieux changements de paradigmes en opérant une mue radicale, devenant la force militaire la plus respectueuse des droits humains et celle qui observe le mieux les droits des prisonniers de guerre dans ce qui est convenu d’appeler : le conflit Casamançais ?

Deux fois en l’espace d’une décennie, le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) à prouver au monde entier, son attachement au respect des droits humains en observant scrupuleusement le traitement dévolu aux prisonniers de guerre.

Déjà en décembre 2012, huit (8) membres des forces militaires Sénégalaises capturés en septembre 2011 dans la localité de Kabeum ont été libérés pour des considérations humanitaires et remis aux autorités Sénégalaises devant quatre diplomates, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de Taïwan et du Nigeria, ainsi que des responsables de la République de Gambie, des responsables de la communauté Chrétienne Sant’Egidio qui arbitre les négociations de paix à Rome depuis 2012.

Ce 14 février 2022, sept (7) militaires Sénégalais supposés appartenir à la mission militaire Ouest Africaine en Gambie (Ecomig, forte d’un millier d’hommes dont 625 soldats Sénégalais) ont encore été libérés sans condition par la force militaire du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et remis aux représentants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devant la présence des responsables militaires Gambiennes, du Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR) et de la Communauté Catholique Sant’Egidio médiateur dans ce conflit qui n’a que trop duré.

Cela suite à une opération intrusive des forces militaires Sénégalaises présentent en Gambie. En effet, elles ont entrepris de traverser la frontière Casamanço-Gambienne, entrant ainsi en terre de Casamance jusque dans une des casernes militaires du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) où elles ont subi un lourd revers. Pour rappel, le Général Salif SADIO avait engagé les forces militaires de la Casamance Libre, depuis 2012, à observer un cesser le feu pour ainsi donner toutes les chances au processus de paix en Casamance (pourparlers entre le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et l’Etat du Sénégal). Le résultat de cet engagement solennel du Général Salif SADIO et des forces militaires du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), est connu sous l’appellation « d’accalmie » et est salué par tous les observateurs du conflit ainsi que les populations de la Casamance toute entière.

D’ailleurs, il faut souligner que depuis 2012, pour se conformer aux orientations de la feuille de route pour la Paix en Casamance, le front Sud du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) avait entrepris des travaux avec les chefs de plusieurs villages abandonnés afin d’établir ensemble les conditions sécuritaires permettant un retour des populations dans les villages abandonnés.

Ce vaste chantier a couvert les 23 villages du Bayot (Ahiégan, Bacounoum, Bafican, Basséré, Badème, Bagame, Bouhouyou, Bofa Bayotte, Darsalame, Etafoune, Ediouma, Étomé, Goundoumé, Kaïlou, Kadiéné, Kassoulou, Katouré, Kaléane, Kouring, Nyassia, Toubacouta, Dilang et Dioher), et a d’ailleurs permis à la fin de l’année 2021 la tenue de la cérémonie d’initiation (Bukutt) de la zone, repoussée à plusieurs reprises pour cause d’insécurité. Ce même travail avait été entreprit dans les villages du Balantacounda où un comité de jeunes s’était investi dans la sensibilisation auprès des populations déplacées à l’intérieur du pays (principalement établis dans la région de Ziguinchor) afin de renouer la confiance avec le MFDC pour favoriser un retour définitif. Le renforcement périodique des effectifs militaires du Sénégal dans cette zone ainsi que les remous au sein de la direction des forces militaires du (MFDC) dans le Balantacounda n’ont pas facilité la poursuite de ses travaux.

Le retour en force dans le quotidien des populations Casamançaises du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) avec la réorganisation de son aile politique plus dynamique qu’elle n’avait jamais été, la tenue périodique de meeting en proximité avec les populations a été mal interprété par le gouvernement du Sénégal. Et pourtant, ces travaux ont été déroulés sous les yeux des responsables du Centre pour le dialogue humanitaire (Centre for Humanitarian Dialogue) plus connu sous l’abréviation « hd » et engagé auprès de l’Etat du Sénégal pour accompagner le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) dans les travaux préparatoires devant le conduire à la table des négociations.

A cela s’ajoute l’investissement du MFDC dans la construction d’écoles et même l’octroi de dons pour soutenir le système de soins de la ville de Ziguinchor qui continue d’agoniser face à l’ignorance du gouvernement du Sénégal.

Un des responsables de la délégation officielle de la (CEDEAO) Monsieur Claude Kondor présent lors de la libération par le MFDC ce 14 février 2022 des sept (7) militaires Sénégalais, ira jusqu’à soutenir : « Nous observons beaucoup de situations de conflit dans d’autres régions du monde et un traitement aussi respectueux des droits des prisonniers de guerre ne s’est rencontré qu’ici en Casamance avec les forces militaires du MFDC. Au nom de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), nous remercions ardemment le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) pour son humanité et ses considérations distinguées ».

La Direction de l’Information et des Relations Publiques de l’armée Sénégalaise (DIRPA) créée le 1ᵉʳ septembre 1993 en remplacement du Service de Presse et de Cinéma des Armées qui n’avait pas su bien gérée la communication à la suite du massacre orchestré par l’armée du Sénégal de 80 Casamançais lâchement assassinés entre le vendredi 12 et le dimanche 14 mars 1993 dans les villages de Badem, Bissine et Kaguitt, entreprend à son tour, de véhiculer le mensonge d’Etat, visant à faire passer les Casamançais pour des rebelles et la débâcle de son armée pour des attaques ciblés et conduites par le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).

Pourtant en janvier et février de l’année 2021, le Ministre des Forces Armées ne s’est pas fendu d’un décret pour interdire la communication dans ce que l’Etat du Sénégal a appelé officiellement « opération de sécurisation pour un retour des populations dans les villages abandonnés ». Laissant ainsi la DIRPA et les organes de presse de tout acabit couvrir ce qui en réalité porte le nom de (Recovery of Casamance Oil) décidé par le trio (Erdogan, Macky Sall et Emballo).

Sommes-nous encore dupes à ce point pour nous laisser embobiner par un Etat criminel qui n’a aucune considération pour la vie des Casamançais et qui par le seul fait d’une divergence de point de vue politique est prêt à tout pour nous effacer de la surface de la terre ?
Je ne pense pas.

Ce conflit armé a entraîné un très grand nombre de violations des droits de l’homme couvert par une désinformation décidée par l’Etat du Sénégal. Des centaines de civils ont été arrêtés et torturés par les forces de sécurité. L’exemple le plus récent est l’arrestation arbitraire de 26 Casamançais à la suite de l’affaire Bofa Bayotte en janvier 2018. D’ailleurs, cette arrestation est qualifiée d’infraction commise par l’Etat du Sénégal dans le cadre du conflit en Casamance par le Bureau des Nations Unies contre la tortures et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants lors de l’examen du quatrième rapport périodique du Sénégal (CAT/C/SEN/4) à ses 1619e et 1622e séances (voir CAT/C/SR.1619 et 1622), les 25 et 26 avril 2018, et adopté dans les observations finales à sa 1647e séance, le 15 mai 2018.

Quatre ans après, en janvier 2022, le bilan est sinistre, un (1) détenu mort en prison, dix (10) non-lieu, deux (2) en liberté provisoire et le pire, quatorze (14) restent encore en prison où ils subissent des traitements inhumains. Parmi eux, le Journaliste et écrivain René Capain Bassène, et le chargé de mission du (MFDC) Omar Ampoi Bodian.

Les 40 ans de conflit en Casamance ont entraîné l’arrestation de centaines de civils casamançais, inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat, et dont la plupart peuvent être considérés comme des prisonniers d’opinion, c’est-à-dire des personnes détenues, entre autres, du fait de leurs opinions politiques ou de leur origine ethnique sans avoir usé de violence ni préconisé son usage.

De nombreuses personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires, des centaines d’autres ont « disparu » après leur arrestation et n’ont pas été revues depuis.

Amnesty International a recueilli de multiples témoignages, écrits et oraux sur les pratiques de torture utilisées par les forces armées Sénégalaise et la gendarmerie nationale Sénégalaise. Ces informations mettent en lumière la redoutable panoplie de techniques destinées à humilier et extraire par la force des aveux à tous les suspects, qu’il s’agisse d’hommes bien portants, de personnes âgées, de femmes ou de malades. Plusieurs détenus ont ainsi été torturés à l’électricité, certains ont été battus durant des heures alors qu’ils étaient suspendus au plafond par une corde, d’autres ont reçu du plastique en fusion sur le corps ou ont dû ingurgiter des substances toxiques, comme de l’essence, d’autres jetés à la mer lors de la déportation vers les geôles de Dakar. Motivés par la nécessité d’obtenir des aveux, ces sévices ont avant tout pour but de servir d’exemple et de créer un état de terreur au sein de la population afin de la dissuader à jamais de soutenir le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).

Une mission d’enquête d’Amnesty International avait pu enquêter, en janvier 1997, sur le cas des 120 personnes arrêtées à partir d’avril 1995 et qui étaient en détention sans jugement, près de trois ans après leur arrestation. Les représentants d’Amnesty International ont pu rencontrer tous les détenus sans témoin, à la fois à Ziguinchor et à Dakar, et ils se sont entretenus avec les autorités judiciaires chargées des dossiers.

Le résultat de cette enquête avait permis de prouver qu’il n’existait aucune charge réelle à l’égard de la plupart de ces personnes. Celles-ci n’étaient retenues par le Gouvernement sénégalais que pour des motifs politiques afin de servir de monnaie d’échange lors de négociations avec le MFDC.

Malgré les vastes campagnes de désinformation de l’Etat du Sénégal sous la conduite de la DIRPA, les témoignages des habitants du Fogny Kombo (Gambie) sont unanimes sur les méthodes violentes et intrusives (arrestations arbitraires, humiliation, intimidation, enlèvements et disparitions, racket…) des forces militaires Sénégalaises en Gambie où elles se disent engagé dans une opération pour « Restaurer la Démocratie ».

Le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) ne cesse de nous donner des preuves du respect de son engagement à aller jusqu’au bout du processus de paix afin d’offrir à la Casamance une chance de se reconstruire dans la justice, l’égalité et l’unité d’une nation reconstruite. Toujours fidèles à la parole de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, les responsables du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) ne cessent de scandaient partout : « La Casamance et les Casamançais n’ont jamais voulu de la guerre ».

Enrôlés dans une guerre qu’ils n’ont jamais souhaitée, les responsables du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) ont choisi de réagir différemment face à l’absurdité humaine sans doute, pour tenter de contenir cette imperfection dans le cadre d’un dialogue toujours à recommencer.

Baba

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